Nos besoins nutritionnels varient au cours de la vie. Une alimentation équilibrée et adaptée, en qualité et en quantité, constitue la meilleure prévention santé. Mais bien se nourrir n’est pas si simple dans un contexte de recommandations multiples voire contradictoires et de publicités omniprésentes dans les médias et les réseaux sociaux. L’expertise développée par nos équipes sur les facteurs qui influencent les comportements alimentaires lors de la période des 1 000 premiers jours de la vie – depuis la conception jusqu’aux 2 ans de l’enfant – nous a permis de contribuer à l’élaboration des recommandations officielles pour la diversification alimentaire. Nos travaux sont également à l’appui de recommandations alimentaires pour la restauration collective, et de programmes d’éducation au goût qui, déployés en restauration scolaire, font leurs preuves. 
Bien manger, c’est aussi bien vieillir : prévention de la dénutrition protéique, de la dégénérescence maculaire liée à l’âge..., nos solutions aident à élaborer des ingrédients et des recettes adaptées aux besoins des seniors. Nos recommandations participent à sensibiliser ces derniers et leur entourage.

Exemple 1 : Des repères pour la diversification alimentaire chez l’enfant

La période allant jusqu’aux 2 ans de l’enfant est déterminante pour son développement, sa santé et celle de l’adulte qu’il deviendra. L’alimentation y joue un rôle majeur. Édité par Santé publique France, le guide Pas à pas votre enfant mange comme un grand - Le petit guide de la diversification alimentaire, auquel INRAE a contribué, conseille les parents pour les aider à nour

rir sainement leurs enfants. Il prend en compte les aspects comportementaux en plus des recommandations nutritionnelles. Il souligne en particulier l’importance de diversifier l’alimentation de façon adaptée (entre 4 et 6 mois), de présenter une variété de fruits et légumes de manière répétée, d’introduire des morceaux pour encourager la mastication, de proposer tous les types d’aliments au bon moment pour développer son système immunitaire et éviter la survenue d’allergie... Il a été très bien reçu par le public, comme en atteste sa diffusion à plus de 2 millions d’exemplaires.

Exemple 2 : Bien manger en restauration scolaire

Chaque année, plus d’1 milliard de repas sont servis en restauration scolaire, ce qui fait de la cantine un lieu clé d’éducation à une alimentation saine et durable. Le projet « Chouette cantine », dans le cadre du programme « Dijon, alimentation durable 2030 » porté par Dijon Métropole et conduit avec INRAE, apprend aux enfants à manger des aliments « bons pour leur santé et pour la planète ». Produits de qualité et locaux, menus végétariens bihebdomadaires à base de légumineuses, réduction du gaspillage alimentaire… le projet, pédagogique, concerne les 49 restaurants scolaires approvisionnés par la cuisine centrale de Dijon qu’il accompagne ainsi dans l’application de la loi Egalim. Il bénéficie d’une notoriété nationale et internationale, grâce au consortium de recherche de la Coalition mondiale pour l’alimentation scolaire soutenue par les Nations unies.

Exemple 3 : Évaluer précocement le risque de DMLA pour le prévenir par l’alimentation

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de malvoyance chez les personnes âgées dans les pays industrialisés. Les traitements actuels ralentissent la progression de certaines formes de la maladie mais ne la guérissent pas, d’où l’importance de la prévention par l’alimentation. Identifiée comme facteur de risque, une insuffisance en acides gras oméga-3 dans la rétine était jusque-là impossible à mesurer. Un biomarqueur sanguin capable de prédire le contenu rétinien en acides gras oméga-3 a été identifié par les scientifiques : sa concentration augmente après supplémentation en acides gras oméga-3. Lorsqu’elle est élevée, elle est associée à un risque moindre de développer une forme avancée de DMLA. Ce marqueur permet d’identifier très tôt les personnes à risque pour les accompagner sur le plan nutritionnel et renforcer notamment leurs apports en oméga-3. La start-up Retinov, créée à partir des résultats INRAE, propose un test sanguin qui mesure les niveaux de ce marqueur, et une plateforme digitale, Tina®, qui fournit des informations et conseils de prévention.

Exemple 4 : Un pain contre la dénutrition chez les personnes âgées

La dénutrition est une pathologie fréquente chez les personnes âgées, plus encore chez celles en perte d’autonomie ou hospitalisées. Elle touche plus de 2 millions d’individus en France et constitue un problème de santé publique majeur. Fruit d’une collaboration entre, notamment, le centre hospitalier universitaire Dijon Bourgogne, le centre de recherche Cérélab® et INRAE, G-Nutrition® est le premier complément nutritionnel sous forme de pain brioché, recommandé en cas de dénutrition. Hyperprotidique, hyperénergétique, il constitue une alternative intéressante aux compléments nutritionnels oraux liquides, lactés ou fruités. Sa texture est moelleuse, adaptée aux troubles de la mastication et il s’intègre bien dans le répertoire alimentaire habituel des séniors. Disponible en pharmacie, il doit être utilisé sous contrôle médical, en complément de l’alimentation habituelle. Son intérêt de santé publique a été reconnu par la Haute autorité de santé dans le cadre de la prise en charge de la dénutrition.

Outils et moyens

 

 

  • 1 guide, Grand âge et petit appétit, à destination des personnes âgées et de leurs aidants familiaux et professionnels, pour lutter contre la dénutrition
  • 1 livre blanc pour partager les résultats, méthodologies et réflexions issus du projet CALALOU destiné à repenser le lien entre alimentation et production agricole en
    Guadeloupe
  • 1 convention entre INRAE et le Centre national des oeuvres universitaires et scolaires pour conduire des recherches en faveur d’une restauration durable qui réponde aux attentes des étudiants
  • 1 observatoire de l’alimentation, OQALI (INRAE, Anses), suit l’évolution de la qualité nutritionnelle des produits transformés proposés sur le marché et le déploiement du Nutri-Score
  • 2 start-up, Carembouche et Picorée (aliments pour prévenir la dénutrition)
  • 1 observatoire des comportements alimentaires à La Réunion, CARI, produit des données sur les comportements alimentaires, leur durabilité et leurs déterminants individuels et environnementaux