Vers un Label agroécologique pour le programme « Dijon alimentation durable 2030 »

L’action n° 16 du projet Territoire d’innovation « Dijon, alimentation durable 2030 » vise à créer un label (le nom n’est pas encore retenu) pour signaler aux citoyens-consommateurs les produits participants à la transition agroalimentaire du territoire. Cette action s’appuie sur 2 piliers : une dimension forte de qualité des produits et de l’environnement valorisant des pratiques agricoles vertueuses et un volet territorial basé sur un territoire d’approvisionnement de courte distance.

40 agriculteurs pionniers en agroécologie, candidats pour produire sous label.

La coordination a été confiée à la société Citoyens&Compagnie. Nicolas Munier-Jolain, chercheur INRAE de l’UMR Agroécologie, contribue à l’action en travaillant sur la constitution d’un réseau régional d’environ 40 agriculteurs pionniers en agroécologie, candidats pour produire sous label. Ces agriculteurs doivent s’engager dans une transition agroécologique valorisant la biodiversité et les régulations biologiques en réduisant l’usage d’intrants de synthèse et en adoptant des pratiques agricoles adaptées (rotations culturales, introduction de légumineuses, replantation de haies, etc.). La diversité des filières locales sera représentée : agriculteurs céréaliers, filière légumineuses, éleveurs et maraîchers. Les producteurs pourront ainsi bénéficier de la valorisation commerciale de leurs produits finaux labellisés : farine, baguette de pain, lait, viande, lentilles… Cette labélisation impliquera l’ensemble du fonctionnement de la ferme ainsi que la partie transformation. De cette manière, les citoyens-consommateurs tireront partie d’un environnement plus sain et d’aliments de meilleure qualité sanitaire, nutritionnelle et gustative. Un outil de communication les guidera sur l’engagement du label concernant la qualité des produits, la qualité environnementale et l’origine locale (traçabilité) ainsi que sur les motivations et les pratiques des agriculteurs engagés.

Nicolas Munier-Jolain apporte sa longue expérience de travail avec les fermes du réseau Dephy (1) qui démontrent partout en France qu’il est possible de réduire l’usage des pesticides sans dégrader les performances de l’agriculture. Citoyens&Compagnie est missionnée pour établir le cahier des charges, qui devra représenter toutes les parties prenantes : les producteurs au même titre que les représentants des citoyens-consommateurs, ainsi que les transformateurs, les distributeurs et les pouvoirs publics. Les performances environnementales seront évaluées pour définir des indicateurs précis et pertinents : usage de produits phytosanitaires, respect de la biodiversité, bien-être animal, empreinte carbone... « Notre rôle est d’apporter une expertise scientifique à l’évaluation. Le label ne peut fonctionner que s’il y a confiance, transparence et communication sur les pratiques agricoles qu’il cautionne. »

Les produits labellisés devront être peu coûteux et accessibles au plus grand nombre

Les produits issus de l’agriculture biologique seront éligibles au label créé, mais la certification AB ne sera pas exigée. Pour le chercheur, le prix des produits labellisés importe davantage. Ils devront être peu coûteux et accessibles au plus grand nombre : « Le fait de valoriser ce label via des cantines scolaires et la restauration collective, est aussi une manière d’en faire bénéficier une population plus large. Dijon Métropole est très attachée à cette dimension sociale. »

(1) Le réseau Dephy a pour finalité d'éprouver, de valoriser et de déployer des techniques et systèmes agricoles économes en produits phytosanitaires et économiquement, environnementalement et socialement performants, à partir d'un réseau national couvrant l’ensemble des filières végétales françaises. Action majeure du Plan Ecophyto, DEPHY mobilise toutes les parties prenantes du développement agricole, de l’enseignement, de la recherche et du transfert en agriculture. Il est composé de deux dispositifs : Dephy Ferme et Dephy Expé.