Agroécologie 5 min
Santé de la vigne : Véronique Brault, à la tête de l’unité SVQV
Après en avoir assuré la co-direction pendant deux ans, Véronique Brault a été nommée le 1er janvier 2020 directrice de l’unité mixte de recherche Santé de la Vigne et Qualité du Vin (SVQV) située sur le site INRAE de Colmar. La chercheuse spécialisée en virologie végétale étudie depuis 27 ans les mécanismes moléculaires de la transmission des virus par les pucerons, ce qui fait d’elle une véritable experte dans ce domaine.
Publié le 05 mars 2020
Une chercheuse passionnée de virologie
Après avoir hésité entre carrière artistique ou scientifique, Véronique Brault s’est dirigée vers la science à petits pas en obtenant un DUT d’analyses biologiques et biochimiques à Angers. Elle découvre le monde de la virologie végétale lors de son stage en fin de licence de Biologie Moléculaire dans l’unité de Pathologie Végétale à l’Inra de Bordeaux. Elle réalise par la suite son stage de DEA et sa thèse dans cette même unité.
Elle fait le choix ensuite de partir deux ans pour un post-doctorat dans l’Iowa, au fin fond du Middle West, où dans un environnement extrêmement favorable, elle poursuit sa voie de virologue moléculaire. S’en suit une rencontre décisive avec les membres de l’équipe de Virologie au CNRS à Strasbourg, où elle effectue son deuxième post-doctorat.
Elle est après recrutée en tant que chercheuse au CNRS sur un projet portant sur l’étude de la transmission des virus par les pucerons, une thématique qu’elle poursuit encore à l’heure actuelle avec son groupe de recherche. Suite à ses nombreuses collaborations avec ses collègues de l’Inra de Colmar elle bénéficie de mises à disposition puis d’un détachement au sein de ce centre de recherche où elle est finalement intégrée en 2005.
Véronique Brault a choisi cette voie grâce à ses multiples rencontres de personnes passionnées et dynamiques au cours de sa carrière scientifique. Une des plus marquantes a sans doute été son professeur de virologie à l’Université de Bordeaux, Josy Bové, qui a su vraiment lui communiquer sa passion pour la virologie moléculaire. Toutes ces rencontres ont renforcé sa conviction que la recherche en virologie était sa voie.
Les virus au cœur des recherches de l’unité SVQV
Véronique Brault dirige aujourd’hui l’unité Santé de la Vigne et Qualité du Vin, une unité qui étudie les interactions plantes-pathogènes et destine ses recherches à la mise au point d’alternatives aux traitements phytosanitaires qui sont largement déployés sur la vigne. Dans cette optique, l’unité conduit des travaux sur la création de nouvelles variétés de vigne résistantes aux principaux pathogènes fongiques de la vigne. Plusieurs variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium sont déjà sur le marché et beaucoup d’autres sont à venir. Les équipes de recherche poursuivent l’objectif de produire des résistances efficaces, larges et durables et qui permettent d’obtenir un vin de qualité dans un contexte de changement climatique. A cet égard, des travaux sont notamment conduits dans l’unité pour comprendre la biosynthèse des composés impliqués dans les qualités aromatiques des vins.
Les virus sont également au cœur des recherches menées au sein de l’unité SVQV car la multi-infection virale des vignes est une généralité plutôt qu’une exception. Pour lutter contre les viroses affectant la vigne deux solutions s’offrent aux chercheurs: s’attaquer directement aux virus, ou combattre les vecteurs qui véhiculent les virus de plante en plante. Ainsi, les scientifiques mènent des recherches sur la biologie des virus de la vigne en étudiant leur pouvoir pathogène et leur diversité. Ils étudient parallèlement les mécanismes de la transmission des virus par les vecteurs, en abordant, entre autres, une question passionnante qui est de savoir si les virus ont la capacité de manipuler leur plante et leur vecteur pour assurer leur transmission.
Véronique Brault a accepté la direction de l’unité SVQV afin de se mettre au service d’un collectif. Son choix a été motivé également par l’ « esprit de famille » qui règne au sein de cette unité et parce qu’elle connait bien celle-ci ayant assuré pendant deux ans le poste de directrice adjointe. La nouvelle directrice de SVQV souhaite conserver une direction collégiale de l’unité en s’appuyant sur un bureau constitué des responsables d’équipe, de la gestionnaire d’unité et de son adjoint.
En ce qui concerne son activité de chercheuse, elle souhaite poursuivre ses recherches. Elle assure donc deux fonctions, celle de directrice d’unité et celle de chercheuse. Elle a ainsi pris le soin de séparer son emploi du temps en deux et de disposer de deux bureaux, chacun pour une fonction donnée. Côté recherche, elle reste fidèle à la thématique sur l’étude de « la transmission des virus par les pucerons ».
MINI-CV Depuis 2020 Directrice de l’unité SVQV, INRAE Colmar |