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Deux ERC Consolidator grants, pour Moussa Benhamed et Harry Sokol

Le programme ERC (Conseil européen de la recherche), qui finance l’excellence scientifique à la frontière des connaissances, a accordé en 2022 deux financements ERC Consolidator à des projets coordonnés par des scientifiques rattachés à INRAE (candidatures de la session 2021).

Publié le 21 mars 2022

illustration Deux ERC Consolidator grants, pour Moussa Benhamed et Harry Sokol
© INRAE

Moussa Benhamed, projet 3Dwheat

Moussa Benhamed est professeur à l’Université Paris et rattaché pour ses recherches à l’UMR 1403 IPS2 - Institut des Sciences des Plantes de Paris Saclay (Centre INRAE Ile-de-France-Versailles-Grignon).

Il obtient un financement ERC Consolidator pour le projet 3Dwheat (A 3 Dimensional functional genomics approach to identify hidden targets controlling heat stress and priming in wheat), projet coordonné par l’Université de Paris. Les travaux de l’équipe de Moussa Benhamed seront conduits à l’Institut des Sciences des Plantes de Paris Saclay et bénéficieront de l’infrastructure de recherche collective INRAE, EPITrans

Objectifs du projet : caractériser les mécanismes génétiques et épigénétiques de réponse au stress thermique chez le blé.

Le réchauffement climatique induit une augmentation des situations de stress thermique qui cause des pertes de rendement, en particulier chez le blé. Comprendre les mécanismes de réponse de la plante à ce stress pourrait permettre de sélectionner des variétés mieux adaptées. La réponse au stress passe par des modifications de l’expression des gènes, certains étant activés, d’autre inhibés, ce qui confère à la plante de nouvelles propriétés pour s’adapter à ce stress. Il existe plusieurs mécanismes pour réguler l’expression des gènes :  des mécanismes bien connus de transcription en ARN messager/traduction en protéines, mais aussi des mécanismes dits « épigénétiques », mis en évidence dans les années 90. Il s’agit de modifications chimiques réversibles (par ajout de groupements méthyle ou acétyle) sur l’ADN ou sur les protéines qui lui sont associées et qui forment avec lui la chromatine. L’ensemble de ces modifications épigénétiques permet un contrôle fin et rapide de l’expression des gènes en réponse au stress. Le projet vise à mieux caractériser ces modifications épigénétiques, en particulier celles qui affectent la structure tridimensionnelle de la chromatine et ont un effet sur l’expression des gènes en situation de stress.

Harry Sokol, projet ENERGISED

Harry Sokol est professeur dans le département de Gastroentérologie de l'hôpital Saint-Antoine (APHP, Paris, France), co-directeur de l'équipe « Microbiote, Intestin et inflammation » (INSERM CRSA) et chef du groupe Imipath (UMR 1319 MICALis - MICrobiologie de l'ALImentation au service de la Santé, Centre INRAE Ile-de-France-Jouy-en-Josas).

Il obtient un financement ERC Consolidator pour le projet ENERGISED (Impact Of The Gut Microbiota On Host Cells Energy Metabolism: Role In Health And In Inflammatory bowel disease), projet coordonné par l’Université Sorbonne. Une partie des travaux de l’équipe se déroulera au sein de l’UMR MICALis, et bénéficiera de sa plateforme ANAXEM (animalerie axénique).

Objectifs du projet : comprendre le rôle du microbiote sur le métabolisme énergétique des cellules intestinales au cours du développement des maladies inflammatoires

Les maladies inflammatoires de l'intestin (MICI), dont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, sont des maladies caractérisées par une inflammation intestinale inappropriée. Leur incidence a augmenté de façon spectaculaire dans les pays occidentaux au cours des dernières décennies, ce qui démontre le rôle des facteurs environnementaux. Le microbiote intestinal a été reconnu comme un acteur important dans le développement des MICI. L'hypothèse principale du projet ENERGISED est que l'altération du microbiote intestinal dans les MICI contribue à l'altération du métabolisme énergétique des cellules humaines intestinales et immunitaires, et au développement de la maladie. Les objectifs d'ENERGISED sont multiples : identifier les composants du microbiote ayant un impact sur le métabolisme énergétique des cellules humaines et les mécanismes impliqués, déchiffrer les conséquences des altérations du microbiote intestinal sur le métabolisme énergétique des cellules humaines dans les MICI, et concevoir de nouvelles stratégies thérapeutiques basées sur le microbiote pour manipuler l'état énergétique cellulaire dans les MICI.

Harry Sokol a été également lauréat d’une bourse ERC Starting en 2016, voir l'article.

Pascale MoliierRédactrice

Contacts

Moussa BenhamedUMR1403 IPS2 Institut des Sciences des Plantes de Paris Saclay

Harry Sokol UMR1319 MICALIS MICrobiologie de l'ALImentation au service de la Santé

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