Dossier revue

Alimentation, santé globale

Le goût, un sens central dans nos vies

Installez-vous confortablement, prenez un carré de chocolat, dégustez-le. Sauriez-vous décrire ce qu’il se passe dans votre bouche ? Dans votre nez ? Probablement pas. Le goût est un sens complexe, déjà d’un point de vue physiologique, mais il l’est tout autant d’un point de vue psychologique et social. Explications.

Publié le 29 janvier 2025

Le goût est une porte d’entrée vers le monde qui nous entoure. Il ne se contente pas de signaler si un aliment est agréable ou non : il influence nos émotions, façonne nos souvenirs et guide nos comportements alimentaires. Mais comment se forme cette expérience sensorielle, et pourquoi certains goûts nous attirent plus que d’autres ? Pour le comprendre, il faut remonter à nos premières interactions sensorielles, bien avant la naissance.

Des goûts qui se forment avant même la naissance

Nos préférences alimentaires, tout comme le langage, se construisent très tôt. La période des 1 000 premiers jours de vie, de la grossesse aux premières années de l’enfant, est essentielle. « Pendant la grossesse, et en particulier durant le dernier trimestre, l’enfant va commencer à percevoir et à se familiariser avec les futures flaveurs et les futurs goûts qui vont faire partie de sa culture alimentaire », explique Sandrine Monnery-Patris, chercheuse INRAE au Centre des sciences du goût et de l’alimentation (CSGA) et spécialiste des déterminants précoces des comportements alimentaires. « On sait désormais que les arômes de l’alimentation maternelle imprègnent le liquide amniotique, et que cette familiarisation précoce prépare l’enfant aux saveurs, aux arômes et aux odeurs de son alimentation future. » Cette initiation se poursuit à la naissance dans le cas d’un allaitement maternel, puisque le lait se parfume des goûts de l’alimentation de la mère, ce qui va permettre de poursuivre cette familiarisation et d’« orienter les préférences futures de l’enfant ». Puis, vers 4-5 mois, au moment où l’enfant commence à découvrir une nourriture plus variée, constituée d’aliments plus ou moins solides, « ce sont les pratiques éducatives, dont la familiarisation avec ces aliments, qui vont jouer un rôle fondamental », développe Sandrine Monnery-Patris. Ces expériences précoces marquent en profondeur les préférences alimentaires futures, comme le souligne également Sophie Nicklaus, chercheuse INRAE au CSGA et spécialiste du comportement alimentaire, dans le Guide de la diversification alimentaire de Santé publique France 

Les goûts, une affaire de culture ?

« On parle du goût des aliments, mais le goût est aussi une propriété des sociétés, de la façon dont notre culture est organisée », rappelle la sociologue d’INRAE Marie Plessz, membre du Centre Maurice Halbwachs. Le goût se façonne au fil de la vie, influencé par les traditions et l’imaginaire culinaires qui nous entourent, puis renforcé par nos expériences sociales. Nous allons par exemple « facilement associer la vanille au sucre, alors qu’au Vietnam, c’est le citron qui est plus associé au sucre », explique Charlotte Sinding, chercheuse INRAE spécialiste de la flaveur au CSGA. 

Autres exemples : les aliments fermentés, au goût parfois acide ou piquant, sont perçus différemment en fonction des pays ; il en va de même avec le piment qui n’a pas la même place dans toutes les cultures. Les nourrissons mexicains sont par exemple familiarisés très tôt au piment. Et même au sein d’un même pays, les préférences diffèrent. « On a tous notre idée de ce à quoi doit ressembler du bon pain en France, mais ce n’est pas du tout la même en fonction des régions ! », constate Thomas Desfougères, directeur R&D d’Episens, pôle Blé du groupe InVivo et partenaire de Ferments du Futur1« En Europe, il y a une différence très nette en matière de préférences : au nord, les plus appréciés sont les plus acides, et cette acidité décroît plus on se rapproche du sud. La composition du pain n’est pas du tout la même à Strasbourg, qu’à La Rochelle ou à Marseille. » 

Les recherches menées à INRAE montrent également que les préférences alimentaires peuvent être influencées par les habitudes sociales, comme la manière dont les repas sont pris en famille ou entre amis. Le partage et les interactions autour de la table comme les rituels de préparation des repas jouent un rôle dans la construction du goût.

