Mobiliser connaissances et savoir-faire au service de la société et des politiques publiques
Dans un monde en profonde évolution, les apports de la recherche sont très attendus. Conduite de projets scientifiques en lien avec les professionnels du secteur et les pouvoirs publics, production de documents à l’usage des acteurs du domaine, expertise et appui aux politiques publiques... mobilisent les équipes INRAE à tous les niveaux. Quelques exemples.
Publié le 15 avril 2024
L’Institut travaille en lien étroit avec la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) du ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires sous couvert d’un conventionnement. Il contribue au pilotage du Plan national d’action pour la prévention des risques d’origine glaciaire et périglaciaire (PAPROG) et vient en appui à des services de l’État en région dans la rédaction des plans de prévention des risques naturels (PPRN).
À noter que ceux-ci intègrent la nouvelle méthodologie de caractérisation de l’aléa rocheux, dite méthode de zonage de l’aléa chute de pierres ou méthode MEZAP, développée par INRAE et ses partenaires pour le ministère.
Des guides et des recommandations sur la prise en compte et la gestion du risque rocheux, destinés à la communauté opérationnelle (gestionnaires, maîtres d’ouvrages, maîtres d’œuvre, bureaux d’études, entreprises) ont été produits dans le cadre du projet national C2ROP - Chutes de blocs, risques rocheux et ouvrages de protection (2015-2019). Poursuivant la dynamique engagée, le second volet de ce projet, C2ROP2, étend le réseau des parties prenantes du secteur aux collectivités gestionnaires de zones bâties.
En région Auvergne Rhône-Alpes, depuis 2018, le projet GROG - De la connaissance scientifique à la gestion intégrée des risques rocheux dans le territoire de Grenoble-Alpes Métropole, aide les collectivités du territoire de Grenoble-Alpes Métropole à optimiser les services rendus par les écosystèmes forestiers dans la prévention des risques rocheux, en prenant en compte les conséquences des changements climatiques sur les risques d’incendie de forêt.
Sur le terrain, dans l’agglomération de Grenoble, les équipes INRAE ont déployé un marteloscope, c’est-à-dire une placette forestière d’environ 1 ha dont tous les arbres sont cartographiés. Destiné à être utilisé pour faire de la formation, il sera opérationnel au printemps 2024.
En pratique, les données d’un martelage (marquage avec un marteau de forestier) virtuel seront intégrées dans un modèle dynamique des peuplements forestiers en mélange (Samsara). Celui-ci permettra de suivre l’évolution du peuplement forestier à différentes échéances et de voir quand et comment évolue le service de protection en fonction de la sylviculture qui aura été choisie. Une façon de sensibiliser les gestionnaires et autres acteurs décideurs politiques à l’intérêt de prendre en compte les forêts de protection dans l’aménagement du territoire.
À l’échelle européenne, le programme de coopération transnationale Espace alpin finance des projets à travers tout l’arc alpin. Il fournit un cadre pour mettre en relation les acteurs de divers secteurs et niveaux politiques dans 7 pays alpins (Autriche, Allemagne, France, Italie, Liechtenstein, Slovénie et Suisse).
Dans ce cadre, les partenaires du projet GreenRisks4Alps, parmi lesquels INRAE, ont ainsi développé de nouveaux outils et méthodes et élaboré des recommandations destinées aux praticiens et aux décideurs politiques afin de contribuer à une gestion durable des risques alpins.
De même, les acteurs du projet AdaptNow mettent en œuvre et évaluent les outils et pratiques afin de renforcer les capacités d'adaptation au changement climatique des territoires alpins fortement vulnérables. En réunissant différents acteurs locaux, tels que des agences sectorielles régionales et des centres de recherche, ils ont pour objectif de rendre la planification des risques et de l’adaptation plus intégrée, collaborative et inclusive pour les autorités publiques régionales et locales.
Le Carnot Eau & Environnement
Labellisé en 2020, le Carnot Eau & Environnement rassemble 11 unités de recherche, dont l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) , et 1 centre de ressources techniques organisés pour répondre aux besoins de R&D des partenaires socioéconomiques. Il a organisé les compétences de son réseau selon 4 axes stratégiques dont les risques naturels.
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Catherine Foucaud-Scheunemann
Rédactrice