TEROLEA 2050 : nourrir les ruminants autrement pour améliorer la durabilité des élevages du Massif central

Le projet TEROLEA 2050, porté par INRAE et soutenu par le Crédit Agricole, explore le rôle des oléagineux – comme le lin ou le tournesol – dans la transition environnementale des élevages du Massif central. Un bilan à mi-parcours permet de mieux comprendre les enjeux et les étapes indispensables pour formuler les scénarios à horizon 2025 et 2050.

Publié le 19 novembre 2025

© Bruno Martin

L’élevage des ruminants contribue largement aux impacts environnementaux de l’agriculture. A l’échelle de la ferme, le principal gaz à effet de serre (GES) émis par ces élevages est le méthane (CH₄), produit en grande partie dans le rumen lors de la fermentation de la matière organique ingérée par les animaux. Or, certaines graines riches en lipides, comme les oléagineux, pourraient jouer un rôle clé : elles constituent une source d’énergie locale pour l’alimentation des animaux et permettent de réduire leurs émissions de CH4. Cependant la filière de production de ces graines (culture, utilisation de machines agricole, procédés de transformation, …) et leur transport émettent d’autres GES, tels que le dioxyde de carbone (CO2) et protoxyde d’azote (N2O). Il est donc important de prendre en compte l’ensemble des émissions directes et indirectes de la ferme pour évaluer l’impact environnemental de ces stratégies d’alimentation des ruminants.

Le projet TEROLEA 2050 vise à évaluer l’impact global – environnemental, économique et social – et les gains potentiels de l’utilisation de ces graines dans l’alimentation des bovins, à l’échelle du Massif central et sur deux horizons de temps : aujourd’hui et en 2050. L’objectif est de comprendre comment ces pratiques pourraient s’inscrire dans les trajectoires futures de l’élevage, en tenant compte des contraintes environnementales liées au changement climatique et de la disponibilité des ressources locales.

Des outils pour simuler les changements de pratiques

Pour traduire ces ambitions en chiffres concrets, les scientifiques s’appuient sur des fermes de référence, construites par les Chambres d’agriculture et l’Institut de l’élevage (IDELE) à partir de suivis réels d’exploitations agricoles françaises. Ces cas-types, sélectionnés au sein du Massif central, permettent d’explorer la diversité des systèmes d’élevage bovins du territoire (taille de l’exploitation, niveau d’intensification, races et pratiques) et d’imaginer comment chacun pourrait évoluer face aux changements à venir.

Pour chaque système, des modèles permettront ensuite de simuler plusieurs scénarios de substitution partielle de la ration par des graines d’oléagineux. Ces simulations permettront de comparer les effets de ces stratégies nutritionnelles sur les performances environnementales et économiques des exploitations, d’abord dans les conditions actuelles, puis dans celles projetées à l’horizon 2050 selon différents scénarios climatiques et socio-économiques

Chaque système est actuellement analysé à l’aide de deux outils complémentaires :

  • MEANS et Simapro, pour réaliser une analyse du cycle de vie (ACV) et quantifier les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre de l’exploitation. Ensemble, ces deux outils garantissent une continuité méthodologique, depuis la collecte des données jusqu’à l’obtention de résultats fiables et interprétables pour l’évaluation environnementale.
  • Orfee, un modèle bioéconomique développé par INRAE, pour évaluer les effets de ces changements sur l’utilisation des terres et le revenu des éleveurs.

Exigeante en termes de collecte et de traitement des données, cette phase est un enjeu central du projet, car elle conditionne la fiabilité des résultats issus des simulations.

Des équations pour accompagner la transition

L’un des défis du projet consiste à harmoniser les méthodes de calcul utilisées par les différents outils. Les équipes travaillent ainsi à confronter et affiner les équations qui décrivent les rations et les émissions de GES, pour mieux quantifier les effets globaux des changements d’alimentation des ruminants. Cette approche méthodologique vise à améliorer la robustesse des résultats et à proposer des méthodes de calcul plus adaptées aux spécificités des stratégies nutritionnelles à base d’oléagineux.

Au-delà des données, TEROLEA 2050 permettra d’identifier les trajectoires d’élevage des ruminants les plus durables pour le Massif central à savoir celles qui combinent valorisation des ressources locales, performances environnementale et économique pour l’éleveur. 

Explorer la diversité des élevages bovins dans le territoire grâce aux fermes de références

Construits à partir de suivis en fermes, les cas-types INOSYS décrivent de manière détaillée et réaliste des systèmes d’exploitation représentatifs d'un territoire. Ce sont des études de cas qui modélisent un système optimisé, cohérent et adapté à un contexte donné.

Nos critères de sélections :

•Représentativité territoriale : poids des fermes sur le territoire

•Couverture géographique : couverture les principaux bassins d’élevage

•Diversité des profils : sélection d’exploitations contrastées pour rendre compte de la variabilité des systèmes
SABRINA GASSER

Responsable Communication

SDAR

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