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Améliorer la santé et le bien-être animal

Santé et bien-être animal, des préoccupations centrales

Publié le 10 février 2025

Pourquoi santé animale et santé humaine sont-elles liées ?

Le changement climatique et les activités humaines exposent les élevages à des risques grandissants d’épidémies, connues ou nouvelles (grippe aviaire, fièvre catarrhale ovine, maladie hémorragique épizootique...), dont certaines peuvent aussi affecter les humains. Homme et animal partagent la même pharmacopée, ce qui impose une gestion parcimonieuse de l’usage d’antibiotiques. Les méthodes d’élevage doivent en outre prendre en compte le bien-être animal, à tous les stades, tout en conciliant impératifs de production, de qualité, de prise en compte de la santé des éleveurs et de moindre impact sur l’environnement.

Quelles recherches pour quelles solutions ?

Placer la santé et le bien-être des animaux au cœur des pratiques d’élevage

Les recherches d’INRAE visent à concevoir et mettre en oeuvre dans les élevages un environnement adapté au comportement naturel des animaux. Elles privilégient une gestion de la santé par des méthodes préventives, avec des dispositifs de surveillance à l’échelle des filières et des territoires, et par des méthodes alternatives à l’usage d’antibiotiques. Ainsi, elles stimulent l’immunité des animaux, les processus de régulation naturelle des parasites et agents pathogènes, et valorisent les apprentissages pour les jeunes animaux. Ces travaux s’appuient sur une meilleure connaissance des états de conscience de l’animal, et des interactions entre écologie et épidémiologie. La santé et le bien-être animal sont intégrés dans les objectifs de multiperformance des troupeaux, en tenant compte du travail des éleveurs. Il s’agit également de réfléchir à de nouvelles organisations au sein des filières et des territoires pour engager des démarches collectives vertueuses.

Exemple 1 : Une gestion intégrée de la grippe aviaire avec la vaccination des palmipèdes

En étudiant la dissémination du virus de l’influenza aviaire, des scientifiques d’INRAE et de l’École nationale vétérinaire de Toulouse ont élaboré des cartes pour optimiser la surveillance et la prévention dans les zones à risques. Ils ont en outre montré que le risque de voir émerger de nouveaux variants hautement pathogènes du virus était plus important chez les poulets que chez les canards, et que réduire les densités d’élevages de palmipèdes durant les périodes sensibles minorait le risque pour l’ensemble de la filière de production de volailles. En complément de ces mesures de biosécurité, INRAE a contribué à la démonstration de l’efficacité des vaccins et des protocoles de vaccination pour réduire l’excrétion virale par les animaux. C’est en tenant compte de cette preuve de concept qu’à compter d’octobre 2023, le ministère de l’Agriculture a mis en application son plan de vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène.

Exemple 2 : L’intelligence artificielle pour lutter contre les maladies respiratoires des jeunes bovins

Les maladies respiratoires des jeunes bovins élevés pour la boucherie sont la principale cause d’utilisation d’antibiotiques pour ce type de troupeaux. Or, face à ces épidémies, il est crucial de pouvoir intervenir rapidement avec la bonne stratégie. Deux logiciels développés par INRAE utilisent des méthodes d’intelligence artificielle pour produire des outils destinés aux éleveurs, vétérinaires et techniciens conseil. Le premier, Emulsion, facilite le développement des modèles épidémiologiques, par exemple pour modéliser l’effet des traitements contre les maladies respiratoires à l’échelle d’un lot d’animaux selon le niveau de risque de la maladie, ainsi que l’effet de différentes pratiques d’élevage appliquées à plusieurs lots d’animaux. Le second, Paste, aide à développer des outils en interface web pour adapter les modèles épidémiologiques génériques aux spécificités du terrain, au plus près des intérêts des utilisateurs.

Quelques chiffres

  • 1 expérimentation participative, nommée Coccinelle, pour co-construire un élevage de montagne durable, respectueux du bien-être, et pour des produits de qualité
  • 1 Centre national de référence sur le bien-être animal
  • 1 laboratoire d’innovation territoriale (LIT) Ouesterel qui élabore des référentiels pour la santé et le bien-être animal

Dossier : les maladies infectieuses sans frontières

Depuis quelques décennies, des maladies infectieuses se sont répandues sur le globe, la plus marquante étant la Covid et la pandémie qui a suivi. Parmi ces maladies, les zoonoses soulignent le lien de plus en plus étroit entre humains, animaux domestiques, animaux sauvages et environnements perturbés. L’approche « une seule santé » (One Health) intégrant santés humaine, animale et environnementale s’impose aujourd’hui comme la voie indispensable pour s’armer face à ces fléaux.