Agroécologie 2 min

Redonner leur place aux prairies dans les systèmes de culture

Un partenariat ambitieux entre différents laboratoires dont Agroécologie, Innovations et TeRritoires (AGIR), du centre de recherche INRAE Occitanie-Toulouse, a permis de synthétiser les connaissances disponibles sur la place que les prairies temporaires pourraient occuper dans les systèmes de cultures du fait des multiples services agronomiques et environnementaux qu’elles fournissent.

Publié le 05 novembre 2021

illustration Redonner leur place aux prairies dans les systèmes de culture
© INRAE

La diversification des systèmes de grandes cultures est un levier majeur pour accroitre leur durabilité. L’une des possibilités est d’introduire des prairies temporaires dans les rotations de cultures. Or, dans la plupart des scénarios prospectifs visant à nourrir le monde de manière durable, les prairies sont cantonnées aux zones non-labourables uniquement destinées à l’élevage de ruminants et ce afin que les zones de cultures soient entièrement destinées à l’alimentation humaine. Il convenait donc de remettre en lumière l’intérêt des prairies dans les rotations de cultures. Pour ce faire, des scientifiques d’INRAE ont synthétisé les connaissances disponibles sur les services agronomiques et environnementaux fournis par les prairies temporaires, selon le type de prairie et leurs modes de gestion.

« Correctement insérées dans les rotations, les prairies temporaires fournissent un large éventail de services : conservation des sols, fourniture et recyclage des éléments minéraux, rétention d’eau dans les sols, contrôle biologique des ravageurs et des adventices, explique Guillaume Martin, directeur de recherche au laboratoire AGIR. Les prairies fournissent aussi des services bénéfiques à la société : purification de l’eau, régulation du climat, fourniture d’habitats favorables à la conservation de la biodiversité…».

 La fourniture de ces services dépend d’une bonne insertion spatiale et temporelle des prairies dans les rotations. Si ce n’est pas le cas, les effets peuvent être contraires.

Adapter la sélection des espèces prairiales

Pour maximiser la fourniture de services et diminuer les impacts négatifs, il conviendrait de modifier les programmes de sélection végétale pour qu’ils soient axés sur des mélanges d’espèces prairiales multi-services.

« La sélection et l’évaluation des variétés sont majoritairement effectuées en peuplements purs et sur un nombre limité de services, précise Guillaume Martin. Il faut travailler sur les mélanges d’espèces et de variétés via des programmes de sélection axés sur les prairies multi-services ».

 Il est aussi nécessaire de produire des connaissances sur les modalités innovantes qui permettent d’introduire des prairies dans les rotations de cultures, comme le semis de prairies sous couvert de céréales ou le maintien de couverts de prairie semi-permanente dans lesquels des céréales sont semées, et qui reprennent le dessus pour couvrir le sol une fois les céréales récoltées.

Pour mieux cerner les nombreux services agronomiques et environnementaux que rendent les prairies temporaires, des travaux sont encore nécessaires pour intégrer l’effet, dans le temps et l’espace, des différents modes de gestion des prairies.

 

 

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