Laurent Noël, chercheur en génétique moléculaire et directeur de laboratoire

Etudier les interactions entre les plantes et leur environnement 

Laurent Noël est depuis le 1er janvier 2021, le nouveau directeur du Laboratoire des Interactions Plantes-Microbes-Environnement (LIPME), une unité mixte de recherche INRAE et CNRS située à Castanet-Tolosan près de Toulouse. Le LIPME est un laboratoire emblématique pour la recherche en pathologie végétale et sur les symbioses en France. Les chercheurs des deux organismes travaillent ensemble sur de grands enjeux sociétaux au travers de travaux majoritairement fondamentaux et académiques. 

Créé en 1981, le LIPME a une identité scientifique forte et cohérente qui s’est d’abord construite autour de la compréhension du dialogue moléculaire entre quelques plantes modèles (Medicago et Arabidopsis) et les bactéries de l’environnement (Rhizobium, Ralstonia). Vu de l’extérieur, le LIPME est le laboratoire où ont été isolés des molécules clés pour les interactions bénéfiques entre plantes et microbes (les facteurs nod-LCOs et myc-LCOs) mais aussi où a été démontré l’importance des systèmes de secrétion de type III pour la pathogénie de nombreuses bactéries pathogènes de plantes. Avec la croissance en taille de l’unité et son extension thématique à la biologie de la plante en 1990, ces travaux se sont ouverts à des modèles variés (tomate, tournesol, chou, pois, blé) et des interactions plus diversifiées avec les champignons, les mildious, le microbiote et les autres plantes (en compétition, coopération ou parasites), ou encore l’effet de l’environnement abiotique (sol, température, sécheresse) sur la plante ou ses maladies. 

Le collectif du LIPME a su prendre au bon moment plusieurs virages stratégiques : génétique moléculaire végétale, génomique fonctionnelle puis comparative, biologie évolutive, écologie végétale et microbienne. Même si le laboratoire continue à viser l’excellence académique dans l’étude des mécanismes moléculaires des interactions, son ambition est de mieux articuler ses travaux au travers des différentes échelles du vivant, et de partager toujours plus ses découvertes avec le milieu socio-économique et ainsi contribuer à apporter des connaissances conceptuelles pour comprendre, accompagner et rationaliser les transitions agro-écologiques.

De la recherche en biologie moléculaire et cellulaire au management de la recherche

Issu d’un milieu d’agriculteurs et d’agronomes, Laurent Noël se destinait naturellement à l’agronomie. La possibilité d’approfondir la biologie moléculaire et cellulaire à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon lui permet alors de découvrir le monde de la recherche en génétique moléculaire, une discipline qu’il n’a depuis jamais quittée. La première partie de son parcours est international avec sept années passées entre le Royaume-Uni (Service national de la coopération) et l’Allemagne (thèse et post-doctorat). Il est recruté en 2003 au CNRS sur le site du CEA de Cadarache où il travaille sur les régulations post-traductionnelles chez les plantes. A l’occasion d’une mobilité pour raison familiale, il rejoint le LIPME il y a maintenant 13 ans pour participer au développement d’une thématique de recherche sur la pathogénie de Xanthomonas et, en miroir, l’immunité des plantes.

C’est principalement son intérêt pour le management de la recherche qui a poussé Laurent Noël à se proposer comme directeur de l’unité. C’est également pour lui le moyen de rendre au collectif ce qu’il lui a apporté dans le passé. Avec son adjoint, Nemo Peeters, ils ont bénéficié d’un soutien important de l’équipe de direction précédente pour que leur prise de fonction se fasse dans les meilleures conditions. Ils peuvent également compter sur un collectif très moteur sur lequel ils peuvent s’appuyer pour mener à bien leurs missions. La nouvelle direction s’appuie en particulier sur un comité de pilotage regroupant les responsables d’équipes et de plateformes pour traiter des actualités scientifiques, budgétaires et organisationnelles de l’unité.

Laurent Noël continue à exercer son métier de chercheur en animant l’équipe « stratégies infectieuses des Xanthomonas » du LIPME. Il co-encadre ainsi plusieurs étudiants de master ou doctorants, et coordonne plusieurs projets de recherche. Au sein de cette équipe, il cherche à comprendre le déterminisme génétique qui permet à une bactérie d’être pathogène sur une plante. Ce sujet lui permet de mener des recherches de génétique moléculaire et génomique à la fois chez la bactérie et la plante.