Alimentation, santé globale Temps de lecture 4 min
La maladie de Lyme en 10 questions
la maladie de Lyme est la maladie vectorielle la plus fréquente dans les régions tempérées de l’hémisphère Nord. En France, plus de 60 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués chez l'Homme en 2018. Cette maladie, qui peut devenir chronique et invalidante, est difficile à diagnostiquer. C'est pourquoi il faut privilégier les mesures de prévention pour éviter les piqûres de tiques ou enlever rapidement celles qui se sont fixées sur la peau.
Publié le 11 mai 2020

La maladie de Lyme en bref
*Mise à jour : le nombre de nouveaux cas chaque année en France est maintenant estimé à 68'000 et non plus 26'000
Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?
La maladie de Lyme est due à une bactérie du groupe Borrelia burgdorferri sensu lato (qui comporte plusieurs espèces). Cette bactérie peut être transmise à l’Homme par la tique Ixodes ricinus. Pendant le repas sanguin qui suit la piqûre, les bactéries présentes dans l’intestin de la tique migrent vers ses glandes salivaires. La transmission par la salive dépend du temps de contact et du taux d’infestation de la tique.
Quels sont les symptômes de la maladie de Lyme ?

C’est une maladie difficile à diagnostiquer : le seul symptôme spécifique est l’érythème migrant qui survient dans les semaines suivant la piqûre : une zone rouge qui s’élargit en forme d’anneau. Mais il n’est pas toujours visible. Les autres symptômes sont variables et non spécifiques : maux de tête, fièvre, fatigue, parfois atteintes articulaires et neurologiques (fourmillement, paralysie faciale). Cette maladie peut devenir chronique et handicapante.
Quelle est la probabilité de contracter la maladie de Lyme après une piqûre de tique ?

En premier lieu, toutes les tiques ne sont pas porteuses de la bactérie Borrelia. Le pourcentage de tiques infectées en France varie de 0 à 20% selon les régions et les saisons. Deuxième point, même infectée, une tique ne transmet pas forcément la bactérie. Troisième point, même si la bactérie est transmise, la personne piquée ne développe pas forcément la maladie. Plusieurs études menées en Europe de l’Ouest ont montré que la probabilité d’être malade est d’environ 6% après avoir été piqué par une tique infectée par Borrelia. Plus de 90% des personnes piquées par des tiques infectées ne développent donc pas la maladie.
Comment savoir si l’on est infecté ?
Il existe des kits permettant de tester « sa » tique pour savoir si elle est porteuse de la bactérie. Cependant, un résultat négatif n’est pas une assurance de ne pas être malade. En effet, on peut être piqué par plusieurs tiques, dont certaines sont peu visibles (dos, cheveux), et ne pas tester la « bonne » tique. La tique peut être aussi porteuse d’autres agents pathogènes qui ne sont pas détectés par le kit.
Inversement, un test positif n’indique pas que la personne va être malade : il indique seulement que la tique était infectée par la bactérie et seulement 6% des personnes piquées par une tique infectée vont développer la maladie de Lyme.
Existe-t-il des tests sérologiques ?
Les tests existants détectent les anticorps produits contre la bactérie dans le sang humain. Mais certains manquent de sensibilité (il y a peu d’anticorps au stade précoce de la maladie). Ils ne détecteraient pas toutes les espèces de Borrelia (faux négatifs) ou pourraient présenter des réactions croisées avec d’autres bactéries (faux positifs).
Comment soigner la maladie de Lyme ?
Le traitement repose sur une antibiothérapie quel que soit le stade de la maladie, lorsqu’elle est diagnostiquée. La situation la plus favorable est de traiter au stade précoce d’érythème migrant. Mais en absence de symptômes clairs, il est difficile de conseiller un traitement antibiotique préventif, puisque la maladie ne se déclare que chez 6% des personnes piquées par une tique infectée par Borrelia ; plus de 90% des personnes seraient en effet traitées ainsi sans nécessité. Or, les traitements antibiotiques ont des conséquences négatives sur les flores intestinale, pulmonaire et cutanée et augmentent les risques d’apparition de bactéries résistantes.
Comment se prémunir contre la maladie de Lyme ?

La meilleure méthode est la prévention, particulièrement lors de la saison favorable aux tiques (avril-novembre) :
- Se protéger lors des promenades dans des espaces de nature à risque (jardins, parcs, prairies, bois, forêts) par le port de vêtements couvrants et le pantalon rentré dans les chaussettes ou les bottes
- S’inspecter minutieusement, car une tique au stade nymphe ne mesure que 1 à 3 mm
- Retirer la ou les tiques le plus rapidement possible.
- Surveiller les symptômes pendant 3 à 6 semaines (érythème, fièvre, fatigue, douleurs diffuses, fourmillement, paralysie faciale, gonflement d’une articulation).
Peut-on aménager son jardin pour se protéger des tiques ?
En Europe de l’Ouest, environ 30% des piqûres de tiques ont lieu dans les jardins. Les tiques ayant besoin d’ombre et d’humidité, on peut réduire leur présence en créant des aires dégagées et ensoleillées : coupez la végétation, élaguez la base des arbres, enlevez les tas de feuilles et scellez les murs de pierre et les allées empierrées ; placer les haies et les massifs loin des zones fréquentées ; laissez sécher complètement la pelouse entre deux arrosages et compostez – ou brûlez – la végétation coupée. Déparasitez vos animaux domestiques (chiens, chats). Par ailleurs, les pintades et les poules constituent de redoutables prédateurs pour les tiques.

Comment retirer une tique ?

Il faut « dévisser » la tique (avec un tire-tiques ou avec les doigts) pour éviter d’arracher les pièces buccales, et ensuite bien désinfecter la zone de la piqûre. Si toutefois les pièces buccales sont arrachées lors du retrait, cela ne présente pas de danger supplémentaire pour la santé car les agents pathogènes éventuellement vectorisés par la tique restent dans le corps de la tique. Par contre, il est déconseillé d’utiliser des produits (éther, liquide vaisselle, etc.) qui risquent de provoquer une régurgitation de la tique et donc un risque accru de contamination.