Cibler le microbiote pour réduire le risque de DMLA

Plusieurs études chez l’Homme indiquent qu’une alimentation riche en acides gras oméga-3 serait protectrice vis- à-vis de l’apparition et de la progression de la DMLA. Cependant, les stratégies nutritionnelles actuelles visant à augmenter la teneur en acides gras oméga-3 dans la rétine, ne sont pas optimales puisqu’une fraction seulement des acides gras oméga-3 apportés par l’alimentation est incorporée dans la rétine. Des chercheurs du CSGA et de MICALIS ont montré que modifier le microbiote intestinal par le prisme de l’alimentation pourrait être une stratégie efficace pour augmenter la teneur des acides gras oméga-3 dans la rétine, et ainsi réduire le risque de la DMLA

Publié le 18 novembre 2025

© INRAE

Identifier de nouveaux leviers pour enrichir efficacement la rétine en acides gras oméga-3 constitue un enjeu de santé publique majeur

Parce qu’un nombre croissant d’études suggère l’existence d’un axe microbiote intestinal-rétine et qu’il est admis que la flore intestinale peut influencer le métabolisme lipidique de l’hôte, des chercheurs ont évalué la capacité de stratégies ciblant le microbiote intestinal à moduler les lipides de la rétine.

Les scientifiques se sont intéressés à deux stratégies, agissant sur le microbiote intestinal et décrites pour apporter des bénéfices santé : une supplémentation en probiotiques (Lacticaseibacillus casei) et un jeûne intermittent (accès quotidien à la nourriture mais sur seulement deux créneaux horaires limités dans le temps). Ils ont montré chez la souris que ces deux interventions alimentaires étaient chacune associées à des modifications de la composition en acides gras de la rétine, et que leur combinaison potentialisait ces effets jusqu’à modifier l’abondance relative de plus des 2/3 des espèces d’acides gras rétiniens. En particulier, les rétines des souris supplémentées en probiotiques et suivant un jeûne intermittent présentaient une teneur doublée en acide docosahexaénoïque ou DHA, l’acide gras oméga-3 quantitativement majoritaire dans la rétine. A titre comparatif, ce niveau d’enrichissement de la rétine en DHA est bien plus élevé que celui rapporté dans des conditions de supplémentation alimentaire à long terme. Il pourrait être le résultat d’une stimulation endogène de la biosynthèse de cet acide gras par des métabolites issus du microbiote intestinal.

Un jeûne intermittent associé à une supplémentation en probiotiques permet de doubler la teneur rétinienne en DHA, un acide gras oméga 3 protecteur

De nouvelles études sont maintenant nécessaires pour, d’une part identifier les mécanismes moléculaires impliqués dans le dialogue entre le microbiote intestinal et le métabolisme de l’hôte conduisant à la modification du contenu rétinien en lipides et, d’autre part, évaluer l’efficacité de telles stratégies ciblant le microbiote intestinal pour protéger la rétine en conditions physiopathologiques comme celles observées dans la DMLA.

En savoir plus

Alimentation, santé globale

Un vaccin contre la toxoplasmose pour les singes Saïmiris

Les Saïmiris, petits singes d’Amérique du Sud, sont particulièrement sensibles à la toxoplasmose, une infection parasitaire due au protozoaire Toxoplasma gondii. Une campagne de vaccination de Saïmiris a débuté en septembre 2017 dans cinq parcs zoologiques français. Le vaccin contre T. gondii a été développé par l’équipe BioMédicaments Anti Parasitaires (BioMAP) de l'unité mixte de recherche Infectiologie et santé publique (UMR ISP, Inra-Université de Tours), en collaboration avec la société Vaxinano.

19 décembre 2019

Alimentation, santé globale

Charlotte Foret-Lucas, la virologie dans le sang

Qui pourrait « adorer » le virus de la grippe ? Charlotte Foret-Lucas, contaminée par la fascination pour un virus « mystérieux, changeant, sur lequel on ne saura jamais tout ». Depuis 2013, la jeune femme est technicienne de recherche spécialisée en virologie dans l’unité de recherche Interactions hôtes-agents pathogènes. Elle est également responsable adjointe du laboratoire de niveau 3 de l’École nationale vétérinaire de Toulouse.

16 janvier 2020