Alimentation, santé globale Temps de lecture 5 min
Comportement et santé mentale : nouvel éclairage sur l'implication des régulateurs épigénétiques
L’équipe « Epigénétique et Microbiologie Cellulaire » de l'Institut Micalis en collaboration avec des chercheurs de l'Institut Clinique de la Souris, vient de montrer qu'une déficience en BAHD1, un régulateur des processus épigénétiques, provoque des comportements anormaux de type anxieux
Publié le 28 mai 2020

La régulation épigénétique de l'expression des gènes implique des modifications chimiques de la chromatine, une fibre formée de l'ADN enroulé autour des protéines histones. Les modifications épigénétiques influencent l'activité des gènes, y compris dans le cerveau, où leur impact sur le fonctionnement des neurones, ou d'autres types cellulaires, peut avoir une influence marquée sur le comportement d'un organisme. Ainsi, il existe une relation entre des dérèglements épigénétiques et des troubles de la santé mentale.
Dans un article publié dans la revue PLoS One, l’équipe « Epigénétique et Microbiologie Cellulaire » de l'Institut Micalis (centre INRAE, Jouy-en-Josas), en collaboration avec des chercheurs de l'Institut Clinique de la Souris (Illkirch), vient de montrer que le gène BAHD1 est exprimé dans certains territoires du cerveau, en particulier l'hippocampe, et que sa dérégulation dans le cerveau de souris provoque des comportements d'anxiété. Ces résultats sont complémentaires d'une étude publiée en 2019 par une équipe de l'université de Varsovie, ayant mis au jour un réarrangement chromosomique affectant le gène BAHD1 chez une patiente souffrant de troubles psychiatriques sévères. Le dysfonctionnement de régulateurs épigénétiques, comme BAHD1, sous l'effet de stimuli environnementaux (par exemple, une alimentation déséquilibrée, une exposition à des produits toxiques, à des bactéries ou à des virus) pourrait altérer l'épigénome de sous-populations cellulaires cérébrales et provoquer des troubles psychiques.

Ces travaux s'inscrivent dans l'épigénétique comportementale, une discipline qui cherche à comprendre comment les changements épigénétiques affectent la structure et la fonction des réseaux neuronaux et influencent le comportement.
Liens de la publication :
- https://doi.org/10.1371/journal.pone.0232789
- https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0232789
L'équipe : EPIMIC s'intéresse à l'impact à long terme des bactéries pathogènes sur la santé, ainsi qu'aux conséquences épigénétiques de ces infections sur les cellules hôtes. Elle a découvert BAHD1 dans le cadre de l'étude de la Listeria, un pathogène alimentaire responsable d'infections ciblant le placenta et le cerveau.