Accompagner les transitions agricoles et alimentaires en Auvergne–Rhône-Alpes avec le projet TRAACT

Depuis février 2023, le projet TRAACT mobilise près de trente partenaires issus de la recherche, des collectivités,du monde agricole et du développement rural pour mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre dans les systèmes alimentaires territoriaux. Ce projet s’inscrit dans le programme national TETRAE, cofinancé par INRAE et huit Régions. . Il viseà analyser et accompagner les transitions agricoles et alimentaires en Auvergne–Rhône-Alpes à partir de projetsportés par une diversité d’acteurs locaux.

Publié le 09 décembre 2025

© INRAE

Comprendre et accompagner les fermes collectives

Depuis une dizaine d’années, de nouvelles formes d’installation en agriculture émergent : les fermes collectives, réunissant plusieurs associés sans lien familial. Ces projets mutualisent les moyens de production, parfois aussi la transformation ou la vente.

En s’appuyant sur des visites de terrain, sur 16 études de cas et sur de nombreux entretiens avec les porteurs de projets et leurs structures d’accompagnement, TRAACT a identifié plusieurs facteurs clés pour réussir une installation en collectif :

  • la relation avec les cédants,
  • le temps nécessaire pour construire un projet commun,
  • la qualité des relations de travail,
  • l’accompagnement extérieur tout au long du processus.

Deux livrets opérationnels ont été produits et seront prochainement diffusés : une synthèse de la tournée régionale et un ensemble de 16 fiches-fermes retraçant organisation et trajectoires, mis à disposition des partenaires concernés.

 

Au-delà des fermes, TRAACT s’intéresse également à d’autres collectifs hybrides, réunissant des acteurs agricoles, logistiques et institutionnels autour d’un objectif commun. L’étude menée sur l’approvisionnement de la restauration scolaire en carpes des Dombes montre par exemple que la réussite d’une filière locale repose autant sur la coordination technique que sur la confiance accumulée entre acteurs au fil du temps. Cette production emblématique de l’Ain, porteuse d’enjeux économiques et environnementaux forts, bénéficie aujourd’hui d’un réseau d’acteurs engagés dans sa valorisation, soutenus par une méthodologie collaborative adaptée.


Renforcer l’engagement citoyen au sein des AMAP

Le deuxième volet du projet s’intéresse aux initiatives reposant sur l’engagement citoyen, comme les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP). Certaines peinent aujourd’hui à mobiliser leurs adhérents.

À partir de 28 entretiens dans deux AMAP, l’étude montre que l’engagement est multiple, évolutif et ne se limite pas à l’opposition “consommateur / consomm’acteur”. Les AMAP jouent un rôle essentiel en facilitant la création de liens sociaux et l’envie de défendre un modèle agricole alternatif.

Sur cette base, un livret a été élaboré par le Réseau AMAP AURA en coordination avec les chercheuses du projet. Ce livret constitue un guide à destination des AMAP pour faciliter l’accueil des nouveaux adhérents, renforcer la participation interne et dynamiser la vie associative.

Accompagner les politiques alimentaires territoriales

Le troisième volet porte sur l’analyse et l’accompagnement des Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) en Auvergne–Rhône-Alpes. Plusieurs collaborations sont engagées avec les collectivités, notamment avec le PAT de Valence Romans Agglo, qui a expérimenté la démarche évaluative URBAL. Développée initialement pour analyser l’impact d’innovations alimentaires, URBAL a été adaptée au contexte d’un PAT grâce à un comité réunissant agents de la collectivité et chercheurs.  Cette démarche a permis d’évaluer trois actions phares du PAT :

  • accompagnement des cédants et des porteurs de projets agricoles afin de favoriser le renouvellement des générations agricoles
  • mise en relation des acteurs de l’amont et de l’aval d’une filière dans l’objectif de rapprocher offre et demande pour l’approvisionnement en produits locaux de la cuisine centrale du territoire
  • sensibilisation des habitants à une alimentation locale, saine et durable

et contribuera à orienter la future stratégie alimentaire de l’agglomération.

Et la suite ?

Dans les prochains mois, TRAACT poursuivra ses travaux sur des sujets clés pour les territoires : les relations entre circuits courts et circuits longs sur les fermes d’élevage, l’analyse des expérimentations inspirées du mouvement de Sécurité Sociale de l’Alimentation dans la Drôme, ou encore la comparaison des trajectoires de différents PAT de la région. L’ensemble de ces recherches vise à éclairer les conditions concrètes de réussite des transitions agricoles et alimentaires, au service des acteurs locaux comme des décideurs publics.

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