INRAE renforce ses collaborations en Afrique du Sud et au Kenya

Conduite par Philippe Mauguin, président-directeur général d’INRAE, une délégation française s’est rendue en Afrique du Sud pour participer à la réunion annuelle des scientifiques agricoles en chef du G20 (G20 MACS - Meeting of Agricultural Chief Scientists). L’occasion pour INRAE de rencontrer ses partenaires en Afrique du Sud puis au Kenya et développer de nouveaux projets de collaboration, dans une approche fédératrice à la fois en termes d’équipe France et dans le cadre de l'initiative TSARA.

Publié le 11 juin 2025

© INRAE

Organisée par l’Agricultural Research Council (ARC) sud-africain, la réunion des scientifiques agricoles en chef du G20 s’est tenue du 26 au 28 mai en Afrique du Sud. Cette rencontre annuelle permet à ses membres (représentants ministériels et d’organismes de recherche agricole) d’échanger sur les systèmes de recherche agricole et les perspectives de développement des pays du G20 et d’énoncer des recommandations en amont des rencontres ministérielles et du sommet du G20. La délégation française, conduite par Philippe Mauguin, président-directeur général d’INRAE, comptait également Thierry Caquet, vice-président International d’INRAE, Joachim Huet, chargé de coopération multilatérale à la direction des Relations internationales d’INRAE, et Andrée Sontot, représentante du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Au programme de cette rencontre: la transformation des systèmes agroalimentaires, la gestion durable de la biodiversité, des ressources génétiques et des ressources naturelles, la santé des sols, l’adaptation de l’agriculture au changement climatique ,ainsi que les enjeux de  bioéconomie et d’agriculture numérique.

Philippe Mauguin a introduit la première session thématique consacrée à la transformation des systèmes alimentaires. Il a appelé les États du G20 à « encourager l’intégration intersectorielle entre les sciences agricoles, du climat, de la biodiversité, de la nutrition et les sciences sociales afin de générer des connaissances holistiques et exploitables ; à soutenir les partenariats internationaux de recherche et d’innovation ainsi que la coopération intergouvernementale pour transformer les systèmes alimentaires et l’agriculture par la recherche ; et enfin à renforcer l’interface science-politique en donnant aux institutions de connaissance les moyens d’établir des mécanismes dynamiques d’échanges bidirectionnels. » Il a notamment cité l’initiative TSARA (Transformer les systèmes alimentaires et l’agriculture par la recherche en partenariat avec l’Afrique) comme un cadre pertinent pour concilier ces objectifs. *

INRAE, le Cirad et l’université de Pretoria formalisent leur collaboration

Pour les rencontres en marge du G20 MACS, la délégation intégrait également Aurélien Leynet, attaché de coopération scientifique et universitaire, à l’ambassade de France, Jean-Marc Bouvet, directeur régional Afrique australe et Madagascar du Cirad et représentant INRAE, Laurent Vidal, directeur du bureau conjoint CNRS-IRD-Cirad en Afrique du Sud, et Séverine Jaloustre, directrice adjointe du F’SAGRI. 

Jean-Marc Bouvet, représentant du Cirad, Francis Petersen, vice-président de l’université de Pretoria, et Philippe Mauguin, PDG d’INRAE.

Classée parmi les meilleures en Afrique, l’université de Pretoria entretient collabore depuis plusieurs années avec le Cirad et INRAE. Membre fondateur de l’initiative TSARA et impliquée dans le projet FAMA (Food and Microbiota in Africa), elle l'est également dans l’initiative internationale One Water Vision. Le déplacement de la délégation française en Afrique du Sud a ainsi permis de signer un accord tripartite entre INRAE, le Cirad et l’université de Pretoria. Cet accord formalise les collaborations autour de la durabilité des systèmes agricoles.

Quelques jours plus tôt, la délégation INRAE avait participé à un temps d’échange à propos du F’SAGRI, ce « French South African Agricultural Institute ». Mis en place en 2015, il vise à renforcer les capacités de 4 « universités historiquement défavorisées » - les universités de Venda, du Limpopo, de Fort Hare et du Zululand - (formation d'étudiants, d'enseignants, programmes de recherche communs) et d’appuyer le développement d'entreprises innovantes du secteur agricole et agroalimentaire. L’occasion de présenter INRAE et l’initiative TSARA à la quarantaine de participants et d’envisager les synergies à mettre en place. 

