PREZODE, une mobilisation internationale contre les zoonoses

Comment est née l’initiative internationale PREZODE ?

Ce sont 3 structures françaises, le Cirad, INRAE et l’IRD, qui ont porté ce projet auprès des ministères, jusqu’à ce qu’il soit officialisé par le président de la République en janvier 2021 lors du One Planet Summit sur la biodiversité. L’initiative a d’abord lancé une grande consultation mondiale dans 128 pays, sous forme d’ateliers ouverts à de nombreux profils (ONG, chercheurs, industriels, gestionnaires…). Les besoins identifiés au cours de ces ateliers collaboratifs ont permis de formuler un agenda stratégique et une feuille de route scientifique et opérationnelle pour la prévention de l’émergence des zoonoses.
En 2023, cet agenda stratégique a été voté par les membres de PREZODE, soit plus de 210 partenaires internationaux et les gouvernements de 25 pays. Puis, l’initiative s’est dotée d’une gouvernance internationale remplaçant le secrétariat initial. Les premières années de PREZODE ont donc surtout permis de définir l’identité de la structure, ses objectifs et son mode de fonctionnement, ainsi que de lancer de premiers projets pilotes en Asie et en Afrique. Nous espérons que l’initiative va véritablement décoller en 2024 !

Quels sont ses objectifs ?

Le but est de réunir les différents professionnels du domaine au sein d’un réseau international multidisciplinaire pour faciliter les collaborations et la dynamique multi-acteur autour d’un objectif commun : prévenir les prochaines pandémies. Un autre enjeu est le partage de données. Pour surveiller et prévenir les maladies émergentes, il faut acquérir un grand nombre de données, parfois en temps réel, comme on l’a vu avec la crise Covid. PREZODE souhaite contribuer de façon significative à l’effort en matière de production, d’utilisation et de partage des données.
Enfin, nous ambitionnons de devenir un centre de ressources et de référence pour les décideurs. Nous vivons dans un monde qui nécessite des indicateurs, surtout lorsqu’on travaille sur la prévention. Par définition, si ce travail est bien fait, rien ne se passe ! D’où l’importance d’avoir des indicateurs des risques d’émergence afin d’évaluer l’efficacité des stratégies mises en place.

Où en est l’initiative ?

Deux programmes labellisés par l’initiative ont déjà été lancés : le programme international Preacts (PREZODE in Action in the global South) et le programme national PREZODE copiloté par le Cirad, INRAE et l’IRD et dont je suis une des directrices scientifiques. Ce programme de recherche est financé à hauteur de 30 millions d’euros dans le cadre du plan d’investissement France 2030. Son but est de mobiliser les chercheurs français autour de projets de recherche allant dans le sens des priorités définies par l’initiative internationale.