L’alimentation des séniors en Part’AGE

Le vieillissement de la population représente un défi sociétal majeur. Si notre espérance de vie augmente, les années gagnées sont généralement passées en moins bonne santé, voire en perte d’autonomie, avec des coûts de santé et de prise en charge très élevés pour la société et les collectivités territoriales. Or, il est largement démontré que l’alimentation représente un moyen efficace de prévenir et/ou retarder les dysfonctionnements et pathologies liés au vieillissement. Il est donc essentiel que la transformation des systèmes alimentaires intègre l’alimentation-santé des seniors comme une composante clé du bien vieillir. La finalité principale du projet Part’AGE est d’établir les bases scientifiques pour une optimisation de l’alimentation des plus de 55 ans dans notre région.

Une nutitrion 3P : préventive, personnalisée et participative

Part’AGE ciblera tout d’abord une population encore active et autonome (entre 55 et 70 ans) pour laquelle il s’agira de bénéficier d’une stratégie de nutrition 3P : préventive, personnalisée et participative. 

 Pour cela, un dispositif « Sentinelle Nutrition » participatif sera co-construit avec les acteurs du terrain et les citoyens pour que les « jeunes séniors » soient autonomes pour prendre en charge leur propre parcours de nutrition 3P.

Afin de réaliser une cartographie nutritionnelle et territoriale, le projet mobilise 1000 « jeunes séniors », répartis sur 10 territoires très hétérogènes de la région en termes de précarité et ruralité, dans le but de réaliser en autonomie leur phénotypage nutritionnel, sorte de carte d’identité, et de prendre en charge leur propre parcours de nutrition 3P. Pour cela, après inscription sur le site internet du projet, ils recevront une box expérimentale (auto-prélèvements sang/urine, aliments tests, objets connectés…) ainsi que des questionnaires à renvoyer aux chercheurs afin que ces derniers puissent effectuer les analyses nécessaires et leur proposer un bilan personnalisé.

Un maintien de l'autonomie à domicile 

Aujourd’hui, plus de 1,3 millions de personnes de plus de 60 ans bénéficient d’une aide à l’autonomie en France. L’enjeu pour ces personnes est d’éviter les déséquilibres nutritionnels qui favorisent le développement des maladies cardiométaboliques, ainsi que le risque de dénutrition pouvant entrainer une perte de masse et de fonctionnalité musculaire, et conduisant à une fragilisation et une perte d’autonomie.

Dans ce contexte, le second objectif du projet Part’AGE est donc de limiter le risque de malnutrition et conserver l’autonomie à domicile en agissant sur la transformation des aliments pour qu’ils soient plus sûrs, appréciés et mieux adaptés aux séniors (test d’aliments, de recettes…).

Vers une évolution d'un Living Lab "bien s'alimenter pour mieux vieillir" 

Le projet Part’AGE veut structurer progressivement un réseau d’acteurs (RéseautAGE) avec plusieurs pôles régionaux et un large maillage du territoire au plus près des personnes vieillissantes, qui puisse évoluer vers un Living Lab régional « Bien s’alimenter pour mieux vieillir ». La prévention des maladies liées au vieillissement et la promotion du vieillir en bonne santé en tenant compte des particularités des individus et des territoires est un des défis majeurs de ce projet.

Pour cela, des ateliers multi-acteurs de conception innovante seront organisés afin de coconstruire des outils et solutions adaptés aux différentes typologies alimentaires et aux différents territoires pour la mise en pratique d’une nutrition 3P en Auvergne-Rhône-Alpes.

« Le partenariat est très diversifié, nous avons des acteurs académiques mais aussi des acteurs participants à la vie civile et professionnelle des 55 et plus comme des mutuelles, des associations, des collectivités locales, des hôpitaux... Ce n’est donc pas un projet simplement académique » précise Sergio Polakof chercheur à l’Unité de Nutrition Humain (INRAE-UCA), co-porteur du projet.

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