1 Le Grand défi Ferments du Futur est une initiative coordonnée par INRAE et l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), lancée dans le cadre du plan France 2030

C’est de bon goût

L’odorat participe grandement à notre perception des aliments.

 « Le goût, c’est aussi le reflet de dynamiques sociales plus larges. Nos goûts sont très importants car ils nous situent dans l’espace social », rappelle Marie Plessz. Cette dimension sociologique invite à voir dans nos choix alimentaires des marqueurs d’appartenance sociale, liés par exemple à la classe, au genre, à l’éducation, autant que des préférences personnelles. « Ainsi, au-delà de ses avantages environnementaux, la consommation de produits locaux, bio, végétalisés, est aujourd’hui valorisée par les catégories sociales favorisées et urbaines, qui se l’approprient comme un marqueur de “bon goût”. Ce type de consommation devient une manière de se distinguer socialement, tout en s’alignant sur des normes perçues comme vertueuses. Or, chez les classes populaires installées en zones rurales, le local a toujours été très présent, mais plutôt vu comme une façon de faire des économies et de créer du lien social. »

Le goût, ça s’apprend !

Il faut généralement entre 8 et 10 expositions pour qu’un aliment non apprécié le devienne

Le goût n’est pas figé, il s’apprend. À la naissance, les nouveau-nés ont tous en commun certaines préférences : une attirance pour le sucré et un rejet de l’amertume. Le sucre est le signe d’un aliment nourrissant et l’amertume le marqueur d’une potentielle toxicité. « Tout le reste est appris », souligne Sandrine Monnery-Patris. Comment expliquer sinon que les enfants de certaines cultures se tournent vers le piment, et pas d’autres ? « L’enfant, entouré par des adultes qui mangent épicé, va commencer à goûter de petites quantités, puis, par une exposition répétée, va apprendre à aimer cet aliment. » Il faut généralement entre 8 et 10 expositions pour qu’un aliment non apprécié le devienne, précise la chercheuse. Cette capacité à éduquer le goût est au coeur de nombreuses recherches menées par INRAE, notamment dans le cadre du projet Chouette cantine, porté par la Ville de Dijon en collaboration avec Sophie Nicklaus. 

Le goût n’est pas seulement une question de chimie et de sensorialité, il est ancré dans le plaisir, le bien-être et les choix alimentaires qui influencent notre santé.

Donner du goût à la cantine 

Le projet Chouette cantine transforme les cantines scolaires de Dijon en véritables laboratoires du goût. Ce projet, piloté par Sophie Nicklaus et inscrit dans le programme « Dijon, alimentation durable 2030 » (porté par Dijon Métropole et lauréat du financement Territoires d’innovation), permet aux enfants d’explorer le goût d’aliments souvent délaissés à la cantine, comme les légumes verts et les légumineuses, pour proposer des repas plus sains et plus respectueux de l’environnement tout en satisfaisant les papilles. Chaque jour, environ 8 000 repas sont servis dans les cantines de Dijon. Ils sont variés et équilibrés selon les recommandations en vigueur, et des repas végétariens sont servis deux fois par semaine. Pour aider les enfants à s’habituer à ces nouvelles saveurs, ce projet s’appuie sur un programme d’éducation alimentaire basé sur les connaissances en matière de plaisir alimentaire. Il joue sur les trois dimensions du plaisir : sensorielle, sociale et cognitive. Les cantines sont équipées de bornes de satisfaction pour recueillir les réactions des enfants après le repas. Résultat ? Les retours montrent que les enfants finissent par accepter, et même apprécier des légumes et légumineuses dont ils n’avaient pas raffolé au départ. Des perspectives intéressantes pour initier les jeunes générations à des habitudes alimentaires plus durables, tout en démontrant le rôle clé que peut assurer la restauration scolaire dans la transition alimentaire.

