Dossier revue
Agroécologie

Les défis d'une application réussie

Les Solutions fondées sur la Nature (SfN) gagnent progressivement les sphères politiques, fortes de leur pertinence à répondre à de multiples objectifs, écologiques, sociétaux et économiques. Cependant, certains freins entravent leur mise en oeuvre et leur déploiement : autant de sujets de recherche pour identifier ces freins et les leviers. Perspectives.

Publié le 12 février 2024

Initialement forgé et développé par des institutions internationales actives dans la gouvernance mondiale de la biodiversité et du climat, le concept  de SfN s’est progressivement déployé dans différents cadres politiques. 

SFN RÉUSSIES : LES FONDAMENTAUX

Les différents projets consacrés aux SfN : 
→  intègrent tous, dès leur conception ou presque, l’aspect co-bénéfices pour la société et la biodiversité ; 
→ partagent des approches inclusives et intégrées ; 
→ prennent en compte les valeurs, les intérêts et les niveaux de connaissance de chacun ;
→ privilégient des solutions ancrées dans leur environnement local ;
→ s’appuient sur des partenariats publics / privés à même de garantir leur financement.

L’Europe et la France engagées

Après s’être approprié le concept de SfN, l’Europe et la France le mettent en oeuvre depuis quelques années.
À l’échelle de l’Europe, les SfN sont notamment citées dans le Pacte vert pour l’Europe (2019) et les stratégies européennes relatives à l’adaptation au changement climatique (2020) ou en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 (2021). Elles bénéficient également de financements spécifiques  pour la recherche et l’innovation : par ex. le programme de financement de la recherche de la Communauté européenne (CE), Horizon Europe pour la période 2021-2027, les fonds structurels et d’investissement européens ou encore le programme Life.

Programmes européens de recherche Horizon 2020 (2014-2020) et Horizon Europe (2021-2027) :
46 projets autour des SfN réunissant 923 partenaires issus de 66 pays pour 441 M €(octobre 2022)

Différents plans et stratégies nationaux ont intégré les SfN, dont le Plan climat et la révision du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-2) en 2017, le Plan biodiversité (2018), le Plan d’action pour une gestion durable des eaux pluviales (2021) ou bien encore le Plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau et la Stratégie biodiversité 2030 (2023).
Là aussi, les recherches accompagnent le déploiement des SfN, donnant des éléments pour les mettre en place, les évaluant…
Ainsi, dans son plan d’investissement France 2030 le gouvernement français a financé plusieurs grands programmes de recherche portant sur les SfN ou les intégrant. Le but ? Construire ou consolider une prédominance scientifique française en fédérant une communauté de scientifiques-experts autour de projets structurants et à terme se positionner mondialement sur des secteurs d’avenir.
Le programme et équipement prioritaire de recherche ou PEPR, SOLU-BIOD Solutions fondées sur la Nature* bénéficie ainsi de 44,2 millions d’euros sur une durée de 8 ans (2023-2031). Son objectif : construire les trajectoires et développer les leviers, dans leurs dimensions écologique, biophysique, sociologique et économique et renforcer notre capacité à concevoir, mettre en oeuvre et évaluer des SfN dans un contexte de changements globaux. Ses recherches porteront prioritairement sur les SfN liées aux réseaux de zones protégées, celles basées sur les mosaïques agricoles et naturelles, ainsi que les SfN urbaines et côtières.

*Le PEPR SOLU-BIOD bénéficie d’un co-pilotage CNRS-INRAE avec pour responsables scientifiques,
Martine Hossaert-McKey (CNRS) et Xavier Le Roux (INRAE).

Le PEPR One Water-Eau bien commun, doté de 53 millions d’euros, mobilise lui aussi les SfN dans le défi scientifique consacré à l’amélioration des ressources en eau dans un contexte de changement global et à l’adaptabilité des écosystèmes. Un autre grand projet participe au développement des SfN. Le projet Life-Artisan - Accroître la résilience des territoires aux changements climatiques par l’incitation aux solutions d’adaptation fondées sur la nature (SafN), dont INRAE est partenaire, se consacre à démontrer et valoriser le potentiel des SafN sur le territoire français. Il est doté d’un budget de 16,7 millions d’euros financé par la CE et l’État français. Ses objectifs sont de sensibiliser et faire monter en compétences les acteurs sur cette thématique ; d’accompagner et d’amplifier les projets de SafN sur tout le territoire national, grâce à 10 sites de démonstration, un animateur national et un réseau d’acteurs mobilisés sur des groupes de travail et des études. Il participe à la mise en oeuvre du PNACC-2 et du Plan biodiversité.

