Agroécologie Temps de lecture 3 min
Vitivirobiome : un nouveau laboratoire partenarial entre INRAE et l'IFV au service de la recherche sur les virus de la vigne
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - Philippe Mauguin, président-directeur général d’INRAE, et Bernard Angelras, président de l’IFV, ont signé ce 26 février au Salon international de l’agriculture la convention de création d’un laboratoire partenarial associé (LPA) entre l’IFV et INRAE : Vitivirobiome. Ce dispositif permet de mettre en commun des forces des deux organismes, au service de la recherche sur les virus de la vigne.
Publié le 26 février 2023

Avec plus de 90 virus identifiés, la vigne est une des espèces comportant le plus de virus. Si certains peuvent être pathogènes et avoir un effet négatif sur la production, on imagine que d’autres pourraient avoir un rôle bénéfique. Les virus plus connus sont ceux responsables de la maladie du court-noué et de l’enroulement. Plusieurs viroses émergentes sont identifiées et doivent être mieux connues pour prévenir, anticiper leur arrivée ou encore identifier des méthodes de lutte et de gestion des vignobles affectés. C’est notamment le cas du virus du RedBlotch (GRBV), présent pour l’instant uniquement sur le territoire nord-américain, et du virus du Pinot Gris (GPGV) identifié depuis 2012 dans plusieurs pays européens, en France en 2015 et depuis sur tous les continents.
Le LPA Vitivirobiome s’est doté d’un programme scientifique sur 5 ans (2023/2028) dédié à l’application des méthodes HTS (High throughput sequencing ou séquençage à haut débit), pouvant être utilisées entre autres comme nouvelles méthodes de détection des virus. Contrairement aux méthodes Elisa ou PCR, méthodes ciblées et uniques pour chaque virus, les HTS devraient potentiellement permettre de détecter l’ensemble des virus connus et inconnus (entre autres virome) d’un échantillon en une analyse et sans a priori.
Les apports de ce LPA pour la filière viticole seront notamment une amélioration du contrôle de la qualité sanitaire des plants dans le processus de prémultiplication et de diffusion, une plus forte réactivité et une meilleure anticipation vis-à-vis des maladies/virus émergents. Sur le plan scientifique, le LPA va permettre d’avancer sur la définition d’une vigne saine associée à un virome contribuant à sa santé. Le travail portera aussi sur le développement de stratégies de lutte contre les dépérissements via la prémunition de la plante (se rapprochant d’une « vaccination » de la vigne avec des virus atténués) par exemple.
« En réponse aux enjeux sanitaires de la filière viticole, ce LPA nous donne les moyens d’accélérer les recherches sur la connaissance des virus qui touchent les vignes pour mettre au point in fine des résistances à ces pathogènes », salue Serge Kauffmann, président du centre INRAE Grand-Est Colmar.
« La création de ce laboratoire à Colmar répond au besoin de la filière viticole en matière de qualité sanitaire des plants de vigne mais aussi contribue à la vigilance nécessaire sur l’émergence de nouvelles maladies, risque accentué par le changement climatique », explique Jean-Daniel Hering, président de l’IFV pôle Alsace.
Qu’est-ce qu’un laboratoire partenarial associé ?
Le laboratoire partenarial associé (dénommé par LPA) est une nouvelle forme de partenariat qui a pour vocation de mettre en commun des moyens humains et matériels au service d’un programme de recherche et ainsi accélérer la mise au point d’innovations.
Les objectifs d’un LPA sont de :
- Fédérer les équipes de recherche pour définir des objectifs scientifiques et technologiques communs et partager des approches et des démarches scientifiques pour un enrichissement mutuel ;
- Valoriser la complémentarité des partenaires ;
- Permettre une utilisation optimale des compétences et moyens matériels en favorisant la mutualisation des équipements ;
- Répondre en commun à des appels à projets et monter des projets permettant la réalisation du programme de recherche ;
- Permettre la réalisation de projets subventionnés mais aussi associant des partenariats publics/privés.