illustration Laura Soissons, le milieu aquatique en ligne de mire
© INRAE

5 min

Laura Soissons, le milieu aquatique en ligne de mire

Passionnée par l’océan, Laura Soissons s’est rapidement intéressée aux milieux aquatiques pendant ses études. Après plusieurs années comme chercheuse, elle souhaite se diriger vers l’animation de projets scientifiques. Elle intègre alors INRAE comme coordinatrice du projet Sélune, un programme pluridisciplinaire de 15 ans sur la restauration de ce fleuve normand. Elle nous raconte son parcours.

Publié le 02 mai 2023

Après un bac scientifique, Laura Soissons commence ses études par une licence en Sciences de la terre et de l’environnement à l’Université de Montpellier, option hydroscience. Son diplôme en poche, elle rejoint l’Université de Bordeaux pour réaliser un master de recherche sur les environnements océaniques et littoraux. Elle effectue deux stages sur l’interaction entre la dynamique sédimentaire et les herbiers marins, entrecoupés d’un semestre à l’Université de Southampton, dans un centre d’océanographie. « Ce qui m’intéressait, c’était la dynamique côtière ! J’ai vécu au bord de la mer durant toute mon enfance et partagé une passion pour la voile avec ma famille. C’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers le milieu aquatique. »

Après un master en communication scientifique, elle réalise une thèse aux Pays-Bas toujours sur les herbiers marins, suivi d’un post-doc sur un projet de restauration des estrans, zones de balancement des marées, par l’étude de la faune benthique (vivant au fond des eaux). Elle monte ensuite son propre projet grâce à une bourse Marie Curie sur les herbiers et leur résilience face aux pressions humaines, à Sète.

Une nouvelle corde à son arc

En septembre 2020, elle quitte le sud pour s’installer en Bretagne et intègre l’UMR DECOD en tant que coordinatrice du projet Sélune sur le site rennais de l’Institut Agro Rennes-Angers. L’objectif du programme Sélune, initié en 2012 pour 15 ans, est d’analyser l’impact de la restauration du fleuve du même nom suite au démantèlement de deux barrages. Cette analyse concerne différentes thématiques telles que la dynamique fluviale, la biodiversité et la dynamique du territoire. « Le poste m’a tout de suite plu car il correspondait à mes centres d’intérêt et mes compétences. C’était l’opportunité de changer complètement de mission tout en gardant un pied dans la recherche. »

Un rôle de coordination pour un programme multi-acteurs

Pour mener à bien ce projet de grande ampleur, Laura assure le lien entre les scientifiques impliqués et les autres parties prenantes qui gèrent les travaux de restauration. « Financeurs, acteurs locaux, services de l’Etat, bureaux d’études… Je fais le lien entre des interlocuteurs variés. Au quotidien, cela représente de nombreux échanges à travers des comptes rendus de recherche

Afin de suivre l’intégralité des projets de recherche, Laura travaille en étroite collaboration avec l’ensemble des équipes scientifiques, soit une cinquantaine de personnes issues de 20 unités. Son expérience du milieu aquatique et ses connaissances scientifiques sont un atout dans la coordination et l’animation du projet. Sa mission est également de contribuer à la valorisation du programme dans le cadre d’actions de médiation scientifique comme la Fête de la Science et d’autres opérations plus locales. Animer des collectifs scientifiques, faire du lien entre les parties prenantes, communiquer, un tryptique qui prend tout son sens dans cette activité de coordination pour le projet Sélune.

Restauration écologique du fleuve Sélune en Normandie

  • Cellule de coordination scientifique : Jean-Marc Roussel, chef de projet et Laura Soissons, chargée de mission.
  • Chiffres clés :
    • 21 acteurs
    • 7 partenaires
    • Un programme sur 15 ans (2012-2027)
  • Présentation du programme Sélune : Depuis 2012, le centre coordonne un vaste programme scientifique dans la vallée de la Sélune pour étudier, sous tous ses angles, l’évolution de ce petit fleuve normand et de son bassin avant, pendant et après le démantèlement de deux barrages. Une centaine de scientifiques de différents organismes spécialisés en géologie, hydrologie, chimie, biologie ou sciences humaines et sociales sont mobilisés. Les travaux de recherche, initialement focalisés sur la compréhension du fonctionnement de la rivière et l’anticipation des changements liés au démantèlement des barrages, s’intéressent depuis 2022 aux effets de l’effacement des barrages pour en évaluer les impacts écologiques et sociétaux.

En savoir plus sur le site

En savoir plus

Alimentation, santé globale

Le bar, un poisson dont le sexe dépend de la température de l’eau … oui, mais dans quel sens ?

Contrairement aux mammifères et aux oiseaux chez lesquels le sexe est déterminé à la conception par des chromosomes sexuels, il est fréquent chez les poissons et les reptiles qu’il soit déterminé, au moins en partie, par la température ambiante à une période clé du développement. C’est le cas chez le bar, mais, de façon surprenante, la même température peut donner des mâles ou des femelles selon le stade de développement du poisson. C’est ce que montre une étude conjointe entre l’unité Génétique Animale et Biologie Intégrative (GABI, INRAE, AgroParisTech, Université Paris-Saclay) et le laboratoire MARine Biodiversity, Exploitation and Conservation (MARBEC,IRD, Ifremer, Université de Montpellier, CNRS), parue le 4 novembre 2020 dans la revue Ecology and Evolution

13 novembre 2020