Agroécologie Temps de lecture 2 min
Le crépuscule du cynips du châtaignier
Une success story, la formule ne semble pas exagérée quand il s’agit d’évoquer la lutte contre le cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus)... Le biocontrôle fait ses preuves contre ce ravageur invasif.
Publié le 02 avril 2017

Le cynips du châtaignier, micro-guêpe galligène originaire de Chine, dévaste les exploitations depuis son arrivée en Europe, entraînant des pertes qui peuvent atteindre 100 % chez certains producteurs. Mais elle affecte aussi les apiculteurs car sur les châtaigniers touchés, les fleurs sont moins nombreuses. La bonne nouvelle, c’est qu’un parasitoïde très efficace provenant lui aussi de Chine (Torymus sinensis) a prouvé son efficacité dans la lutte contre le cynips, dès la fin des années 80, d’abord au Japon, puis aux Etats-Unis. En Europe, c’est l’Italie qui, la première, a dû faire face à ce dangereux bioagresseur, au début des années 2000. La réaction a donc été rapide et, dès 2005, les premiers lâchers de T. sinensis ont été réalisés en Italie puis en France dès 2011, suite à la mise en place d’un comité de pilotage impliquant INRAE et les principaux porteurs d’enjeux. Avec succès puisque, reproduits chaque année, ces lâchers contribuent à réduire progressivement les infestations de cynips. Non seulement elles baissent régulièrement dans toutes les régions où l’auxiliaire est introduit, mais les prélèvements annuels montrent que l’auxiliaire s’y installe de façon durable. De quoi redonner le sourire aux castanéiculteurs et aux apiculteurs.


RETOUR SUR L'HISTOIRE D'UNE REUSSITE
Arrivé en France en 2007 et durablement établi en 2010, le cynips du châtaignier s’est vite imposé comme le principal ravageur des châtaigniers. Pouvant faire chuter la production fruitière de 80 %, cette guêpe galligène d’origine chinoise représentait une très forte menace pour nombre de castanéiculteurs. L’introduction de son ennemi naturel, Torymus sinensis, une micro-guêpe parasitoïde, a été testée comme moyen de biocontrôle par des scientifiques d’INRAE entre 2011 et 2015, avant d’être déployée largement dans les zones castanéicoles et de permettre à la production de redémarrer. Retour sur une opération de biocontrôle particulièrement réussie.

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