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Programme PAUSE : solidaires envers les scientifiques en situation d’urgence

Créé en 2017, PAUSE, le Programme national d’aide à l’accueil en urgence des scientifiques en exil, auquel participe INRAE, a pour mission de faciliter l’accueil et le soutien des universitaires et chercheurs menacés.

Publié le 24 avril 2020

illustration Programme PAUSE : solidaires envers les scientifiques en situation d’urgence
© INRAE

« En 2016, en Syrie, les chercheurs travaillant dans des zones de conflits, notamment des archéologues, se sont retrouvés dans une situation dramatique qui mettait alors leur vie en péril... Les scientifiques français ont cherché des manières de venir en aide à leurs pairs syriens mais cela restait insuffisant » explique David Bruchon, responsable de la communication et de la collecte de fonds de PAUSE. L’ancien secrétaire d'État chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, Thierry Mandon, alerté par la communauté scientifique sur la situation des universitaires dont les libertés académiques, voire la vie sont menacées pendant ces crises géopolitiques, a décidé de les aider. C’est ainsi que le 16 janvier 2017, PAUSE, le Programme d’aide à l’accueil en urgence des scientifiques en exil, a vu le jour, suite à la signature de la convention entre les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la recherche, le Collège de France et la chancellerie des universités de Paris.

Soutenir des chercheurs étrangers en danger

La vocation de ce programme ? Favoriser l’accueil des scientifiques en situation d’urgence sur des périodes suffisamment longues pour permettre leur intégration et assurer la continuité de leurs travaux.

PAUSE accorde des aides incitatives aux établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche qui souhaitent accueillir des chercheurs ou des enseignants-chercheurs étrangers en situation d’urgence, dans le cadre d'un contrat à durée déterminée. Ce soutien financier est plafonné à 60 % du montant total du budget présenté par l’établissement d’accueil, il varie en fonction de la charge de famille et de l’expérience du scientifique, selon qu’il soit doctorant, post-doctorant ou chercheur confirmé.

L’établissement d’accueil met tout en œuvre pour assurer l’intégration du scientifique à un niveau professionnel, pendant la durée de l’accueil mais aussi dans ses projets à venir, ainsi qu’à un niveau plus personnel : démarches administratives nécessaires pour réguler sa situation, intégration sociale et culturelle, hébergement…

Une pause à INRAE

Entre 2017 et 2019, la participation de l’Inra, devenu depuis INRAE, a progressé. Un à trois candidats ont ainsi été accueillis dans le cadre d’une convention d’accueil entre PAUSE et INRAE auxquels il convient d’ajouter deux à trois candidats accueillis dans le même temps au sein de laboratoires dont INRAE est partenaire.

Hommes ou femmes, du Moyen-Orient ou d’ailleurs, ils ont rejoint les différents centres INRAE en région,  Bretagne-Normandie, Provence Alpes Côte-d’Azur, Auvergne Rhône Alpes, Grand Est ou encore Île-de-France, pour y travailler dans des domaines aussi variés que la protection des plantes, les cultures horticoles, le milieu méditerranéen, les écosystèmes forestiers, les risques en agriculture ou encore les sciences sociales.

Comment ça fonctionne ?  

Actuellement, les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, de l’Intérieur et de l’Europe et des affaires étrangères sont directement impliqués dans la mise en œuvre du programme, ainsi que la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche (CPU, CDEFI, CNRS, Inserm, Cnous, INRAE, Inria).

PAUSE est financé principalement par le Fonds européens Asile, migration et intégration et les ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche et de la Culture. Il est accessoirement financé par des fonds privés via la Fondation de France et par la Fondation Michelin.

En 2019, PAUSE s’est doté d’un dispositif d’accompagnement à l’insertion professionnelle (financement de formations linguistique, informatique, numérique…) et a développé des partenariats avec des experts du domaine (Action Emploi Réfugiés).

PAUSE lance plusieurs appels à candidatures par an. En 2020, il devrait y avoir trois appels à candidature, le deuxième est ouvert jusqu’au 15 mai prochain, le troisième se déroulera à l’automne. Le niveau d’urgence, la qualité du dossier scientifique ainsi que les modalités du dispositif d’accompagnement et d’insertion personnelle et professionnelle sont les trois critères pris en compte dans la sélection des dossiers.

Atteindre des scientifiques partout dans le monde

Il faut poursuivre tant qu'il y aura des scientifiques en danger

Il y a une réelle volonté de poursuivre ce projet tant qu’il y aura des scientifiques en danger. « Il existe différentes formes de répressions, qui ne sont pas uniquement les plus visibles : il peut y avoir des répressions liées à de nouvelles ou d’anciennes religions, des gangs… » souligne Laura Lohéac, directrice exécutive de PAUSE. D’ailleurs, « si au début de la création du programme, les candidats étaient principalement des chercheurs syriens ou turcs, on assiste aujourd’hui à des candidatures de scientifiques issus de pays de l’Amérique latine et de l’Afrique subsaharienne », précise Hana Bacaer, référente du programme PAUSE à INRAE.

À terme, le but est de permettre à ces chercheurs de rentrer chez eux et de créer un réseau de savoirs, qui représente un intérêt capital pour le monde académique et la recherche scientifique, mais aussi pour la société dans son ensemble.

Catherine Foucaud-ScheunemannRédactrice

Anaïs BozinoRédactrice

Contacts

Hana Bacaër Référente du programme PAUSEDirection des relations internationales

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