Le goût, indissociable du plaisir

« Le plaisir est un moteur qui amène à consommer », analyse Sandrine Monnery-Patris. Le plaisir peut être sensoriel − le goût sucré, par exemple, est naturellement apprécié parce qu’il est le signe d’un aliment rassasiant −, mais il est aussi social et cognitif. Manger avec les autres, reproduire les pratiques des adultes, ou même s’approprier des rituels alimentaires spécifiques renforce la dimension hédonique de l’acte de manger, surtout chez l’enfant. 

En s’appuyant sur ces dimensions, les initiatives visant à réconcilier goût, plaisir et alimentation saine se révèlent prometteuses. L’exemple des Miam Boxes, développées dans le cadre de travaux INRAE pour encourager la consommation d’aliments recommandés pour le goûter des enfants, illustre cette approche. L’objectif des chercheurs était de créer, grâce à ces boîtes envoyées à la maison, une expérience positive autour de produits comme les fruits, les produits laitiers et les céréales, en les entourant d’activités ludiques et éducatives. « Les enfants qui ont reçu cette boîte ludique appréciaient non seulement davantage ces produits que l’autre groupe, mais ils avaient aussi tendance à moins manger pour le goûter, sans que nous ne mettions en avant le fait qu’il s’agissait d’aliments bons pour la santé. » En créant un contexte positif, basé sur la découverte des sens et le plaisir partagé, ces boîtes ont permis de renforcer l’attrait des enfants pour ces aliments. 

À votre santé !

Le goût, un véritable pilier du plaisir à s'alimenter

Si le goût est capable de susciter du plaisir, c’est aussi parce qu’il est lié au circuit de la récompense du cerveau. Quand on mange un aliment qui nous plaît, par exemple sucré, gras ou salé, notre cerveau libère de la dopamine, comme le démontrent les travaux de neurobiologistes INRAE de l’unité NutriNeuro tels que ceux de Sophie Layé et Xavier Fioramonti. Notre plaisir augmente, et la satisfaction procurée nous invite à recommencer. Les travaux de Pascal Schlich, chercheur INRAE au CSGA, démontrent que le plaisir ressenti lors de l’expérience sensorielle joue un rôle déterminant dans nos comportements alimentaires. 

Mais pourquoi les aliments gras et sucrés nous plaisent-ils autant ? Ce lien entre le goût et le plaisir est un héritage direct de notre évolution. Dans des environnements où la nourriture était rare, la consommation d’aliments caloriques était encouragée. Aujourd’hui, ces préférences sont stimulées par l’offre alimentaire qui nous entoure. Les rayons des magasins regorgent d’aliments conçus pour maximiser notre plaisir, à tel point que de nombreux chercheurs n’hésitent pas à parler « d’environnement obésogène » pour décrire l’offre et nos pratiques alimentaires, qui entraînent parfois des comportements addictifs. Les recherches sur l’expérience sensorielle démontrent que les caractéristiques optimisées de ces aliments, par exemple des textures fondantes, des saveurs sucrées intenses, sont conçues pour maximiser l’attractivité et déclencher un plaisir immédiat. 

Or, une alimentation comprenant trop d’aliments riches en gras, en sucre et en sel pose des problèmes de santé publique. Ces excès sont souvent à l’origine de maladies chroniques, telles que le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Les études menées par Caroline Méjean dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé ont révélé que l’attirance pour les aliments gras ou sucrés est directement corrélée à un risque accru de surpoids ou d’obésité. 

Édulcorants en question

Réduire le sucre, c'est bon pour la santé, mais que penser des édulcorants artificiels utilisés pour maintenir le goût sucré tout en réduisant l’apport en sucre et en calories ? Ces édulcorants, qu’on retrouve dans les yaourts allégés, les sodas light ou les sucrettes, sont suspectés d’avoir des impacts négatifs sur la santé. Certaines études suggèrent notamment qu’ils peuvent agir sur les mécanismes de l’appétit et de la satiété, en activant les circuits de la récompense dans le cerveau ou en déclenchant des réponses hormonales propices à la prise de poids, malgré l’absence de sucre. Des chercheurs de l’Inserm, d’INRAE et de Sorbonne Université ont mis en évidence une association entre la consommation de certains édulcorants artificiels, comme l’aspartame et l’acésulfame-K, et un risque accru de cancer, dans une analyse de la cohorte NutriNet-Santé. De nouvelles études sont en cours, mais ces résultats publiés dans PLOS Medicine invitent à une consommation modérée de ces produits, à l’instar de l’OMS et de Santé publique France. Les scientifiques INRAE travaillent sur des alternatives grâce au progrès de la compréhension des mécanismes du goût.

