Dossier revue
Alimentation, santé globale

3 questions à Alexandre Cavezza, directeur de MétaGénoPolis

Créé en 2012 grâce au financement du Programme d’investissement d’avenir (PIA1), MétaGénoPolis est un démonstrateur préindustriel porté par INRAE, dont la mission est de comprendre les liens entre microbiote, santé et alimentation. À l’interface entre excellence scientifique et innovation avec les entreprises, Méta­GénoPolis est expert dans l’analyse du microbiote intestinal humain et animal.

Publié le 11 octobre 2022

 

Alexandre Cavezza, Directeur executif de MetaGenoPolis

Quels sont les atouts de MétaGénoPolis ?

Nous avons des équipements uniques à la pointe de la technologie et des processus certifiés ISO 9001. C’est le cas par exemple de la biobanque et son système de code-barres et d’automatisation qui permet de stocker de façon standardisée et sécurisée près de 600 000 échantillons fécaux. Nous avons également plusieurs plateformes robotisées pour faire du haut débit dans l’analyse métagénomique. Il s’agit à la fois de faire de l’analyse quantitative du microbiote pour connaître sa composition et faire de la métagénomique fonctionnelle pour comprendre les interactions entre les microorganismes et leur hôte. Ce sont des technologies très performantes qui permettent d’analyser une grande quantité d’échantillons en très peu de temps.

Quels sont vos liens avec les industriels ?

Ils sont nombreux, et c’est tout le principe du démonstrateur préindustriel. Nous travaillons avec des partenaires privés et publics principalement dans le cadre de collaborations de recherches. MétaGénoPolis est à l’interface entre recherche publique et acteurs privés. Avec près de 150 publications scientifiques publiées dans des revues de haut rang depuis sa création, Méta-GénoPolis produit une recherche d’excellence. Ces connaissances scientifiques, nous les valorisons en travaillant avec des industriels, en particulier autour de la preuve de concept, étape clé de passage de la recherche fondamentale à un développement industriel. C’est une étape délicate et coûteuse que notre structure permet de réaliser. C’est le cas, par exemple, pour la conception d’une baguette de pain enrichie en fibres végétales, l’amibiote, véritable nourriture pour les bactéries de notre microbiote, et commercialisée depuis 2019. La valorisation de nos résultats se fait également par la création de start-up : MaatPharma, Enterome qui développe de nouveaux médicaments en interaction avec le microbiote, et Novobiome qui développe des médicaments contenant des microorganismes vivants ayant une influence positive sur la santé et la physiologie de l’hôte.

Quelles sont vos perspectives ?

Nous avons deux projets très structurants qui démarrent et qui seront au centre de notre activité. Le premier, Le French Gut, consiste à caractériser le microbiote intestinal d’une cohorte de 100 000 personnes résidant en France métropolitaine. Cela permettra de créer de la connaissance et développer des partenariats aussi bien avec des partenaires publics (Inserm, APHP, CEA, etc.) qu’avec des industriels au sein d’un consortium et ainsi créer de la valeur commune. Il s’agit en particulier de mieux comprendre l’hétérogénéité des microbiotes intestinaux sains français, les facteurs environnementaux et de mode de vie les impactant, ainsi que leurs déviations dans les maladies chroniques. L’autre projet auquel nous contribuerons est le grand défi « Ferments du futur », de la stratégie d’accélération « Alimentation durable favorable à la santé » du PIA4, dont l’objectif est de comprendre l’impact des ferments sur notre santé et sur le microbiote afin de leur donner toute leur place dans l’alimentation saine et durable de demain.

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  • Elodie Regnier

    Rédactrice

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