Alimentation, santé globale 10 min
Préserver la qualité de la viande en valorisant des co-produits végétaux
L’oxydation entraine de nombreux processus délétères sur les lipides, les protéines et l’ADN des tissus et organes. Les chercheurs de DMEM ont participé à des travaux montrant que la taxiodone, un constituant des extraits de branches de romarin, a une forte activité anti-oxydante empêchant les dommages d'oxydation dans les cellules musculaires humaines et la viande. Ces recherches soutenues par la SATT AxLR ouvrent des perspectives pour le développement de nouvelles formulations pharmacologiques tant dans le domaine de la santé humaine que pour l’industrie alimentaire.
Publié le 16 avril 2020

L’oxydation entraine de nombreux processus délétères sur les lipides, les protéines et l’ADN des tissus et organes ce qui a des répercussions à la fois en santé humaine et dans la conservation des aliments dans l’industrie agro-alimentaire. Pour contrecarré ces processus délétères l’approche consiste à utiliser des molécules anti-oxydantes, pour la plupart synthétiques, efficaces mais qui présentent des effets secondaires. De plus sous la pression des consommateurs l’industrie agro-alimentaire souhaite développer des approches plus naturelles, peu onéreuses et efficaces.
Un consortium de chercheurs CNRS, Inserm, Université Montpellier, INRAE et la société Flore en Thym a été mis en place pour identifier de nouveaux anti-oxydants naturels à partir de biomasse non valorisée. La recherche sur l'activité antioxydante du romarin et son utilisation potentielle dans la santé humaine et les applications alimentaires est ciblée sur les feuilles de romarin et sur deux composés bioactifs principaux, l'acide carnosique et le carnosol. Cependant, beaucoup d'autres molécules qui restent à identifier pourraient être présentes, en particulier dans les sous-produits du romarin.
Dans ce contexte les chercheurs ont identifié par une approche de fractionnement guidée par des essais biologiques, une molécule bioactive issue de co-produits du romarin capables de prévenir les effets délétères de l'oxydation dans les cellules musculaires.
Tout d'abord, pour cribler les propriétés antioxydantes de ces extraits, ils ont utilisé un modèle de cellules musculaires squelettiques humaines sous stress oxydant.
Dans une seconde étape, la biomolécule identifiée a été testée sur les muscles post-mortem pour souligner son application potentielle dans la protection des produits de viande contre l’oxydation.
Ils ont identifié la taxodione, un abiétane diterpène, en tant que principale molécule bioactive de l’extrait de branche de romarin. La taxodione protège efficacement les cellules musculaires squelettiques des dommages induits par un stress oxydant. De plus, la taxodione réduit l'oxydation des lipides et des protéines lors de la conservation des muscles post-mortem chez la souris et le bœuf.
Résultats et perspectives :
Les chercheurs montrent que la taxiodone est un constituant des extraits de branches de romarin avec une forte activité anti-oxydante empêchant les dommages d'oxydation dans les cellules musculaires humaines et la viande.
Ils indiquent que les branches de romarin sont une source bon marché de taxodione, un antioxydant qui limite l'oxydation des tissus musculaires. Ceci offre une alternative prometteuse dans le développement de nouvelles formulations pharmacologiques tant dans le domaine de la santé humaine que pour l’industrie alimentaire.
Valorisation :
Sylvie Morel, Nathalie Saint, Manon Vitou, Alessandra Lo Cicero, Xavier Nissan,Barbara Vernus, Beatrice Chabi, Anne Bonnieu, Gerald Hugon, Francoise Fons, Guillaume Bouguet, Sylvie Rapior, Gilles Carnac. The abietane diterpene taxodione contributes to the antioxidant activity of rosemary by-product in muscle tissue. Journal of Functional Foods Volume 62, November 2019, 103565 https://doi.org/10.1016/j.jff.2019.103565
Illustrations :
Isolement de Taxodione à partir de sous-produit de romarin guidé par un essai biologique basé sur son activité antioxydante sur le tissu musculaire.