Quand le goût s’éclipse

Le goût est central, mais que se passe-t-il au juste lorsque le goût disparaît ? Ce phénomène affecte profondément la qualité de vie des personnes touchées. Les scientifiques INRAE explorent ces situations et leurs conséquences. Les infections virales, les traitements lourds et le grand âge peuvent entraîner une perte partielle ou totale du goût, avec des conséquences parfois graves sur la santé et le bien-être. 

La pandémie de Covid-19 a mis en lumière un symptôme sensoriel marquant la perte de l’odorat (anosmie) et la perte du goût (agueusie). Pour tous ceux qui ont été touchés, ces symptômes ont révélé la place centrale du goût et de l’odorat dans le quotidien : leur perte diminue l’appétit, affecte l’humeur et réduit le plaisir de manger, avec des conséquences directes sur la santé physique et mentale. Ces phénomènes ont été largement étudiés par le Consortium mondial pour la recherche sur les sens chimiques. « Les dysfonctionnements sensoriels, notamment la perte de l’odorat et du goût, étaient fréquents chez les patients atteints de Covid-19, même sans fièvre », explique Thierry Thomas-Danguin, INRAE, directeur adjoint du CSGA. 

Ces troubles, survenus de manière soudaine, peuvent durer des semaines, voire des mois. Les recherches ont aussi montré que l’odorat et le goût étaient plus touchés que la perception des sensations comme le piquant ou le rafraîchissant. « Comme l’a mis en lumière le consortium, le temps de récupération varie d’un patient à l’autre. Certains récupèrent rapidement, d’autres gardent ces symptômes de longs mois », précise Thierry Thomas-Danguin. Ces résultats ont permis d’élaborer de nouvelles recommandations pour le diagnostic et la prise en charge de ces pertes sensorielles. 

Et chez les seniors ? 

Les personnes âgées sont particulièrement touchées par le déclin du goût. « Quand on vieillit, le système sensoriel fonctionne de moins en moins bien. De la même façon que l’on voit moins bien, le goût diminue avec l’âge », explique Claire Sulmont-Rossé, chercheuse INRAE, qui travaille depuis une quinzaine d’années sur l’alimentation des personnes âgées. La majorité reste capable de percevoir les odeurs et les saveurs, mais avec une intensité plus faible. Un certain nombre de facteurs influencent ce déclin, qui ne touche toutefois pas l’ensemble des personnes âgées : la génétique, l’exposition à des polluants, la perte des dents, une salive moins abondante, des maladies liées au vieillissement… Certaines pathologies, comme Alzheimer, sont en effet connues pour entraîner un déclin du goût et de l’odorat. « C’est même un des premiers signes de la maladie d’Alzheimer, avant les signes locomoteurs ou cognitifs, remarque Loïc Briand, INRAE, directeur du CSGA. Nous avons au laboratoire une neurologue du CHU de Dijon, Agnès Jacquin-Piques, qui cherche à mettre en place des tests pour détecter de façon précoce les patients malades sur la base de l’olfaction et de la gustation. » 

Donner une plus grande place à l’écoute et au recueil des attentes sensorielles des personnes âgées

