Agroécologie 3 min

Décrypter les services rendus par les cultures intermédiaires sur le tournesol

Les cultures intermédiaires, conduites entre deux cultures marchandes, ont de nombreux intérêts agroécologiques : réduction des intrants, frein de l’érosion, restitution d’éléments nutritifs, … Deux laboratoires de recherche INRAE Occitanie-Toulouse, Agroécologie Innovations et Territoires (AGIR), Laboratoire Interactions des Plantes Microorganismes (LIPM), en collaboration avec l’Unité Expérimentale Grandes Cultures de Toulouse-Auzeville, et l’institut technique Terres Inovia, unissent leurs forces dans un projet financé par l’Institut Carnot Plant2Pro. Il doit permettre de mieux comprendre les effets de cultures intermédiaires sur le tournesol.

Publié le 23 novembre 2020

illustration Décrypter les services rendus par les cultures intermédiaires sur le tournesol
© INRAE

Lancé pour trois ans, le projet CIMS-ON pour « activons les Cultures Intermédiaires Multi-Services », fédère deux unités de recherche (AGIR et LIPM), et l’institut technique Terres Inovia et a pour ambition d’associer des sélectionneurs de plantes de services.

Au-delà de la période où elles sont en place, ces plantes de services fournissent également à la culture qui suit des services d’amélioration et de régulation qui contribuent à réduire les intrants et améliorent donc la durabilité des systèmes. Ce projet a pour objectif d’évaluer les services que peuvent apporter ces cultures intermédiaires au tournesol.

Les expérimentations s’articuleront autour de dispositifs en conditions contrôlées en laboratoire, sur parcelles expérimentales permettant des approches de phénotypage haut-débit (à l’aide d’un drone et d’une phénomobile) présents sur le centre de recherche INRAE Occitanie-Toulouse et sur un réseau de parcelles chez des agriculteurs.

Culture de printemps semée après une interculture longue, le tournesol est souvent soumis à des stress abiotiques (sécheresse, carences minérales) importants. Ce projet doit contribuer à déterminer les espèces et variétés de cultures intermédiaires le plus bénéfiques au tournesol et proposer des itinéraires techniques optimisés.

 

Mieux comprendre les multiples intérêts

 

Pendant la durée du projet, les chercheurs vont comparer différents mélanges de deux ou trois espèces. Ils vont étudier l’apport des crucifères pour réguler les bioagresseurs et celui des légumineuses comme engrais vert. Au total, ce sont de 40 à 50 modalités qui seront implantées, suivies et analysées.

Les cultures intermédiaires ont des effets sur la nutrition de la culture suivante, en relarguant des nutriments, qui seront valorisés par le tournesol. Les légumineuses sont connues pour leurs apports d’azote. Encore faut-il quantifier ces restitutions minérales, trouver les mélanges les plus efficaces et évaluer les impacts sur le rendement du tournesol. Les chercheurs entendent modéliser le relargage de l’azote pour bien planifier les dates de destruction du couvert. Ils se pencheront également sur l’impact de différentes modalités de destruction mécanique de ces cultures intermédiaires.

 

Les équipes étudieront également l’intérêt des cultures intermédiaires pour préserver le tournesol face à ces bioagresseurs. Il s’agira de regarder les effets sur deux problèmes particulièrement néfastes au rendement, le verticillium, une maladie due à un champignon du sol, et l’orobanche cumana, une adventice parasite.

Ainsi, les chercheurs s’intéressent à des composés émis par les cultures intermédiaires de la famille des brassicacées pour lutter contre le champignon responsable du verticillium. Sur toutes les cultures, ils analyseront la production de composés d’intérêt pour réguler les bioagresseurs.

 

De l’ensemble de ces références pourront être déterminés les mélanges d’espèces et de variétés fournissant le bouquet de services le plus adapté : de quoi renforcer la place du tournesol dans les assolements.

 

Contacts

Lionel Alletto Coordinateur du projetAGroécologie, Innovations, teRritoires (AGIR)

Le centre

En savoir plus

Agroécologie

Premier gène de résistance du tournesol identifié : vers une lutte plus efficace contre le parasite Orobanche cumana

Depuis 2007 en France, l’orobanche du tournesol sévit sur les cultures et chaque année, les régions infestées s’étendent, les pertes de rendement pouvant atteindre jusqu’à 80%. A INRAE Occitanie-Toulouse, une équipe du Laboratoire des Interactions Plantes‐Microorganismes, avec le soutien du Centre National de Ressources Génomiques Végétales, en collaboration avec Syngenta et l’Instituto de Agricultura Sostenible en Espagne, a identifié le gène HaOr7 conférant la résistance du tournesol à la plante parasite Orobanche cumana. Ces travaux sont publiés le lundi 9 décembre 2019 dans la revue Nature Plants.

09 janvier 2020

Biodiversité

Lancement du consortium international en génomique du tournesol

Le consortium international en génomique du tournesol (ICSG, International Consortium on Sunflower Genomics) coordonné par INRAE Occitanie-Toulouse, réunissant la France, le Canada, les Etats-Unis et l’Israël, ainsi que 8 partenaires privés, est lancé pour une durée de 4 ans. L’ICSG a pour objectif de caractériser la diversité génétique du tournesol en séquençant de nouveaux génomes de tournesol sauvages. Ces ressources permettront de comprendre la structure des génomes et leur évolution ce qui facilitera l’utilisation des ressources génétiques de tournesols sauvages pour la sélection variétale.

10 janvier 2020