Modification des habitats, surexploitation des ressources, introduction d’espèces exotiques envahissantes, pollution, changement climatique… la biodiversité est confrontée à un changement global qui contribue largement à une érosion jusqu’ici inédite - 8 millions d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui connues sur terre, environ 1 million d’entre elles sont menacées d'extinction au cours des prochaines décennies (Source : IPBES).
Si l’impact des activités humaines, dont l’agriculture, sur la biodiversité n’est plus à démontrer, leur évolution vers des systèmes plus durables, peut également être source de solutions pour préserver et restaurer ce bien commun.
Dans cette perspective, nos travaux s’intéressent aux gènes, aux espèces ainsi qu’aux écosystèmes qui les accueillent et les nourrissent. Ils étudient les flux et les interactions entre les multiples écosystèmes terrestres et aquatiques et les acteurs, aux échelles des paysages, des bassins versants ou des territoires. Nos approches recourent à l’agroécologie pour une meilleure utilisation des régulations naturelles et aux solutions fondées sur la nature pour restaurer la biodiversité, tout en faisant face aux risques. Nous travaillons à la valorisation des richesses naturelles des écosystèmes et des services qu’ils rendent, notamment via la bioéconomie.
Du gène à l’écosystème, en passant par l’espèce, nos recherches s’intéressent à toutes les dimensions de la biodiversité. Elles portent sur leur dynamique et leur gestion ; l’analyse de leurs valeurs et leurs fonctions à différentes échelles. Elles explorent également la connaissance des sols et des liens avec le cycle de l’eau et les autres cycles biogéochimiques (carbone, azote…) ; les impacts des pressions multiples et les risques associés ainsi que le fonctionnement et les services rendus par les écosystèmes. Elles intègrent la diversité des perceptions et des représentations entre acteurs dans les territoires.
La conservation des ressources génétiques ; le rôle de la biodiversité dans la résilience et la durabilité des systèmes ; les dynamiques paysagères et cycles des éléments et la gestion adaptative des écosystèmes sont au cœur des perspectives de nos recherches. Observation, expérimentation et modélisation à différentes échelles spatiales et temporelles sont ainsi mobilisées tandis que se combinent des approches socio-économiques et biotechniques.
Les sols abritent une biodiversité importante et riche, indispensable à leur fonctionnement et à la fourniture de services écosystémiques. Des cultures microbiennes à la métagénomique, les modes d’exploration ont changé, de même que les questionnements de recherche.
En se dispersant autour des cours d’eau, les insectes aquatiques créent un flux nourricier dans les écosystèmes agricoles, qui s’étend jusqu’à 50 m autour du cours d’eau. Cette manne peut nourrir une chaine d’organismes terrestres et contribuer à la fertilité des sols, à la pollinisation et la régulation des ravageurs des cultures. C’est ce qu’a démontré le projet Aqualand (EU, 2016-2018).
Un nouvel indicateur synthétique, en anglais Cumulative Change in Biodiversity Facets, a été utilisé pour mesurer les changements de biodiversité subis au cours des deux derniers siècles par les cours d’eau du globe : plus de la moitié des 2 456 cours d’eau considérés dans cette étude, ont eu leurs faunes de poissons fortement modifiées par les activités humaines.
Nombreux sont les travaux scientifiques qui tirent la sonnette d’alarme à propos du déclin de la biodiversité. Parce qu’un tiers de la surface terrestre est dévolu à des usages agricoles, l’articulation de l’agriculture et de la biodiversité demeure une préoccupation majeure.
Le colloque du 11 avril 2019 a permis d’explorer la prise en compte de la biodiversité par le secteur de l’agriculture et d’illustrer les avancées réalisées tout autant que le chemin qu’il reste à parcourir.
Première orientation scientifique du projet INRAE 2030, nos objectifs sont :
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