Sébastien Douls, quand la passion devient métier

Comment êtes-vous-arrivé à INRAE ?

Sébastien Douls : Tout petit déjà, je passais beaucoup de temps chez un ami de la famille qui était éleveur de brebis dans la région, c’est ce qui m’a donné envie d’en faire mon métier. J’ai donc intégré le lycée agricole de Saint-Affrique pour me former au métier d’éleveur d’ovins.

Après l’obtention de mon bac professionnel, j’ai réalisé un CDD de 6 mois au centre INRAE de Montpellier, puis j’ai obtenu un poste l’année suivante via un recrutement de travailleur en situation d’handicap. En 2012, l’installation du domaine de Fréjorgues a fermé et j’ai intégré suite à une mobilité l’unité expérimentale de La Fage dans ma région d’origine.

Quelles sont vos missions principales ?

S.D. : Ma mission principale s’organise autour de deux parties : l’élevage et l’expérimentation pour le bien-être animal, et la valorisation d’un milieu à forte contrainte. Côté élevage, j’assure l’entretien d’un troupeau de 300 brebis viande, je prépare leur alimentation, le chantier des mises à bas et donne des soins aux animaux si besoin. Je vérifie l’ensemble des clôtures pour les protéger et éviter les divagations. Je suis responsable de la tonte des animaux chaque année et interviens en aide au troupeau ovin lait, pour la mise-bas et la traite.

Tout petit déjà, je passais beaucoup de temps chez un ami de la famille qui était éleveur de brebis dans la région, c’est ce qui m’a donné envie d’en faire mon métier.

Pour la partie expérimentation, je m’occupe de mettre en place les chantiers de phénotypage. En l’occurrence les pesées, prises de sang, mesures d’épaisseur du gras dorsal et de muscle par échographie pour évaluer l’état des animaux. Celles-ci sont intégrées dans notre système d’informations ovins caprins pour être utilisées par les chercheurs d’INRAE.

Enfin, pour étudier le comportement des ovins, des tests sont réalisés chaque année pour mesurer la réactivité de l’animal face à l’homme et la sociabilité des animaux entre eux. Dans ce cadre, je suis responsable de l’organisation et la réalisation des tests qui ont lieu une dizaine de jours après le sevrage. Cela permet d’enregistrer des données de déplacement et de bêlement haut (lorsque l’animal a la bouche ouverte, qu’il cherche à communiquer) ou bas (bouche fermée, moins communicatif) lorsque l’animal voit ses congénères ou un humain. Ces tests vont ensuite nous indiquer l’appartenance de l’animal à l’une de nos 4 lignées présentes dans l’unité.

Avez-vous des missions complémentaires ?

S.D. : Oui, je suis membre de la structure chargée du bien-être des animaux, et participe à l’ensemble des réunions pour veiller et améliorer les conditions d’hébergement des brebis et de suivre le bon déroulement des projets. Pour moi, il est primordial de mener ce type de réflexion lorsqu’on travaille avec des animaux. De plus, je suis maître de stage d’élèves en bac professionnel. Cette mission me plait beaucoup car cela me permet de former, d’accompagner un ou une élève tout le long de son parcours. C’est un échange très enrichissant.

Et après le bureau ?

S.D. : Je profite de mon temps libre, en famille, toujours en pleine nature, pour chasser, pêcher mais aussi m’occuper de mon élevage de volailles avec l’aide de mes filles.