Biodiversité : les chercheurs engagés
DOSSIER DE PRESSE - Du 29 avril au 4 mai 2019, la France a accueilli la 7e session plénière de l’IPBES, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques. L’objectif de cette réunion du « GIEC de la biodiversité » : valider la toute première évaluation internationale de la biodiversité et des services écosystémiques. Cette réunion est aussi une étape clé dans la perspective de la 15e conférence internationale sur la diversité biologique de 2020. Si les enjeux portés par l’IPBES sont majeurs en termes de protection et de conservation de la nature, ils le sont tout autant dans les domaines culturel, économique, alimentaire et sanitaire.
Publié le 06 février 2019

D’ores et déjà, le constat est alarmant : mammifères, oiseaux, insectes (notamment pollinisateurs)... de nombreux groupes d’espèces sont affectés par l’érosion de leur diversité et de leur abondance. A tel point que certains n’hésitent plus à parler de « 6e extinction », par référence aux 5 épisodes majeurs qui se sont déroulés au cours des 500 derniers millions d’années. Si le terme fait débat, il y a par contre un large consensus sur le déclin de nombreuses populations. Dans ce contexte, le rôle de la communauté scientifique est essentiel et précieux, non seulement pour documenter et comprendre les phénomènes en cours mais aussi alerter et éclairer l’action publique.
INRAE, membre fondateur de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité, est un acteur engagé dans les questions de recherche sur la biodiversité. L’agriculture au sens large fait partie des pressions qui s’exercent sur la biodiversité du fait notamment de changements d’usage des terres (déforestation, drainage...) ou de l’usage d’intrants. Mais la biodiversité, moteur des agroécosystèmes, est aussi au coeur de la production agricole. Au cours des 20 dernières années, la vision de l’Institut a évolué et les scientifiques considèrent aujourd’hui la biodiversité comme un atout dans les transitions nécessaires, en lien avec la production alimentaire, la gestion des espaces ruraux et forestiers ou des ressources associées. Leurs travaux permettent de documenter les services rendus par la biodiversité à l’agriculture mais aussi de mieux intégrer biodiversité et agriculture dans les systèmes agri-alimentaires, en cohérence avec le développement de l’agro-écologie, qui impose notamment de reconsidérer le rôle de la biodiversité à tous les niveaux (du gène au paysage). Le vivant et la biodiversité sont de fait au coeur de la reconception des agroécosystèmes.
Parce que la biodiversité englobe toutes les formes du vivant, ce dossier illustre la pluridisciplinarité des travaux d’INRAE à différentes échelles : depuis les paysages, les écosystèmes, les espèces et jusqu’aux gènes, qu’il s’agisse de diversité génétique au sein d’une même espèce (intra-spécifique) ou entre espèces différentes (inter-spécifique). Ces quatre chapitres mettent en avant des résultats marquants sur la dynamique de la biodiversité et ses rôles fonctionnels, obtenus grâce à des recherches qui font appel non seulement à l’écologie et aux autres disciplines biologiques, mais aussi aux sciences du numérique ou aux sciences humaines et sociales.
Les chercheurs sont mobilisés. Ils proposent de nouvelles pistes qui visent à relever le défi de la reconquête de la biodiversité pour des agricultures et des forêts plus durables et mieux adaptées aux conséquences des changements globaux, dont le changement climatique.