Sylvain Raffaele, cap sur la santé des plantes
Prix Défi scientifique - Lauriers INRAE 2023
Publié le 10 novembre 2023
Comprendre les mécanismes à l’œuvre dans l’immunité des plantes est, depuis plus de 10 ans, le cœur de métier de Sylvain Raffaele. Son moteur ? La fascination pour la diversité des formes du vivant qui nous entoure. Ses travaux ? Innovants !
Malgré leur apparence fragile, les plantes savent se défendre contre les microorganismes pathogènes, lesquels ont aussi de la ressource pour leur résister ! Une course sans fin ou presque, à qui aura le dernier mot ! Le parcours de Sylvain Rafaelle pour décrypter ces relations ? Ingénieur de l’INP Toulouse, docteur en biologie moléculaire végétale, il passe quelques années en Grande-Bretagne où il s’intéresse notamment au mildiou de la pomme de terre avant de revenir en France et d’intégrer INRAE.
Déchiffrer les bases génétiques des interactions plante-champignon pathogène
Côté champignons, Sylvain Raffaele et ses collègues ont mis en évidence plusieurs caractéristiques clés qui les aident à échapper aux défenses des plantes.
« Le génome de certains parasites de grande culture présente d’une part, des zones très variables qui favorisent la diversification rapide des facteurs de virulence de l’agent pathogène, d’autre part, des zones plus stables qui abritent des gènes essentiels aux fonctions cellulaires de base », détaille Sylvain. Des champignons, comme Sclerotinia sclerotiorum, responsable de la pourriture blanche, ont la capacité de coloniser plusieurs centaines d’espèces de plantes. Cette aptitude, déterminante pour qu’émerge et se propage la maladie, s’explique entre autres par des mutations génétiques qui améliorent la synthèse de certaines protéines (enzymes, facteurs de virulence…). De plus, chez S. sclerotiorum, les cellules accomplissent des fonctions biologiques complémentaires à celles de leurs voisines selon leur localisation. Cette forme de coopération s’avère particulièrement profitable au champignon face à une plante qui lui résiste.
Renforcer les défenses des plantes
Côté plantes, certaines espèces ou variétés résistantes activent, lors d’une agression, des gènes aux fonctions très variées, présents mais silencieux chez leurs cousines sensibles. Ils les aident à ralentir la propagation des maladies.
Pour des perspectives d’intérêt
Ces avancées notoires ouvrent des possibilités essentielles en matière de création variétale pour réduire l’usage des produits phytosanitaires et assurer la sécurité alimentaire. Elles font de Sylvain Raffaele un spécialiste international des maladies des plantes, soucieux de partager ses compétences et son savoir-faire avec ses collègues et d’accompagner les jeunes scientifiques dans leur carrière.
Une recherche d’exception au bénéfice de la santé des plantes
Directeur de recherche au sein du laboratoire des interactions plantes- microbes-environnement d’INRAE Occitanie-Toulouse, Sylvain Raffaele mène une « recherche qui change la donne », pour reprendre les propos de ses collègues. Des travaux d’envergure qui riment avec santé et sécurité alimentaire.
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Mini-CV
43 ans
- Parcours professionnel
Depuis 2017 : Directeur de recherche INRAE, Laboratoire des interactions Plantes-Microbes-Environnement (LIPME), Toulouse (FR)
2012 : Chargé de recherche, LIPME
2008 : Chercheur, The Sainsbury Laboratory, Norwich (UK) - Formation
2014 : Habilitation à diriger les recherches, université de Toulouse (FR)
2006 : Doctorat en biologie moléculaire végétale, université de Toulouse
2006 : Diplôme d’ingénieur, Institut national Polytechnique, Toulouse
- Distinctions
2023 : Laurier Défi scientifique INRAE
2018 : Highly cited researcher (Clarivate Analytics)
2013 : Bourse ERC Starting grant.
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Catherine Foucaud-Scheunemann
Rédactrice
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Sylvain Raffaele
Laboratoire des interactions Plantes-Microbes-Environnement (INRAE, CNRS)