Alimentation, santé globale 4 min

Exposition alimentaire au plastique, méfions-nous des fausses solutions de remplacement

ARTICLE REDIGE AVEC THE CONVERSATION - La pollution plastique est omniprésente dans nos environnements, y compris nos lieux de vie et de travail. Elle est visible à travers la contamination des océans par des macroplastiques mais affecte également l’être humain et les écosystèmes à travers une contamination invisible par les microplastiques et nanoplastiques. Quatre scientifiques, dont Nicolas Cabaton, chercheur INRAE au laboratoire Toxicologie alimentaire (Toxalim - INRAE - ENVT - INP-Purpan - UT3 Paul Sabatier) du centre INRAE Occitanie-Toulouse, nous expliquent.

Publié le 18 janvier 2023

illustration Exposition alimentaire au plastique, méfions-nous des fausses solutions de remplacement
© Freepik

La contamination par les microplastiques et nanoplastiques  provient de l’érosion des macroplastiques qui conduit à la formation de particules plus petites. Dans la littérature scientifique, les microplastiques sont souvent définis comme des particules dont les tailles ou dimensions ne dépassent pas 5 mm, sans limite inférieure définie.

 

Pour les nanoplastiques, celles-ci ne doivent pas être supérieures à 0,1 micron soit 1/10000e de millimètres. De manière assez instinctive, il était facile d’anticiper que les particules les plus petites puissent pénétrer dans les organismes, mais cette démonstration n’avait jamais été faite jusqu’à récemment.

Des microplastiques dans le sang humain

En 2022, une étude entreprise par plusieurs équipes néerlandaises a démontré pour la première fois la présence de microplastiques dans le sang humain de 22 volontaires sains à une concentration moyenne de 1,6 mg/L.

 

Cette détection concerne des plastiques de nature très différente : le polyéthylène téréphtalate (PET), qui compose par exemple les bouteilles d’eau, le polyéthylène, utilisé pour produire des contenants alimentaires, et le polystyrène, employé pour emballer les produits frais et pour les pots de yaourt par exemple.

 

Il est à noter que l’étude s’est uniquement focalisée sur des particules dont la taille est supérieure à 700 nm et qu’aucune information n’est encore disponible pour les particules de taille inférieure, dont de nombreuses formes de nanoplastiques.

 

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