David-Camilo Corrales, l’IA au service de la donnée et la recherche

Comment êtes-vous entré à INRAE ?

David-Camilo Corrales : « C’est une belle et drôle d’histoire ! Lors de mes études, je travaillais sur le développement de modèles pour prédire la maladie de la rouille des caféiers en Colombie. En mars 2018, j’ai été invité à un séminaire à Tegucigalpa (Honduras), organisé par le Programme coopératif régional de développement technologique et de modernisation de la caféiculture (PROMECAFE), un réseau de recherche et de coopération, pour y présenter mes modèles.
Suite à ma présentation, j’ai eu l’opportunité de rencontrer Jean-Noël Aubertot, directeur de recherche au laboratoire Agroécologie, innovations et territoires (AGIR) du centre INRAE Occitanie-Toulouse qui m’a proposé de réaliser un postdoctorat. Ainsi, à la suite de cette belle rencontre avec celui que j’appelle aujourd’hui mon “papa scientifique en France”, j’ai réalisé 3 postdoctorats au sein du laboratoire AGIR. »

Quelles ont été vos sujets de recherche au laboratoire AGIR ?

David-Camilo Corrales : « Le premier postdoctorat s’intégrait dans le projet européen ReMIX et portait sur le développement d’un modèle qualitatif pour prédire l’infestation de pucerons et la sévérité d’une maladie pour les cultures associées de pois et de blé.
Le second postdoctorat, dans le cadre du projet européen AC/DC, portait sur la modélisation qualitative de l’infestation d’une adventice pérenne.
Enfin, le troisième, sous la direction d’Étienne-Pascal Journet, chercheur au laboratoire AGIR, était centré sur la prédiction du rendement du soja et de la fève au niveau européen avec des modèles de simulation mécanistes, appuyés par des algorithmes de machine learning. Ce travail s’inscrivait dans le projet européen LegumeGap. »

Quelles sont vos missions actuellement au laboratoire TWB ?

Valoriser les données générées par l'ingénierie de souches, la fermentation et le service d'analytique du laboratoire, à partir de méthodes de l’intelligence artificielle.

David-Camilo Corrales : « En juin 2021, encouragé par Jean-Noël Aubertot, je me suis présenté et j’ai été admis au concours d’ingénieur de recherche. Et, en octobre 2021, j’ai intégré le laboratoire Toulouse White Biotechnology (TWB).
Je suis chef de l'équipe d'intelligence artificielle intégrée au pôle Recherche exploratoire et innovation (REI). Je recrute actuellement pour renforcer l’équipe. Ma mission principale est la valorisation de données générées par l'ingénierie de souches, la fermentation et le service d'analytique au sein du laboratoire à partir de méthodes de l’intelligence artificielle. Ce fut surtout pour moi une première année d’apprentissage du domaine de la biotechnologie et d’appropriation de nouvelles responsabilités. »

Avez-vous des activités complémentaires ?

David-Camilo Corrales : « Oui, dans le cadre de collaborations avec le groupe d’ingénierie télématique de l’université de Cauca, j’encadre deux étudiants de master. Ils s’intéressent aux conditions météorologiques favorables au développement de la maladie de la rouille du caféier à partir des algorithmes de machine learning et à un système de recommandation de bonnes pratiques pour contrôler et éviter cette maladie. Ce travail s’inscrit aussi dans le cadre de publications en collaboration avec des chercheuses et chercheurs du laboratoire AGIR pour la construction des modèlrs pour la prédiction des maladies et ravageurs.
Je suis aussi le référent données opérationnel de TWB, j’accompagne au plus près les scientifiques dans la mise en œuvre concrète des bonnes pratiques de gestion des données. »

Et après le bureau ?

David-Camilo Corrales : « J’adore faire des balades en VTT surtout en été. Le reste de l’année, je fais du vélo en semaine lors de ma pause déjeuner. En parallèle, je continue à perfectionner mon français. J’aime aussi voyager, et je me rends chaque année en Colombie pour retrouver ma famille. »