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Changement climatique et risques

Chutes de blocs et risque rocheux : quand la montagne gronde

Tout le monde a encore en tête les images des éboulements survenus dans la vallée de la Maurienne (Savoie) au cours de l’été 2023 – quelque 10 000 m3 de roches effondrés, des perturbations routières durant un mois et un trafic ferroviaire suspendu jusqu’à l’été suivant. Une façon pour notre environnement devenu soudain menaçant de nous rappeler que les chutes de blocs constituent un risque naturel majeur aux côtés des avalanches, des inondations et des feux de forêts. Au cœur d’INRAE, les équipes de recherche se focalisent depuis des années sur la compréhension de ces phénomènes, l’optimisation des ouvrages de protection et la réduction des impacts sur les personnes, les biens et l’environnement. Explications.

Publié le 15 avril 2024

Chutes de blocs et risque rocheux, de quoi parle-t-on ?

Détachement, propagation, impact

Les chutes de blocs sont caractérisées par le détachement brutal, depuis une paroi (sub)verticale, d’une masse rocheuse qui se propage rapidement vers l’aval sous l’effet de la gravité. Elles constituent un des aléas les plus fréquents dans les régions de montagne, susceptibles d’occasionner des dégâts humains, matériels et d’entraîner des coûts financiers importants, notamment en atteignant des habitations et des infrastructures critiques (routes, lignes ferroviaires et électriques...). Elles sont difficilement prédictibles en raison de leur caractère diffus et brutal et de la multiplicité des facteurs déclenchants.

 

QU’EST-CE QU’UN RISQUE ?

Le risque combine :

- un évènement globalement imprévisible (le danger ou aléa) ;

- l’exposition d’une population ou d’un écosystème à cet aléa (l’exposition) ;

- l’effet néfaste prévisible de cet aléa sur des enjeux humains, matériels, économiques, organisationnels, liés au fonctionnement des écosystèmes… (la vulnérabilité).

 

Risque = aléa x exposition x vulnérabilité

 

Chute de blocs ou éboulement rocheux, une question de volume
 

L’évaluation du risque d’éboulement se base sur le volume de roches retrouvé sur le terrain. On distingue ainsi :

  • les chutes de pierres (volume inférieur à 1 dm3) ;
  • les chutes de blocs (volume supérieur à 1 dm3) ;
  • les éboulements (volume supérieur à 100 m3) ;
  • les écroulements en masse (volume pouvant atteindre plusieurs millions de m3). 
  • Catherine Foucaud-Scheunemann

    Rédactrice

  • Frédéric Berger, Sylvain Dupire et Jean-Matthieu Monnet

    Contacs scientifiques

    Laboratoire des écosystèmes et sociétés en montagne
  • Franck Bourrier, Nicolas Eckert et Stéphane Lambert

    Contacts scientifiques

    Institut des géosciences de l’environnement (INRAE, CNRS, Université Grenoble Alpes, IRD, Grenoble INP)
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