La photosynthèse des écosystèmes continentaux améliorée lors du confinement de la Covid-19 en Europe

Une nouvelle étude coordonnée par INRAE et réalisée avec les scientifiques de l’infrastructure de recherche européenne Integrated Carbon Observation System (ICOS) a mis en évidence une augmentation de l’absorption de CO2 par les plantes en Europe durant la période de confinement pendant la pandémie de Covid-19, au printemps 2020, liée à la diminution de la pollution atmosphérique.

Publié le 08 septembre 2023

illustration La photosynthèse des écosystèmes continentaux améliorée lors du confinement de la Covid-19 en Europe
© Nicolas BERTRAND

L'absorption de dioxyde de carbone (CO2) par la photosynthèse des plantes, appelée production primaire brute (GPP) au niveau de l'écosystème, est sensible aux facteurs environnementaux, notamment l'exposition aux polluants, et  l'irradiance solaire - la source d’énergie pour la photosynthèse. Le confinement du printemps 2020 dû à la pandémie de Covid-19 a entraîné une amélioration de la qualité de l’air et de la transparence atmosphérique, qui a  eu un impact sur le processus de photosynthèse.

La revue Science of the Total Environment publie une nouvelle étude collaborative de la communauté ICOS-écosystème coordonnée par INRAE. En utilisant une série temporelle de 6 ans provenant d'un réseau de 44 stations de monitoring en continu des flux de CO2 du réseau ICOS, les scientifiques ont détecté des changements subtils dans la production primaire brute (GPP) de mars à juin 2020, et ont examiné les facteurs sous-jacents. Leurs résultats ont révélé une anomalie significative de GPP dans 34 des 44 stations d'étude européennes au cours du printemps 2020. En combinant des mesures in situ avec des données sur la pollution et l'irradiance, l'étude a révélé que cette anomalie peut être attribuée à deux facteurs clés. Plus précisément, l'effet de la sécheresse a été observé dans 10 stations, entraînant une réduction de GPP. À l'inverse, 24 stations ont présenté une GPP plus élevée au cours du printemps 2020. Cette augmentation peut être liée à l’éclaircissement de l'atmosphère en liaison avec la réduction de la pollution, ce qui a entraîné une augmentation du rayonnement solaire incident sur le feuillage. Les résultats soulignent l'importance cruciale de mesures continues et précises, y compris de variables auxiliaires qui influencent le fonctionnement de l'écosystème.

En résumé, cette étude constitue une évaluation des impacts potentiels du confinement provoquée par la pandémie de Covid-19 sur la production primaire brute (GPP) des écosystèmes terrestres. Elle contribue à ce stade à une meilleure compréhension des interactions complexes entre la qualité de l'air, les facteurs environnementaux et la productivité des écosystèmes. L'étude a enfin démontré l'efficacité des stations d'écosystèmes utilisées et ainsi l'importance cruciale de réseaux de monitoring de haute qualité tels qu'ICOS en Europe, où les mesures standardisées des flux échangés entre végétation et atmosphère et des facteurs météorologiques peuvent aider à comprendre les mécanismes écophysiologiques complexes qui régissent les réponses des écosystèmes aux changements environnementaux.

 

Référence :

L'article intitulé "Detection and attribution of an anomaly in terrestrial photosynthesis in Europe during the COVID-19 lockdown" est disponible en ligne sur Science of the Total Environment : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969723047745  

Les flux et les données météorologiques utilisés dans cette étude sont accessibles via le portail ICOS sur le carbone à l'adresse suivante : https://doi.org/10.18160/2G60-ZHAK.

Camille BOUTSERIN GestionnaireUAR département ECODIV

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