Laura Soler-Vasco, l'impact des mycotoxines sur la santé humaine et animale

Comment êtes-vous-arrivée à INRAE ?

L.S.V. « A la fin de mes études, en réfléchissant à mon avenir professionnel, le métier de chercheur est apparu comme une évidence. C’est un travail qui demande volonté, passion, et réussir à obtenir un poste pérenne est assez difficile, y arriver est un privilège ! En quittant mon pays l’Espagne, j’ai multiplié les chances de pouvoir faire de ma passion, mon métier. J’aime le côté créatif de cette profession, il faut constamment apprendre et réfléchir à de nouvelles méthodes pour réaliser nos recherches et entamer de nouveaux sujets.

J’aime le côté créatif de cette profession.

Après mes études en médecine vétérinaire à l'Université de Murcia en Espagne, j’ai eu l’opportunité d’effectuer plusieurs séjours postdoctoraux dont un en France sur le centre INRAE Val de Loire. En 2016, suite à l’ouverture d’un concours pour un poste de chargé de recherche sur le centre de Toulouse, j’ai rejoint l’équipe « Biosynthèse & Toxicité des Mycotoxines » de l’unité de Toxicologie alimentaire (Toxalim). »

Quelle est votre mission principale ?

L.S.V. « Je m'intéresse à l'étude de l'effet toxique des mycotoxines (principalement dans l'intestin), produites par des champignons qui contaminent les aliments destinés aux animaux et aux humains. Par exemple, j’ai travaillé sur l’aflatoxine B1 dont l’exposition peut entrainer le cancer du foie. Désormais, cette toxine est connue et donc règlementée, elle peut être identifiée et contrôlée dans les aliments.  Cependant, lorsqu’elle est produite, d’autres molécules intermédiaires comme la Versicolorine A sont créées et peuvent être tout aussi dangereuses. Pour mener ces recherches, j’encadre Carine Al Ayoubi, étudiante en thèse, qui travaille sur l’évaluation de la toxicité de la molécule Versicolorin A, toxine à ce jour peu connue et non réglementée. 

C’est surtout un travail d’équipe qui nous permet de comprendre les mécanismes de production de toxines par les champignons, l'impact des mycotoxines sur la santé humaine et animale mais aussi de développer des stratégies de lutte contre la contamination et/ou les effets de ces toxines. »

Quelles sont vos missions complémentaires ?

L.S.V. « Je suis membre de la structure bien-être animal de l’unité, je contribue à la mise en place d’actions pour veiller et améliorer le bien-être de nos animaux.

Je travaille au sein d’une équipe dynamique. Nous avons des collaborations internationales ce qui me permet de participer à des séminaires et conférences à l’étranger. Cette année, j’ai prévu de présenter nos résultats de recherche lors du Mycotoxin Workshop à Hanovre (Allemagne), du World Mycotoxin Forum à Anvers (Belgique) et lors d’une mission à l’Université d’Etat de Londrina au Brésil. Enfin, en tant que co-déléguée de la section de Toulouse de la Société des Chercheurs Espagnols en France, je participe à différentes activités de sensibilisation et de vulgarisation scientifique en collaboration avec l'Institut Cervantes de Toulouse. »

Et après le bureau ?

L.S.V. « Mon plus grand plaisir, est de me balader en famille dans la nature lorsque le temps le permet, en été c’est tous les jours. J’essaye de retourner en Espagne deux fois par an afin que ma fille puisse passer du temps avec ses grand parents. »