Agroécologie Temps de lecture 10 min
Pour une valorisation des exploitations agricoles de petite échelle bioéconomique et agroécologique
L’Académie d’Agriculture de France, la Chambre d’Agriculture de Martinique et l’Inra Antilles-Guyane, en partenariat avec de nombreux acteurs ont réalisé une note d’orientation sur les agricultures ultramarines. Ce document « De l’agroécologie à la bioéconomie : des alternatives pour la modernisation du système agricole et alimentaire des Outre-Mer » s’attache à la valorisation des exploitations agricoles de petite échelle bioéconomiques et agroécologiques afin d’explorer de nouveaux champs d’expansion et de progrès pour les agricultures des Outre-Mer.
Publié le 08 août 2018 (mis à jour : 19 décembre 2019)

Cette note d’orientation (disponible ci-contre en téléchargement) s’appuie sur une dynamique de co-construction entre les différents territoires ultra-marins, coordonnée par l’Académie d’Agriculture de France à travers son groupe de travail Outre-mer. Il a été conçu par Harry Ozier-Lafontaine (INRAE Antilles-Guyane), Roselyne Joachim (Chambre d’Agriculture de la Martinique), Jean-Pierre Bastié & André Grammont (Académie d’Agriculture de France), avec la contribution des acteurs de la R&D notamment les Chambres d’Agriculture, les Instances nationales telles l’APCA, l’ODEADOM, les services de l’Etat, le Cirad, les Collectivités et Organisations de Producteurs.
Le concept d’Agriculture à Petite Echelle Bioéconomique et Agroécologique
En s’appuyant dès 2010, sur un contexte favorable à la prise en compte de la petite agriculture familiale, INRAE et les Chambres d’agriculture des DOM ont défini le concept d’Agriculture à Petite Echelle Bioéconomique et Agroécologique (APEBA), regroupant les exploitations de petite taille, diversifiées et engagés dans une démarche agroécologique. En 2012, à travers la Loi d’Avenir, un cadre spécifique dédié au soutien et au développement de la Petite Agriculture Familiale est proposé en Outre-mer.
Ces agricultures ont pour qualité de maintenir des liens intergénérationnels, de préserver les produits alimentaires traditionnels et les savoir-faire locaux et de contribuer à la conservation et à la valorisation de la biodiversité agricole. Ces formes d’agricultures sont aussi les plus touchées par la tendance à la disparition des exploitations. Bien que ciblant l’agriculture de petite échelle, jusqu’ici largement marginalisée des circuits d’aide et d’appui, ce document est sans opposition aux différentes formes d’agricultures présentes dans nos territoires.
Un plan d’action
Suite à l’analyse des principaux freins entravant le développement de ces structures, des propositions sont développées, structurant un projet de plan d’action. Elles s’inscrivent dans un contexte local, régional, national et européen favorable à l’exploration de pistes nouvelles pour un enjeu sociétal majeur : l’alimentation durable des populations dans la prise en compte des impératifs économiques et environnementaux.
Cette note de synthèse, datée d'aout 2018, est à destination des acteurs et des décideurs du développement de l’agriculture. Elle a avant tout à caractère réflexif pour susciter des débats constructifs autour des nouvelles perspectives qui y sont présentées, et leur formalisation en actions concrètes à conduire en respects des contextes socio-économiques et environnementaux des différents DOM.
L’agriculture dans les départements d’Outre-Mer
Traiter de l’agriculture des départements d’Outre-Mer est un exercice difficile en raison de la complexité d’un tel sujet. Même si ces territoires semblent relativement homogènes vus de l’Hexagone (mis à part Saint-Pierre et Miquelon), ils sont différents et spécifiques pour des raisons géographiques, climatiques ou historiques.
De ce fait, même si des points communs apparaissent clairement dans les problèmes que connaissent leurs agricultures, il reste que chaque département présente des caractéristiques particulières. Dans tous les cas, la multifonctionnalité de l’agriculture y apparaît comme un facteur commun, à travers ses composantes économique, écologique et sociale. Au-delà d’être un objet d’études, elles constituent un puissant levier de développement agroécologique, bioéconomique et social.
La bioéconomie est l’un des axiomes de ce projet qui s’appuie sur une appréciation/valorisation des potentialités de développement, jusqu’alors sous considérées, des exploitations généralement tenues à l’écart des politiques publiques.
Ce rapport porte donc son attention sur les exploitations agricoles les plus nombreuses, les plus petites en taille et en valeur économique, mais aussi celles qui sont les plus nourricières, ayant le plus recours à la diversification et aux principes de l’agroécologie, par conséquent les plus résilientes.