Alimentation, santé globale Temps de lecture 4 min
MICROWISE : un nouveau laboratoire international associé entre INRAE et l'Université de Stellenbosch
Des équipes de recherche de l'UMR Science pour l'oenologie (SPO) de l’INRAE Montpellier, et de l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud, s’associent au sein d'un nouveau Laboratoire International Associé (LIA), nommé MICROWISE, pour relever les défis de l’industrie du vin.
Publié le 04 novembre 2025
Le laboratoire international associé MICROWISE « Microorganisms for innovative resilience to climate change and winemaking sustainability » rassemble deux laboratoires : l’Unité mixte de recherche Sciences pour l’œnologie (SPO) à Montpellier (INRAE, Université de Montpellier, Institut Agro Montpellier) et le South African Grape and Wine Research Institute (SAGWRI) de l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud. Il prend appui sur un long historique de collaboration, qui est monté en puissance depuis 2015, et matérialisé par des copublications, une thèse en cotutelle et de nombreuses mobilités de recherche d’étudiants et de chercheurs.
Explorer la biodiversité des levures de vin
Les deux laboratoires ont pu élaborer ce projet de renforcement de leurs collaborations en mettant à profit leurs problématiques communes et leurs spécificités telles que leur localisation sur deux hémisphères et leur savoir-faire scientifique. L’industrie viti-vinicole est un secteur en évolution, qui doit relever actuellement de nombreux défis. Il s’agit notamment de développer des procédés de production résilients face au changement climatique (qui modifie la composition des matières premières), durables et respectueux de l’environnement (par la diminution des intrants chimiques). Il convient également de prendre en compte l’évolution des modes de consommation des vins (vers des produits de qualité, au caractère et à la typicité marqués). Le LIA MICROWISE a pour ambition d’explorer la biodiversité des levures de vin et de l’exploiter pour répondre à ces défis, ce qui contribuera à l’engagement de cette filière dans la transition agroécologique.
Les trois approches principales du LIA MICROWISE
- une approche écologique dont les objectifs sont de comparer la biodiversité naturelle des communautés microbiennes liées au vin entre la France et l'Afrique du Sud, de comprendre les interactions entre les micro-organismes et d'identifier les facteurs environnementaux impliqués dans la dynamique des communautés favorisant les espèces et les souches ayant un impact positif et diversifiant les propriétés sensorielles et le style du vin ;
- une approche physiologique dont les objectifs sont d'étudier les propriétés physiologiques des levures non-Saccharomyces, et d'utiliser cette diversité pour proposer de nouvelles cultures starter mixtes adaptées aux variations de la composition du jus de raisin induites par le changement climatique et produire des vins qui répondent à la demande des consommateurs et peuvent atteindre de nouveaux marchés. ;
- une approche biochimique dont les objectifs sont de caractériser la diversité des mannoprotéines entre les espèces et les souches de levures, de démêler les relations entre la structure chimique et la fonction des mannoprotéines et d'utiliser ces connaissances pour prévenir l'instabilité tartrique, colloïdale et protéique du vin et moduler la perception sensorielle du vin.
Une coopération scientifique de haut niveau
Ce LIA sera le cadre d’une coopération scientifique de haut niveau, autour de projets visant à utiliser la diversité microbienne pour une filière vin plus durable et résiliente face au changement climatique. Au-delà de son intérêt pour l’industrie, cette initiative profitera au personnel scientifique et technique des deux groupes, en facilitant l’échange de savoir-faire et à la formation des étudiants, en proposant des mobilités.
La réunion de lancement de MICROWISE a eu lieu les 08 et 09 septembre 2025, à Montpellier, en présence d'un groupe d'universitaires, de post-doctorants et d'étudiants de troisième cycle des deux unités. Lors de la session d'ouverture, David Martinon, ambassadeur de France en Afrique du Sud, a souligné l'importance de cette collaboration scientifique pour relever les défis de l'industrie viticole mondiale, et a souhaité un plein succès aux travaux à venir. Kennedy Dzama, vice-doyen de la Faculté des Sciences agricoles de l'Université de Stellenbosch, et Christophe Chassard, chef du Département MICA, ont également formulé leurs vœux de succès pour cette collaboration.
Cette rencontre a été particulièrement productive et a démontré l'engagement de toutes les parties prenantes.