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INRAE engagé dans l’ouverture des sciences à la société

INRAE est très engagé depuis longtemps dans le mouvement de « Science ouverte ». Cet engagement s’illustre notamment avec la création au 1er janvier 2020, d’une Direction pour la Science Ouverte qui intègre l’accompagnement dans des dispositifs de recherches participatives.

Publié le 27 novembre 2020 (mis à jour : 22 décembre 2020)

illustration INRAE engagé dans l’ouverture des sciences à la société
© CC BY-ND 2.0 Chuck Cocker, Flickr

Les domaines d’intervention d’INRAE - l’agriculture, l’alimentation et l’environnement -renvoient à des enjeux sociétaux vastes et globaux qui nécessitent l’intervention concertée de plusieurs acteurs et disciplines. Cela suppose de produire et utiliser des connaissances de différentes natures, au-delà des murs des laboratoires ou des frontières. C’est pourquoi l’institut envisage la science ouverte comme un levier au service de sa stratégie scientifique et de son leadership à l’international.

Ouvrir les sciences pour faire progresser la connaissance… mais pas que

« Rendre nos résultats accessibles, réutilisables, c’est le meilleur moyen de faire progresser la connaissance » Odile Hologne

La science ouverte est un mouvement qui consiste à ouvrir le processus de recherche à de nouveaux acteurs (partenaires, citoyens), et à rendre accessibles et réutilisables les produits de la recherche (publications scientifiques, données, logiciels, etc.). Dans un contexte de défiance face aux sciences, ouvrir nos recherches, être plus transparent, doit en théorie redonner confiance. Mais rendre accessible ne signifie pas que les recherches soient appropriées par les citoyens. C’est pourquoi INRAE développe une approche globale de la science ouverte qui comprend à la fois la diffusion des connaissances et des résultats de la recherche à destination de différents publics (scientifiques et non scientifiques), le développement de relations de confiance avec les acteurs du Tiers secteur de la recherche1 (notamment associatifs) et l’implication d’autres acteurs à différents stades du processus de recherche. Nous considérons ainsi que les sciences et recherches participatives sont un moyen d’impliquer davantage les citoyens. Ouvrir les sciences implique également de transformer les pratiques des chercheurs, à la fois pour la publication de leurs travaux et de leurs données mais aussi pour utiliser les données qui ont été produites par d’autres. Cela soulève également de nombreuses questions : quels processus de construction des objets de recherche ? Quels sont les usages qui sont fait de nos résultats, de nos données ? Quelle valeur est créée par d’autres ? Quel est l’impact de l’ouverture de données, de nos logiciels ?

La DipSO, une direction dédiée à l’accompagnement de la science ouverte

Pour accompagner les chercheurs et mener les évolutions nécessaires pour ouvrir la science, INRAE s’est doté, dès sa création au 1er janvier 2020, d’une Direction pour les Sciences Ouvertes (DipSO). Dans une même direction sont rassemblés différents métiers liés à la diffusion des connaissances, à la relation science-société et au développement du numérique qui transforme l’environnement de travail du chercheur.   
Cette direction d’appui à la recherche, rattachée à la « Direction générale déléguée à la science et à l’innovation », est structurée en 4 pôles : Capitalisation et diffusion des connaissances ; Numérique pour la science ; Analyse de l’information ; Sciences en société.
Ses missions sont de : 

  • Proposer et animer la politique de science ouverte de l’institut ;
  • Développer une capacité de conseil et d’aide à la décision pour l’ensemble du management scientifique (notamment via des services de veille et de scientométrie) ;
  • Contribuer à l’ouverture de la recherche et de ses résultats, y compris en direction des acteurs de la société ;
  • Organiser la gouvernance des “données” et contribuer à l’évolution des e-infrastructures de l’établissement, en proposant des services adaptés aux collectifs scientifiques ;
  • Accompagner l’évolution des compétences des scientifiques, des agents DipSO et des agents en lien ou animation fonctionnel(le) : IST, Edition, CATIs et correspondants données, correspondants SenS, …

Structurer la politique de gouvernance de données

Simplifier et structurer l’accès aux données produites par la recherche, c’est permettre à l’ensemble de la communauté scientifique, toutes disciplines confondues, de renforcer la qualité de ses travaux. Dans le cadre de la politique de données scientifiques des établissements de recherche portée par le Ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, INRAE se donne les moyens de ses ambitions en terme de politique de science ouverte. Après la nomination d’un administrateur de données, Hadi Quesneville, dès le printemps 2020, une cellule de gouvernance des données est désormais mise en place. Cette cellule s’appuie sur un socle de documents de référence mis à disposition de la communauté de chercheurs INRAE dont un spécifique sur la gouvernance des données, présente les principes à suivre pour la gestion et le partage des données scientifiques. Cesdocuments viennent en complément d’un premier site d’entrepôt et d’annuaire de données ouvert à l’externe : data.inrae.fr


Ouvrir la science aux citoyens

A INRAE, plus de 100 projets de recherche ont impliqué des non-scientifiques. Qu'ils soient collecteurs de données ou parties prenantes dans le processus de recherche, leur implication est très variable. Quel que soit le degré d'investissement des acteurs de la société civile dans nos recherches, ces collaborations permettent de faire un lien entre la science et la société. Il s'agit pour la science d'être au plus près des attentes de la société, et pour la société de mieux appréhender la démarche scientifique, ses contraintes et sa rigueur. 

 

 

[1] Le Tiers secteur de la recherche désigne les activités de recherche, d’innovation et de production de savoirs et de connaissances du secteur non marchand (associations, syndicats, collectivités territoriales, etc.), du secteur marchand à but non lucratif (économie sociale et solidaire, groupements professionnels, etc.) et des organisations à but lucratif de petite taille (auto-entrepreneurs, groupements agricoles ou artisanaux, etc.).

En savoir plus

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