Société et territoires Temps de lecture 4 min
Revue Sesame, nouveau numéro !
Produit par la Mission Agrobiosciences INRAE, la revue Sésame, aborde avec réflexion et parfois avec "mordant" différents débats de sciences-société. Parmi les sujets au programme de ce nouveau numéro : l'eau, le goût des aliments ultra-transformés ou encore les appellations d'origine. Bonne lecture !
Publié le 16 mai 2025

Sésame numéro 17
ENTRE CE QUI TARDE À DISPARAÎTRE ET CE QUI PEINE À NAÎTRE, RÈGNE « L’IMMENSE ÉTENDUE DE L’ENTRE-DEUX » FAIT DE RECULS ET D’ÉLANCÉES.
Là, des pas sont à franchir, pour acter la fin de l’abondance de l’eau potable et en gérer la rareté ; pour réinventer la singularité des appellations d’origine, peinant à s’adapter à un nouvel environnement ; ou encore pour aborder le champ trop peu investi des émotions pilotant rejets ou attraits des plats ultra-transformés. Il arrive aussi que l’entre-deux s’énonce comme un écart, par exemple quand à l’alerte répond l’indifférence, telle notre étonnante apathie face à la disparition en cours des insectes.
Immense étendue disions-nous de cet entre-deux, qu’explore tout particulièrement le psychanalyste Daniel Sibony : bien plus qu’un simple interstice, il s’y joue des effets de frontière, entre faille et partage, entre retours en arrière et transmissions. Autant de trajectoires qu’explore ce numéro de Sesame, fortement teinté de géopolitique, depuis les relations entre États-Unis et Europe jusqu’aux plaidoyers mondiaux pour réguler les prix agricoles et asseoir la sécurité alimentaire, à l’heure où se dégonflent les promesses de la mondialisation.
Ici, pas d’entre-deux cependant en matière éthique : les textes et les dessins de Sesame sont à 100 % garantis sans IA…
La rédaction.
Extrait du dossier " L’eau «en plan», pour quels changements?"
En 2023, après une décennie marquée par des sécheresses inédites, le Gouvernement français adoptait un Plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau, dit «Plan eau», pour répondre à trois enjeux majeurs : «sobriété des usages, qualité et disponibilité
de la ressource». Jusqu’alors, les problèmes posés par les sécheresses avaient été plutôt traités de manière ponctuelle et sectorielle. C’est en effet un imaginaire d’abondance d’eau nationale qui a longtemps prévalu, au sein duquel l’État a essentiellement encouragé la construction et le fonctionnement d’ouvrages hydrauliques pour (re)distribuer l’eau dans l’espace et dans le temps. Si des réformes menées depuis les années 1990 ont cherché à mettre en place une gestion localement plus attentive aux limites, en pratique, les usages continuent aujourd’hui à être encore peu connus et peu régulés. Comment mettre en œuvre l’injonction à «la sobriété dans tous les usages et dans la durée» ?