INRAE est associé à l’institut hospitalo-universitaire PROMETHEUS

Réduire l’invalidité et la mortalité liées au sepsis

Le sepsis est la complication la plus grave des infections. Le sepsis est caractérisé par une perte du contrôle de l'inflammation, processus physiologique par lequel l’organisme se débarrasse des pathogènes. Cette perte de contrôle conduit à l’atteinte des fonctions vitales et engendre fréquemment le décès des patients. Le sepsis affecte principalement les enfants de moins d’1 an et les adultes de plus de 75 ans. Selon l’OMS, il touche chaque année 50 millions de personnes dans le monde et survient dans la grande majorité des cas à domicile. Il est responsable d’1 décès sur 4 dans le monde, et d’handicaps psychiques et moteurs chez 1 survivant sur 2. En France, le nombre de cas de sepsis a fortement progressé, passant de 357 pour 100 000 habitants en 2015 à 403 en 2019 pour un coût d’hospitalisation moyen de 16 000 €. Si seulement 50 % des patients regagnent leur domicile après une hospitalisation, 25 % décèdent à l’hôpital et 15 % sont orientés en structure de long séjour.

L’IHU PROMETHEUS est le premier campus d’envergure mondiale pour vaincre le sepsis

Les IHU sont des campus d’excellence où s’invente la médecine de demain : ils associent, dans un périmètre géographique limité et autour d’une thématique, les meilleures équipes publiques et privées, avec une agilité d’action au service des patients, de la recherche et de l’innovation. L’IHU PROMETHEUS (Approche par médecine de précision pour la prise en charge thérapeutique du sepsis communautaire et lié aux soins) structurera une large communauté scientifique et médicale du périmètre de l’université Paris-Saclay avec l’ambition de réduire de moitié, dans les 10 ans, la mortalité et les séquelles causées par le sepsis.  

L’IHU PROMETHEUS a une triple ambition scientifique :
1.    Mieux comprendre les mécanismes du sepsis, les interactions entre hôte et pathogènes à l’origine de la progression d’une infection bénigne vers le sepsis ;
2.    Générer de nouveaux tests diagnostiques faciles à déployer au plus près des patients en développant, validant et commercialisant une plate-forme de tests rapides ;
3.    Élaborer de nouveaux médicaments en développant une médecine personnalisée avec des petites molécules innovantes comme des nanomédicaments, des biothérapies, et des stratégies modulant les microbiotes.

L’IHU PROMETHEUS sera localisé à l’hôpital Raymond-Poincaré AP-HP et porté par Pr Djillali Annane, accompagné d'Olivier Lambotte, professeur d’Immunologie clinique à l’université Paris-Saclay et Roger Le Grand, directeur de l’IDMIT au CEA. Il bénéficiera d’un financement à hauteur de 30 à 40 millions d’euros.

IHU PROMETHEUS : fédérer les chercheurs, les cliniciens et les patients pour combattre le sepsis

La contribution des équipes INRAE sur l’interaction des microbiotes et des agents pathogènes

L’IHU PROMETHEUS réunit une masse critique d’expertises multidisciplinaires en région Île-de-France au service de la lutte contre les bactéries pathogènes résistantes aux antibiotiques les plus problématiques en santé humaine et définies comme ESKAPE par l’OMS (https://www.who.int/fr/news/item/27-02-2017-who-publishes-list-of-bacteria-for-which-new-antibiotics-are-urgently-needed).

Il rassemblera des communautés scientifiques très diverses qui devront relever des défis scientifiques, méthodologiques et cliniques. INRAE est partie prenante de cette dynamique, avec notamment les unités MICALIS, MAIAGE, MetaGenoPolis, et des infrastructures scientifiques.

Pascale Serror, directrice de recherche dans l’unité MICALIS, co-cordonnera avec Benoît Favier (CEA) les travaux du workpackage 1, « Interactions hôte/pathogènes : des réponses moléculaires aux réponses cellulaires et systémiques », qui comprend 2 objectifs de recherche :
1.  Comment les agents pathogènes interagissent-ils avec l'hôte et le microbiote ;
2. Comment les paramètres de la réponse immunitaire sont-ils dérégulés ?

Stanislas Mondot, chargé de recherche dans l’unité MICALIS, co-cordonnera avec Véronique Godot (UPEC) les travaux du workpackage 2, « Types de sepsis et signatures mécanistiques », dont l’objectif est de catégoriser les patients selon différents critères associés à la progression de la maladie et la réponse aux traitements.

Ce projet s'articulera avec les PEPR « Systèmes alimentaires, microbiome et santé », « Santé numérique » (INRAE, INSERM), « Biothérapies et bioproduction de thérapies innovantes » (INSERM, CEA).

L’expertise des équipes INRAE en génétique et physiologie bactérienne, pathogénèse bactérienne et interactions, génomique, métagénomique, écologie microbienne et modélisation, est essentielle pour comprendre les mécanismes d’interaction au sein des pathobiomes (hôte-agents pathogènes et microbiotes) qui participent à la transition du commensalisme à la pathogénèse. le but est d’identifier des marqueurs et de nouveaux leviers d’action pour le développement de solutions vaccinales et antibactériennes. Si les études des microbiotes ont clairement établi un lien entre la dysbiose et le risque infectieux, la compréhension des réseaux d’interactions entre les microorganismes reste peu développée.

Les scientifiques d’INRAE travailleront étroitement avec les cliniciens pour mieux comprendre, appréhender et maitriser la fonctionnalité des microbiotes et des agents pathogènes. L'ambition au terme des 10 ans est d’avoir fait évoluer les méthodes et capacité de modélisation, d’ingénierie des microbiotes, de biologie prédictive grâce aux nouvelles connaissances générées pour rationaliser le choix ou la construction de souches, consortia ou produits bactériens comme leviers d’action sur les microbiotes. L’enjeu est de proposer des solutions préventives et thérapeutiques au service de la santé humaine pour endiguer la progression du sepsis.

La complémentarité des expertises des chercheurs de Micalis et de celles des immunologistes (modèles pertinents, réponse de l’hôte) et cliniciens (isolats infectieux, biobanques, essais cliniques) permettra de mieux cibler les questions et franchir les éventuels freins à l’innovation. Par ailleurs, le caractère multidisciplinaire de PROMETHEUS permettra de développer le partage de technologies de pointe dans les modèles cellulaires et tissulaires alternatifs comme les organoïdes, organes sur puce, microfluidique, docking moléculaire, immunomique.

L’IHU PROMETHEUS est un institut mondial qui intègre chercheurs, soignants, patients et entreprises pour faire avancer la recherche médicale sur le sepsis. INRAE apporte ses forces en microbiologie, modélisation et écologie microbienne en santé humaine dans le domaine des maladies infectieuses pour développer une meilleure prévention et prise en charge du sepsis ou toute infection grave précédant un choc septique.

communiqué de presse

Premier centre mondial intégrant recherche, formation et soins pour vaincre le sepsis, l’IHU PROMETHEUS est lauréat de l’AAP IHU 3