Alimentation, santé globale Temps de lecture 3 min
Des prébiotiques dans les formules infantiles
Quel impact sur le comportement alimentaire adulte ?
Publié le 16 novembre 2019

Les 1000 premiers jours de vie sont actuellement reconnus comme essentiels à la santé future de l'adulte. Des conditions nutritionnelles favorables ou défavorables durant cette période peuvent ainsi prédisposer à la mise en place d’habitudes alimentaires saines ou au contraire délétères pour la santé adulte. Il est donc important d’étudier les effets de la nutrition périnatale sur le comportement alimentaire plus tard dans la vie.
Parmi les constituants alimentaires spécifiques des nourrissons, figurent certains prébiotiques couramment utilisés dans les formules infantiles (Directive 2006/141/CE, 90% de galacto-oligosaccharides (GOS) et à 10% de fructo-oligosaccharides de poids moléculaire élevé, c’est-à-dire de l’inuline) pour tenter de mimer la composition du lait maternel. Si des effets de ces composés sur la réduction de l’appétit ont été rapportés chez l’homme adulte, peu d’informations sont disponibles chez l’enfant recevant ces suppléments.
Une étude de supplémentation postnatale en prébiotiques par gavage durant la période de lactation a été menée chez le raton. Les résultats montrent que les fortes modifications de la composition du microbiote intestinal et de ses interactions avec les cellules de la muqueuse intestinale qui sécrètent des hormones régulant l’appétit, observées durant la période de supplémentation, ne perdurent pas et n’ont pas d’impact notable sur le comportement alimentaire à l’âge adulte, en comparaison avec des ratons non supplémentés.
Ces résultats se veulent donc plutôt rassurants du point de vue de la sécurité des formules infantiles enrichies en prébiotiques et de leurs effets potentiels sur le comportement alimentaire adulte. Ces données obtenues chez le raton doivent néanmoins être vérifiées chez le nouveau-né humain par une étude clinique qui permettrait de suivre le comportement alimentaire d’enfants ayant reçu ces formules infantiles supplémentées.
Partenaires : cette étude a été réalisée au sein de l’UMR PHAN, en collaboration avec l’UMR 1235 INSERM-Université de Nantes, Tens.
Financeur : Société Olygose, Compiègne
Publication associée : Le Dréan G, Pocheron AL, Billard H, Grit I, Pagniez A, Parnet P, Chappuis E, Rolli-Derkinderen M, Michel C. Neonatal Consumption of Oligosaccharides Greatly Increases L-Cell Density