Une appropriation encore difficile

Alors que des SfN sont mises en avant par les politiques et déployées par plusieurs collectivités, telles que la métropole du Grand Lyon ou encore Lille ou Les Mureaux, d’autres acteurs et observateurs pointent la difficulté d’appréhender (et de mettre en oeuvre) l’entièreté des dimensions qu’englobe ce terme.

Contournement de Yolo, à l'extérieur de Sacramento (CA, US)

« Bien que des éléments de définition aient été produits par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la notion de SfN demeure encore floue pour la majorité des acteurs locaux interrogés comme pour des acteurs pourtant aguerris aux SfN », détaille Joana Guerrin, chercheuse en politiques de gestion des risques liés à l’eau dans l’unité Sage (Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe) à Strasbourg et coordonnatrice du projet Nature Based Solutions From Theory to Practice, qui compare le déploiement des SfN en France et aux États-Unis .

D’autres jugent le terme « vague et difficilement compréhensible » dans le domaine des risques liés à l’eau par exemple,comme le souligne Pénélope Brueder, doctorante en psychologie de l’environnement dans l’unité Recover (Risques, écosystèmes, vulnérabilité, environnement, résilience) à Aix-en-Provence. Cette difficulté est renforcée par une culture française de génie civil bien ancrée et le sentiment de sécurité que les ouvrages qui en sont issus procurent.

Même ressenti ou presque dans le monde francophone et notamment en Afrique de l’Ouest, où les SfN en tant qu’interventions sensibles au bienêtre humain et à la nature bénéficient pourtant d’un terreau culturel favorable. Le concept est moyennement connu : 40 % des 150 répondants (praticiens, chercheurs, politiques) à une enquête réalisée en 2022 par l’Aced, en ont déjà entendu parler. Et les connaissances restent sommaires, même si cela varie cependant selon les groupes. Certains acteurs, comme des ONG de défense des peuples autochtones, ont une position critique vis-à-vis du concept. Ils craignent notamment qu’il ne soit utilisé par des entreprises privées pour justifier l’exploitation des ressources locales et l’accaparement des terres par le biais de mécanismes de compensation carbone.

Lors de la Conférence de Glasgow sur les changements climatiques (COP26, 2021), alors que certains États plébiscitaient l’adoption du terme (et donc du concept) de SfN dans les déclarations finales, ce qui aurait constitué une première dans un pacte climatique des Nations unies, d’autres s’y sont opposés. Le terme « SfN » a disparu au profit de l’expression « protéger, conserver et restaurer la nature ».

Pas facile de faire émerger une vision cohérente et stabilisée des SfN dans ce contexte, d’autant que celles-ci restent peu connues du grand public : seulement 2 % des personnes interrogées lors d’une enquête réalisée en France dans le cadre du projet Life - Artisan en ont déjà entendu parler (ACTeon-Gece, 2021).

INONDATIONS : Mana, un jeu sérieux pour s'approprier le concept

Le projet MANA vise à accompagner et à nourrir une approche collective sur la mise en oeuvre de SfN et solutions hybrides pour gérer les inondations. « Nous avons développé une approche qui associe tous les acteurs (élus, techniciens, gestionnaires, décideurs, citoyens) au processus décisionnel pour les aider à construire collectivement un projet d’aménagement. Elle couple une simulation d’inondation d’un territoire sur maquette 3D et un jeu sérieux, Sim-MANA, dans lequel toutes les parties prenantes d’une collectivité sont représentées », détaille Franck Taillandier, responsable du projet et spécialiste de l’aide à la décision, dans l’unité Recover à Aix-en-Provence. Une version plateau de Sim-MANA est en cours d’élaboration.

« Les SfN sont moins visibles que les solutions “en dur” et les gens pensent qu’elles protègent moins contre les risques liés aux inondations. Il faut convaincre les acteurs locaux et les riverains des avantages que ces solutions amènent aujourd’hui et sur le long terme », explique Jean-Marc Truffet, responsable communication et projets de la Fondation MAIF pour la recherche qui finance le projet MANA. Et pour convaincre, rien de mieux qu’une séance de jeu sérieux !

« Une expérience concluante a réuni début juillet des acteurs niortais de l’assurance, de la prévention et des collectivités locales », commente Jean-Marc Truffet. Et de souligner l’importance de cette phase d’acculturation et de sensibilisation, « la première étape avant de mettre en oeuvre les SfN dans les meilleures conditions ». 

