Aurélia Boutet, le bonheur est dans le pré

Aurélia, c’est un grand sourire qui vous accueille lorsque vous poussez la porte de la serre expérimentale où elle officie de nombreux jours dans l’année. Ce matin, elle tond la pelouse… une paire de ciseaux à la main. Surprenant ? Pas vraiment d’autant qu’on comprend mieux le geste auguste d’Aurélia Boutet, assistante – ingénieur dans l'unité de recherche pluridisciplinaire Prairies et plantes fourragères ou URP3F du Centre INRAE Nouvelle-Aquitaine – Poitiers quand elle nous livre les détails de son travail.

Gazon, prairies et plus encore

La serre expérimentale, c’est un aspect parmi d’autres des activités du Centre de ressources biologiques Espèces fourragères et à gazon dont Aurélia Boutet assure la responsabilité technique.

Comme son nom l’indique ou presque, le CRB Plantes fourragères et gazon conserve quelques 1 600 populations naturelles ou variétés anciennes, reflet de la diversité des espèces utilisées pour le semis de prairies et de gazon. Un matériel bien vivant qu'il convient de gérer et de valoriser. A un travail de conservation, viennent donc s’ajouter des activités de multiplication, distribution et prospection sans oublier la nécessaire caractérisation des nouvelles populations.

Durant l’hiver, Aurélia et son collègue Rémi Dupuis, évaluent la capacité germinative des lots de graines afin de déterminer ceux qu’il conviendra de régénérer. Ensuite, tout s’enchaîne pour eux : germination en boîtes, repiquage en plaques puis en extérieur, récolte à la main, battage, tri, conditionnement des graines, étiquetage et enregistrement dans la base de données animent le CRB. « Tous les ans, précise Aurélia, on étudie 50 à 70 populations sur site et avec nos partenaires du réseau ACVF – Association des créateurs de variétés fourragères ».

En route vers de nouvelles aventures

Plus que jamais, les enjeux sont importants et Aurélia les a bien en tête : certification ISO9001 à laquelle elle travaille avec force et conviction (surtout lorsqu’on sait qu’elle est responsable qualité du CRB) aux côtés de Jean-Paul Sampoux, responsable scientifique du CRB et son collègue Rémi ; prise en compte du protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques ; nécessaire évolution des techniques, des certifications, de la base de données….

Des perspectives, presque des défis qui sont loin de faire peur à Aurélia, bien au contraire ! Celle qui a débuté dans le monde animal n’y retournerait pour rien au monde même si elle en garde un bon souvenir. Une pointe d’émotion dans la voix, un soupçon de fierté dans le ton, Aurélia confie avec pudeur affectionner la dynamique du CRB, apprécier les discussions qu’elle a avec ses collègues de l’Institut ou dans le cadre des réseaux auxquels le CRB appartient et plus que tout elle dit aimer le terrain, le grand air et l’action.

Trois mots qui lui vont comme un gant côté professionnel et qu’elle décline dans sa vie personnelle que ce soit au guidon de sa moto sportive, une Daytona 675R pour les intimes, au prise avec un ballon de handball aux côtés de ses coéquipières du HandBall Mothais Club ou sur un tapis de yoga parce que parfois il faut aussi savoir lâcher prise.