À la rencontre de l’écosystème de recherche kenyan

La seconde partie du déplacement s’est déroulée à Nairobi, au Kenya, afin de permettre à la délégation INRAE de rencontrer les acteurs de l’écosystème de recherche et formation agricole kenyan : l’ICIPE (International Centre of Insect Physiology and Ecology), le KALRO (Kenya Agricultural & Livestock Research Organization), l’université de Nairobi et le centre CGIAR ILRI (International Livestock Research Institute). Lauric Cécillon, COCAC adjoint et ACSU à l’Ambassade de France, Alexandre Caron représentant la Direction régionale du Cirad et Marie Schill cheffe de projet TSARA à INRAE ont complété la délégation INRAE mobilisée précédemment en Afrique du Sud.

Visite de l'université de Nairobi.

Il s’agissait, en association avec le Cirad et l’IRD, d’initier ou de renforcer l’implication de ces acteurs kenyans dans TSARA, d’identifier des pistes de projets conjoints à développer dans le cadre de cette initiative, de poser les bases de la 4e assemblée générale de TSARA (prévue à Nairobi en 2026) et de préparer la future co-présidence africaine de TSARA qui sera prise en 2026 par le directeur général de l’ICIPE, Dr Abdou Tenkouano. 

Les échanges ont été fructueux. TSARA est apparu comme un cadre de travail pertinent de développement des collaborations, dans une approche fédératrice des thèmes, dispositifs, partenariats, à l’échelle régionale et continentale, renforçant la place du Kenya et fédérant les membres français.

Les thématiques d’intérêt partagé sont les suivants :

  • One health, territoires de santé, agroécologie, santé des plantes et des animaux
  • les sols (préservation et restauration, séquestration du carbone, biofertilisation)
  • l’élevage (génétique et races locales, alimentation, santé, zoonoses, AMR, mitigation des GES)
  • la nutrition-santé et le microbiote
  • l’agriculture en zone sèche et la gestion de l’eau
  • le numérique (gestion des datas, intégrées et accessibles à tous, digital technologies et justice climatique)
  • le renforcement des capacités, la formation, l’innovation, les mobilités, pour les étudiants et les scientifiques mais également les agriculteurs
  • l’interface science-politique et la prospective.

Il a été convenu de monter des projets conjoints, en mobilisant les dispositifs de soutien propres aux organismes, ceux nationaux, européens et internationaux, et en valorisant de nombreux points d’appui existants : 

  • les différentes task forces thématiques de TSARA
  • le dP TRACE en cours de co-construction (Transforming agriculture for animal, crop and ecosystem health)
  • les initiatives PREZODE, OFVi, OWVi ; les PEPR ou PPR Agroécologie et numérique et Managing environmental hotspots and transmission of AMR
  • le projet AMI INRAE pour TSARA MIPClan-Living lab
  • le consortium international STAR-IDAZ, etc. 

Les perspectives de 2026 (sommet Afrique-France, coprésidence kenyane de TSARA) constituent des jalons particulièrement motivants pour l’action collective. Les institutions ont convenu d’organiser prochainement des échanges entre scientifiques et d’initier des collaborations concrètes sur les thèmes partagés. KALRO, l'université de Nairobi et ILRI envisagent leur adhésion à TSARA. 

Une rencontre avec la scientifique en chef du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dont le siège est à Nairobi, a été organisée sous l’égide de l’ambassade de France. Elle a permis de poser les bases d’un futur accord-cadre pentapartite entre INRAE, le Cirad, l’IRD, le CNRS et le PNUE. Parmi les domaines de collaboration identifiés : la santé des sols, la séquestration du carbone dans les sols, la résistance aux antimicrobiens, la télédétection par satellite, l’approche One health ou encore les aspects de prospectives, d’expertise collective scientifique et d’appui aux politiques publiques. 

Rencontre avec Andrea Hinwood, scientifique en chef du PNUE au Kenya.

Contacts

Joachim Huet

Chargé de coopération multilatérale

Direction des Relations internationales d’INRAE

Marie Schill

Cheffe de projet TSARA

Direction des Relations internationales d’INRAE

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