En savoir plus

Renforcer les connaissances et la formation

Première brique des SfN, la connaissance sur le fonctionnement des écosystèmes, qui sont complexes, doit être développée. Mais il s’agit aussi d’adopter des approches interdisciplinaires croisant sciences de la nature et sciences humaines et sociales, pour explorer et faire reconnaître la pertinence des SfN face aux défis sociétaux. « Les SfN nécessitent des approches très systémiques qui traitent en général de plusieurs défis simultanément (car les acteurs des territoires font face à de multiples défis sociétaux en même temps) avec, à la sortie, une évaluation environnementale, économique et sociale », insiste Xavier Le Roux, responsable scientifique du PEPR SOLU-BIOD pour INRAE.
De multiples ressources (fiches, guides…), bases de données et plateformes d’information et d’échanges (par ex. Oppla, NetworkNature ou encore la plateforme Connecting Nature Enterprise) proposées par différentes institutions ou acteurs du monde scientifique ou associatif donnent à partager connaissances et retours d’expériences.
En revanche, très peu de formations, initiales ou continues, traitent des SfN. Le Programme des Nations unies pour l’environnement et le Partenariat pour l’environnement et la réduction des risques de catastrophe qui proposaient en 2021 un cours en ligne spécifiquement dédié aux SfN pour la résilience aux catastrophes et au changement climatique, font encore figure d’exception.

Pour un nouveau type de gouvernance des projets

Une gouvernance qui intègre de nombreux acteurs et parties prenantes, comme le préconise l’UICN, permet de rompre avec un fonctionnement cloisonné par secteur ou filière, de mieux prendre en compte les facteurs socioculturels locaux et de dépasser d’éventuelles limites budgétaires en réunissant plusieurs services d’une même institution.

En témoigne le projet Brie’Eau. Sur quelque 2 ans se sont succédé des ateliers participatifs pour concilier les perceptions des différents acteurs du projet sur le dispositif des zones tampons humides artificielles et discuter des scénarios de territoire ; des séances de restitution collective ; des sorties sur le terrain pour partager des connaissances techniques et des ateliers de construction des actions collectives. Cette démarche s’est appuyée sur des outils qui se sont avérés favorables aux échanges : des jeux de cartes (par ex. METE’EAU pour faire dialoguer autour de l’eau) ou de rôle (par ex. Reseau’lution diffuse pour débattre des solutions possibles) et des simulateurs (par ex. Coclick’eau pour représenter les conséquences de changement de pratiques agricoles sur des indicateurs environnementaux et des résultats technicoéconomiques pour les agriculteurs).

PROJET BRIE’EAU:
68 personnes mobilisées dont la participation régulière de 14 agriculteurs, 7 acteurs de filières, 18 représentants de collectivités, 4 représentants des services de l’État et 3 représentants d’associations.

D’autres projets internationaux comme « Végétalisation des bassins de gestion des eaux pluviales, création de zones humides et entretien pour une adaptation aux changements climatiques » et « Innover sur des pratiques de gestion des eaux de surface pour des villes intelligentes et durables » dont INRAE est partenaire, plébiscitent ce type de gouvernance. « Ces projets permettent d’associer chercheurs et gestionnaires et de se retrouver dans des ateliers de travail où l’on aborde, ensemble, des questions techniques et scientifiques. Nous allons également sur le terrain pour voir les ouvrages, en étudier les caractéristiques, en discuter et étudier les pistes scientifiques pour développer de l’innovation », détaille André Evette, chercheur en écologie de la restauration au Lessem (Laboratoire Écosystèmes et sociétés en montagne) à Grenoble.

La nécessité de financements au long cours

En pratique, les SfN doivent aussi composer avec des coûts spécifiques : évaluation coût/bénéfices, diagnostic des écosystèmes, suivi sur le long terme des solutions mises en oeuvre, ou encore achat de terrain ou recours à une main-d’oeuvre plutôt qualifiée et nombreuse… Cependant, des SfN bien conçues peuvent nécessiter moins d’entretien sur le long terme que des solutions techniques, et il appartient aux décideurs et acteurs locaux de mieux valoriser toute la palette de bénéfices qu’elles offrent.

GESTION DES RISQUES : l’analyse coûts/bénéfices

Dans les Alpes-Maritimes, le risque inondation a été modélisé à l’échelle du bassin versant de la Brague, un des sites pilotes du projet NAIAD dont INRAE est partenaire, sur la base de scénarios d’occupation des sols ou en présence d’ouvrages de protection conventionnels ou de SfN. La mise en place de mesures de prévention, portant sur les risques de débordements, permettrait d’éviter jusqu’à 30 % des dommages moyens annuels, ceci sans prendre en compte les mesures de réduction des ruissellements amont. Les bénéfices que sont l’amélioration de la qualité des milieux naturels, du paysage, de la qualité de vie et de la dynamique socio-économique de la vallée pourraient s’élever à plusieurs millions d’euros par an. Des résultats à même d’orienter les décideurs locaux en matière de prévention.

