5 pouvoirs insoupçonnés des plantes

Les plantes sont-elles intelligentes ? Pas si facile à affirmer, mais elles possèdent des capacités très étonnantes. Intelligence ou capacités biologiques, on vous laisse juger !

Publié le 06 octobre 2025

© INRAE

1. Les plantes voient sans yeux

Les plantes ont des capteurs qui leur permettent de perçevoir des nuances de rouge et la lumière bleue.

Les plantes sont sensibles aux différentes couleurs qui composent la lumière. En fonction de ce qu’elles perçoivent, elles modifient la taille de leurs feuilles, la forme de leurs branches et même leur croissance. Comment ? Grâce à de petits capteurs, les phytochromes qui sont sensibles aux nuances de rouge. Et cela leur est très utile pour mieux « voir » leurs voisines. En analysant la lumière réfléchie par les formes alentour, elles savent, dès leur sortie de terre, combien de plantes se trouvent à proximité et à quelle distance. Elles peuvent ainsi ajuster leur développement pour capter un maximum de la lumière du soleil qui est leur source d’énergie. Si la compétition pour la lumière est rude, la plante va modifier son comportement de croissance pour éviter de se retrouver à l’ombre de ses congénères. Les plantes possèdent d’autres capteurs, des phototropines, sensibles à la lumière bleue et qui permettent aux plantes de s’orienter vers la lumière du ciel. Eclairant, non ?

 

2. Les plantes sont de grande bavardes 

Les végétaux diffusent en permanence des molécules chimiques pour communiquer avec leur environnement. Certaines attirent des insectes utiles, comme les pollinisateurs, d’autres éloignent les ravageurs, d’autres encore sont capables de dialoguer avec des champignons alliés. Les plantes sont capables d’envoyer des messages d’alerte : par exemple lorsqu’une feuille est attaquée par une chenille, une molécule, la systémine, est transportée par la sève, et prévient rapidement les autres feuilles qui peuvent mettre en place des réactions de défense en produisant des substances toxiques pour la chenille. Ces messages sont également émis dans l’air et permettent de prévenir les autres plantes ou d’attirer des prédateurs de la chenille. Une communication discrète mais efficace qui permet aux plantes de se défendre, de coopérer et même d’adapter leur langage en fonction des changements autour d’elles.


3 – Les plantes savent garder l’équilibre

Les plantes ne sont pas immobiles : elles bougent en permanence, même si c’est trop lent pour que nos yeux le perçoivent. Comme nous, elles doivent rester droites malgré la gravité et le vent. Elles y parviennent grâce à un double sens : elles perçoivent à la fois la gravité et leur propre courbure, ce qu’on appelle la proprioception. Quand le vent les plie, elles déclenchent la thigmomorphogénèse : tiges plus épaisses, racines renforcées, tissus modifiés. Elles distinguent même un vent normal d’un coup de tempête grâce à une mémoire interne. Cette communication passe par des signaux hydrauliques rapides dans leur sève. Les chercheurs d’INRAE ont montré, grâce à des modèles virtuels, que la forme des arbres résulte de ces interactions entre vent et lumière. Ces découvertes ouvrent des perspectives pour l’agriculture (blés plus résistants à la verse), la foresterie (bois de meilleure qualité) et même la technologie, avec des capteurs inspirés du génie végétal.
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4. Les plantes coopèrent entre elles

Quand elles sont côte à côte, certaines plantes produisent trois fois plus de biomasse que quand elles poussent seules.

Certaines plantes de la même espèce grandissent mieux ensemble que séparées. Chez Arabidopsis, une plante modèle très étudiée en recherche, les scientifiques ont montré que certaines lignées étaient capables de coopérer : quand elles sont côte à côte, elles produisent trois fois plus de biomasse que quand elles poussent seules. Un fait étonnant d’autant plus que du fait de leur proximité, elles disposent de moitié moins de ressources. Les chercheurs ne savent pas encore si elles échangent des signaux par les racines ou les feuilles. Mais une chose est sûre : les plantes savent s’entraider et c’est une piste intéressante pour l’agriculture.


5 - Les plantes ont leur propre réseau social  

Les plantes s’associent avec des champignons et forment avec eux un véritable réseau social ! Des champignons mycorhiziens sont capables de se connecter aux racines des plantes grâce à de fins filaments. Ces champignons sont très utiles à la plante puisqu’ils l’aident à se nourrir, à boire et à se protéger. En retour, la plante fournit aux champignons les sucres qu’elle fabrique grâce à la photosynthèse. Ainsi, tout le monde est content, c’est une relation gagnant-gagnant que l’on appelle une symbiose. Cette association ne s’arrête pas là, le réseau de filaments peut faire le lien entre plusieurs plantes et former un véritable réseau de communication sous-terrain entre les plantes de même espèce et aussi d’espèces différentes. 
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Contacts

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Direction de la communication

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