Progressivement, ces changements dans les perceptions peuvent conduire certaines personnes à perdre le plaisir de manger, voire à risquer l’état de dénutrition. Que faire pour atténuer ces effets ? « Si on peut mettre un appareil auditif ou des lunettes, il est très compliqué d’avoir un système dans le nez ou la bouche qui permettrait de compenser ce déclin, souligne Claire Sulmont-Rossé. Pendant les années 2000, les chercheurs se sont demandé si on ne pouvait pas inventer “des lunettes de nez” au sens figuré : c’est-à- dire augmenter la concentration des odeurs et des saveurs dans les aliments. Nos recherches ont démontré que cette stratégie ne fonctionne pas : les personnes âgées peuvent apprécier ces produits, mais elles ne vont pas pour autant les consommer. » La solution doit passer, pour la chercheuse, par une plus grande place accordée à l’écoute et au recueil des attentes sensorielles des personnes âgées, une démarche au coeur de plusieurs projets de recherche INRAE. Dans un projet mené en maison de retraite par Claire Sulmont-Rossé, les chercheurs ont interrogé les personnes âgées autour de trois produits travaillés pour l’expérience : une blanquette de veau, un plat mixé boeuf-carottes et une crème dessert hyperprotéinée. « Les participants ont suggéré des améliorations à la fois sur l’aspect, la texture, l’odeur et la saveur », note la directrice de recherche, qui souligne que les produits qui ont été retravaillés qualitativement, en prenant en compte toutes les dimensions, ont été les plus consommés ensuite. 

Le cas des patients atteints de cancer 

Les patients traités pour un cancer souffrent de troubles du goût : nombreux sont ceux à ressentir comme un « goût » métallique en mangeant. « Il y a très peu d’études sur ce goût métallique, qui est plus exactement une flaveur. Pourtant, c’est un point commun aux troubles gustatifs que ces patients rencontrent », note Gilles Feron, directeur de recherche au CSGA, qui s’intéresse depuis quelques années à ce trouble. Il touche environ 28 % des patients et se retrouve quel que soit le type de cancer. Or, poursuit-il, « personne n’est à la recherche de cette flaveur métallique quand elle ou il mange. Celle-ci peut être permanente ou s’amplifier lorsqu’on mange. Elle suscite un inconfort très important, voire du rejet. » Pour ces patients, la perte de poids associée peut aller au-delà de 10 % pendant le traitement. Trois pistes d’explications sont avancées pour comprendre ce trouble encore mal documenté : des causes neurologiques, le rôle de récepteurs gustatifs, et le phénomène d’oxydation en bouche. Le chercheur estime la situation préoccupante. « La qualité de vie des patients est très impactée, car le goût est un véritable pilier du plaisir à s’alimenter. Ainsi, leur santé déjà fragilisée par le traitement se dégrade, certains patients finissant par entrer en état de dénutrition sévère », souligne Gilles Feron. Pour l’instant, la recherche n’a pas encore élaboré de solution pérenne capable de faire disparaître ce goût via l’alimentation. « C’est un champ d’investigation important à explorer, car il touche à des enjeux de santé forts », estime-t-il. 

L’oxydation responsable de la perte du goût ? 

Le chercheur Gilles Feron et son équipe ont collaboré avec le professeur Thomas Hummel, un médecin chercheur allemand spécialisé dans les troubles du goût et de l’olfaction. Qu’il s’agisse de la perte d’une ou plusieurs saveurs (l’agueusie), des patients qui confondent une saveur avec une autre (la dysgueusie), ou encore l’apparition du goût métallique… Les chercheurs ont identifié un lien entre ces troubles et la capacité de la salive à réguler l’oxydation. « On s’est aperçu que la capacité antioxydante de la salive était doublée chez les patients présentant un trouble gustatif, en comparaison avec celle d’un groupe sain. C’est un résultat très étonnant, que nous avons retrouvé quel que soit le trouble, constate Gilles Feron. Le mécanisme n’est pas encore identifié, c’est quelque chose de très nouveau. Mais cela offre des pistes à explorer pour tenter d’améliorer la qualité de vie de ces patients. »

Lexique

Flaveur : combinaison du goût, de l’odorat et des sensations en bouche lorsqu’on mange.
Olfaction : c’est le sens de l’odorat. L’olfaction joue un rôle clé dans la perception des odeurs et des arômes des aliments.
Gustation : c’est le sens du goût, qui nous permet de percevoir les saveurs des aliments avec la langue.

  • Anna Mutelet

    Rédactrice

    Direction de la communication
  • Sophie Nicklaus, Catherine Renard, Lionel Bretillon

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