Le financement à long terme des projets mobilisant les SfN est donc essentiel. Il doit être prévu et assuré en amont du projet pour ne pas courir le risque de voir disparaître le suivi et l’entretien des réalisations.
Cette temporalité contraste avec les contraintes politiques des décideurs et la vision à court terme qu’elles engendrent souvent et qui pourraient rendre les solutions d’ingénierie traditionnelles plus attractives que les SfN. Et ce d’autant plus que les SfN ne permettent pas, sur leur nom, d’obtenir des financements particuliers. Dès lors, il y a peu d’intérêt pour les maîtres d’ouvrage à investir pour s’approprier le concept et l’adapter à leur contexte.

À l’échelle internationale, « de nombreuses nations ont inclus des SfN dans leurs plans d’action nationaux, notamment pour le climat. Cependant, les pays en développement et les communautés locales ont besoin d’un soutien financier et technique accru pour de telles activités » (ONU Climat Infos). Lors du Forum sur le financement des SfN, organisé en 2022 par le Comité permanent des finances de la Convention- cadre des Nations unies sur les changements climatiques, les experts ont appelé à une augmentation considérable du financement de ces approches, invitant les gouvernements, les institutions financières et les entreprises à placer le climat et la nature au coeur de la prise de décision économique à l’avenir.

Actuellement, le financement des SfN repose essentiellement sur des fonds publics. Il existe des fonds réservés aux SfN, par exemple les fonds spéciaux de l’Union européenne, le Fonds français pour l’environnement mondial dédié aux pays en voie de développement… Au niveau national, les sources de financement sont en général beaucoup plus éparses, émanant de fonds consacrés à la protection de l’environnement, au changement climatique, à la réduction des risques de catastrophe… Et ce n’est que récemment que des opérateurs privés se sont saisis des SfN.

La nécessité de financements au long cours

En pratique, les SfN doivent aussi composer avec des coûts spécifiques : évaluation coût/bénéfices, diagnostic des écosystèmes, suivi sur le long terme des solutions mises en oeuvre, ou encore achat de terrain ou recours à une main-d’oeuvre plutôt qualifiée et nombreuse… Cependant, des SfN bien conçues peuvent nécessiter moins d’entretien sur le long terme que des solutions techniques, et il appartient aux décideurs et acteurs locaux de mieux valoriser toute la palette de bénéfices qu’elles offrent.

GESTION DES RISQUES : l’analyse coûts/bénéfices

Dans les Alpes-Maritimes, le risque inondation a été modélisé à l’échelle du bassin versant de la Brague, un des sites pilotes du projet NAIAD dont INRAE est partenaire, sur la base de scénarios d’occupation des sols ou en présence d’ouvrages de protection conventionnels ou de SfN. La mise en place de mesures de prévention, portant sur les risques de débordements, permettrait d’éviter jusqu’à 30 % des dommages moyens annuels, ceci sans prendre en compte les mesures de réduction des ruissellements amont. Les bénéfices que sont l’amélioration de la qualité des milieux naturels, du paysage, de la qualité de vie et de la dynamique socio-économique de la vallée pourraient s’élever à plusieurs millions d’euros par an. Des résultats à même d’orienter les décideurs locaux en matière de prévention.

Le financement à long terme des projets mobilisant les SfN est donc essentiel. Il doit être prévu et assuré en amont du projet pour ne pas courir le risque de voir disparaître le suivi et l’entretien des réalisations.
Cette temporalité contraste avec les contraintes politiques des décideurs et la vision à court terme qu’elles engendrent souvent et qui pourraient rendre les solutions d’ingénierie traditionnelles plus attractives que les SfN. Et ce d’autant plus que les SfN ne permettent pas, sur leur nom, d’obtenir des financements particuliers. Dès lors, il y a peu d’intérêt pour les maîtres d’ouvrage à investir pour s’approprier le concept et l’adapter à leur contexte.

À l’échelle internationale, « de nombreuses nations ont inclus des SfN dans leurs plans d’action nationaux, notamment pour le climat. Cependant, les pays en développement et les communautés locales ont besoin d’un soutien financier et technique accru pour de telles activités » (ONU Climat Infos). Lors du Forum sur le financement des SfN, organisé en 2022 par le Comité permanent des finances de la Convention- cadre des Nations unies sur les changements climatiques, les experts ont appelé à une augmentation considérable du financement de ces approches, invitant les gouvernements, les institutions financières et les entreprises à placer le climat et la nature au coeur de la prise de décision économique à l’avenir.

Actuellement, le financement des SfN repose essentiellement sur des fonds publics. Il existe des fonds réservés aux SfN, par exemple les fonds spéciaux de l’Union européenne, le Fonds français pour l’environnement mondial dédié aux pays en voie de développement… Au niveau national, les sources de financement sont en général beaucoup plus éparses, émanant de fonds consacrés à la protection de l’environnement, au changement climatique, à la réduction des risques de catastrophe… Et ce n’est que récemment que des opérateurs privés se sont saisis des SfN.