Robots agricoles : le défi de la sécurité

Les conférences des ingénieurs d’essai des Codes des tracteurs de l’OCDE se tiennent tous les 2 ans. Elles rassemblent les ingénieurs d’une trentaine de stations d’essai d’Amérique, d’Asie et d’Europe, et permettent d’échanger sur les bonnes pratiques et de les harmoniser d’un pays à l’autre. C’est aussi l’occasion de se confronter aux nouveaux défis, et d’actualiser les standards de référence en fonction de l’évolution des marchés. Notamment, les Codes des tracteurs sont un ensemble de règles et de régulations qui garantissent la sécurité des tracteurs pour les utilisateurs et leur efficacité.

Les codes de l’OCDE pour une harmonisation des protocoles de sécurité

Les Codes des tracteurs de l’OCDE ont été lancés en 1959 avec la première certification d’un moteur. Fin des années 60 la question de la sécurité a émergé et est devenue prioritaire.

Marie Russel, chargée de programme principale et représentante du programme des Codes des tracteurs de l’OCDE, résumait l’essentiel à l’occasion de la conférence :  « Les règles de l’OCDE permettent aux entreprises de se baser sur des règles communes, d’avoir les mêmes protocoles et procédures de sécurité. L’enjeu de ce domaine est de garantir l’efficacité et la sécurité des véhicules autonomes en agriculture qui seront mis sur le marché ainsi que de leurs utilisateurs. Cela facilite ainsi le commerce international. Cette année la seconde partie de la Conférence était organisée à INRAE avec des experts de robotique agricole, sur l’AgroTechno Pôle. À Montoldre a été planifiée une journée entière sur la robotique, thématique nouvelle. On a pu voir les robots en action sur le terrain. En collaboration avec INRAE, l’objectif de l’OCDE dans le futur est de proposer des règles et des protocoles de base que tous les pays membres pourront suivre et garantir ainsi une concurrence équitable ».

Pourquoi s’occupe-t-on de la sécurité des robots ?

Conjointement avec l’association ROBAGRI, qui regroupe les industriels du secteur, des enquêtes ont permis d’identifier différents verrous pour la robotique. La sécurité ressortait en priorité. « Il y a un réel besoin en termes d’infrastructures d’essais et de méthodes pour évaluer les systèmes de sécurité des robots agricoles », précise Philippe Héritier, ingénieur d’études à l’unité TSCF (INRAE) et directeur du laboratoire partenarial associé  « i-SMART » entre SHERPA Eng. et INRAE TSCF. « Le travail mené par l’unité TSCF dans le cadre du projet ARPA (Agricultural Robot Performance Assessment, issu du projet européen AgROBOfood) a permis de proposer des protocoles d’essais dans un objectif plus général de dynamisation des activités d’évaluation de la robotique pour l’agriculture. À la suite de ce travail, l’existence de ces protocoles a été partagée avec différents partenaires. La norme ISO-18497 en cours de révision intègre ces protocoles. »

Deux fonctions sécurité clés ont été identifiées dans les normes pour assurer la sécurité des robots dans leur travail :

• détecter un obstacle, un être humain ou un animal et mettre le robot dans son état adéquat afin d’éviter la collision ;
• garantir que le robot ne sorte pas de sa zone de travail assignée et n’aille causer des accidents – sur une voie de circulation par exemple.

C’est l’analyse de risque liée à ces engins et leur usage qui a conduit à établir ces deux fonctions sécurité principales, faisant référence dans les normes, et qui ont été travaillées à INRAE.

Le but final est de mettre au point, dans le cadre de l’OCDE, des codes normalisés qui sont en fait des protocoles d’essais permettant d’évaluer les fonctions de sécurité des robots.

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