illustration Mariette Ducatez, entre immunité et humanité !
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Alimentation, santé globale 3 min

Mariette Ducatez, entre immunité et humanité !

Mariette Ducatez, directrice de recherche au sein de l’équipe virologie de l’unité Interactions hôtes-agents pathogènes (IHAP), développe des projets de recherche sur les virus influenza émergents afin de les identifier et les caractériser.

Publié le 22 avril 2021

Comment êtes-vous arrivée à INRAE ?

M. Ducatez : « J’ai toujours été attirée par la recherche dans le domaine du biomédical et plus précisément celui de l’infectiologie.
En 2003, j’ai intégré l’École nationale supérieure d'agronomie et des industries alimentaires (ENSAIA) de Nancy. J’ai poursuivi par un doctorat en microbiologie au Luxembourg puis un post-doctorat en virologie pendant quatre ans aux Etats-Unis.
Enfin, à la suite d’un concours de chargé de recherche, j’ai intégré en 2012 l’unité Interactions hôtes-agents pathogènes (IHAP) à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT). »

Quelles sont vos missions principales ?

Je gère des projets de recherche sur le virus de la grippe et encadre des étudiants/post-doctorants

M. Ducatez : « En tant que directrice de recherche, je suis principalement en charge de la gestion de projets de recherche sur le virus influenza (virus de la grippe) et l’encadrement d’étudiants et post- doctorants.
Mon équipe étudie les mécanismes du dialogue hôte-virus, en utilisant des approches in vitro et in vivo. Nos modèles principaux de maladies virales animales émergentes sont les virus influenza. Nous développons également des approches impartiales de détection des agents pathogènes émergents, appliquées principalement aux infections respiratoires.

Cette thématique de recherche est traitée sous trois axes thématiques :

  • Surveillance/Veille sanitaire
    Dans cet axe, je travaille sur la détection des virus afin de les caractériser et de comprendre leurs évolutions. Cette veille sanitaire se fait en collaboration avec des laboratoires et des sites de prélèvements en France mais aussi à l’étranger comme au Maghreb ou encore en Afrique de l’Ouest.
  • Pathogénèse/processus infectieux
    Il s’agit là d’analyser des souches de terrain prélevées sur nos différents sites afin d’étudier leur pouvoir pathogène, leur capacité à causer une maladie. Cette étape nous permet de comparer la virulence du virus mais aussi la durée de l’infection, la réponse immunitaire de l’hôte infecté et ses caractéristiques de transmission.
  • Contrôle des maladies
    Les maladies provoquées par le virus influenza sont variées et le passage du virus d’une espèce à l'autre est souvent associé à des mutations adaptatives. Il est rare qu’un seul agent pathogène soit responsable d’une maladie, c’est pourquoi il est important de comprendre les combinaisons d’agents pathogènes qui peuvent avoir des effets négatifs importants (symptômes, signes cliniques) pour contrôler au mieux les maladies. Nous travaillons également sur des projets de vaccins. »

Comment s’organise votre travail au quotidien ?

M. Ducatez : « Quotidiennement, je travaille sur la planification d’expériences, l’analyse et la publication de résultats scientifiques et la rédaction des projets de recherche afin d’obtenir des financements.
Je me déplace à l’étranger pour des collaborations et participer à des conférences ou bien des séminaires.

Je relis régulièrement des articles pour des revues internationales et réalise aussi des expérimentations animales en laboratoire avec mon équipe et puis plus ponctuellement, il m’arrive d’enseigner en France comme à l’étranger. »

Avez-vous des missions transversales ?

M. Ducatez : « Oui, je suis correspondante Europe d’unité, mon rôle est de relayer les informations de la cellule Europe auprès des chercheurs et d’identifier des partenaires.
Je suis aussi chargée de l’animation scientifique de l’unité, à cet effet, j’organise un séminaire externe tous les deux mois sur un sujet d’intérêt en y invitant des intervenants externes.

De plus, en interne, un comité de pilotage a mis en place un séminaire mensuel « Work in Progress » permettant aux agents (doctorants, post doctorants et techniciens) de proposer à l’unité une présentation des avancées de leurs travaux.

Enfin, je co-pilote le réseau interdisciplinaire français édié aux recherches sur les  virus de la grippe humaine et animale (RESAFLU). »

Quelles sont vos motivations, vos envies pour le futur ?

J'aime travailler et échanger avec les collaborateurs étrangers, c’est bien plus que des relations de travail

M. Ducatez : « Ce qui me plait le plus dans ce métier, ce sont les relations humaines que nous avons la chance de pouvoir créer grâce aux interactions avec les collaborateurs étrangers, c’est bien plus que des relations de travail. Ce travail d’équipe à distance et cette entraide sont très enrichissants.

Je souhaite avant tout garder un pied dans la science ce qui n’est pas forcément évident car souvent « responsabilités » riment avec « tâches administratives », il est donc essentiel de trouver un certain équilibre.

Enfin, j’aimerais dans un futur proche trouver des financements pour nous lancer dans de nouveaux projets dans l’unité, et notamment à court terme pour travailler sur le lien entre microbiote respiratoire, glycanes, et susceptibilité aux virus chez le bovin. »

Et en dehors du bureau ?

M. Ducatez « J’appartiens à une troupe de théâtre amateur depuis plus de 20 ans. Cela me permet de décompresser et de participer à la création, en équipe, de projets culturels enrichissants. »

 

 

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