Aude Coupel-Ledru, quand chaque goutte d'eau compte

Face à la sécheresse ou à des températures extrêmes, certaines plantes continuent de croître et produire, d’autres capitulent. Agronome de formation, Aude Coupel-Ledru s’intéresse aux mécanismes qui gouvernent ces différences pour façonner les variétés de demain. Une quête qu’elle mène tambour battant.

Aude découvre INRAE dès 2011, lors d’un stage au Laboratoire d'écophysiologie des plantes sous stress environnementaux. Ce sera son port d’attache.

Une approche intégrée de la réponse des plantes aux stress

Pendant sa thèse, elle étudie l’adaptation de la vigne à la sécheresse, avant d’élargir ses travaux à d’autres facteurs environnementaux. Le maïs lui permet ensuite d’analyser des données issues d’un réseau de champs en Europe, révélant la complexité des réponses des plantes à des variations environnementales simultanées. Avec le pommier, Aude ajoute à ses travaux une dimension spatiale, les effets de l’architecture complexe des arbres sur leur capacité à économiser l’eau. Enfin, elle explore, chez l’arabette des dames, une composante majeure du changement climatique, l'augmentation de la concentration de CO₂ atmosphérique.
Sa palette de compétences est alors variée, mêlant écophysiologie, génétique et génomique, de la cellule à la population.

La vigne, culture d’innovation

Aude est recrutée à INRAE en 2021 en tant que chargée de recherche. Son objectif : déchiffrer les compromis entre bilan carboné et bilan hydrique chez la vigne. Son but : aller vers des cultures qui produisent plus de biomasse par goutte d'eau utilisée dans le contexte du changement climatique et de l'agriculture durable.

Face au changement climatique, dessiner les vignes de demain

La jeune chercheuse mobilise de grands ensembles de données, représentatifs de centaines de combinaisons de variétés, d'environnements et de pratiques culturales. Elle combine phénotypages innovants, analyses de pointe des données, modélisations et expérimentations en plein champ. Une (hyper)activité qui se retrouve dans son bureau sur lequel trônent « 3 écrans pour faire 3 fois plus de choses en même temps ».

Ses travaux montrent que l'intégration temporelle est essentielle pour comprendre la variabilité des plantes et les effets cumulés des facteurs environnementaux. Le dialogue entre les échelles, du gène à la canopée, s’avère tout aussi crucial pour décrypter les processus fondamentaux du fonctionnement végétal. Des résultats prometteurs pour sélectionner des variétés plus efficientes dans leur usage de l’eau, combinées à des pratiques culturales repensées.