illustration Bruno Favery, comprendre les interactions plantes-bioagresseurs
© INRAE

Agroécologie 3 min

Bruno Favery, comprendre les interactions plantes-bioagresseurs

Chercheur spécialiste du dialogue moléculaire entre les plantes et les bioagresseurs, Bruno Favery a rejoint l’équipe de direction du département Santé des Plantes et Environnement d’INRAE en tant que chef de département adjoint au 1er janvier 2023.

Publié le 09 février 2023

Normand d’origine, Bruno Favery débute son parcours universitaire comme étudiant à l’Université de Caen, puis à l’Université de Rennes, dans un domaine qui le passionne déjà à l’époque : la biologie végétale. Lors de sa Maîtrise de chimie et biologie végétale, il découvre l’Inra (aujourd’hui INRAE) lors d’un stage au Rheu près de Rennes où il participe à l’étude d’une maladie fongique du blé, le piétin-verse. Cette première immersion dans un laboratoire de recherche va immédiatement le séduire et le convaincre de se diriger vers une carrière scientifique alliant l’étude des plantes et leurs bioagresseurs. Par la suite, il obtient son DEA de phytopathologie des Universités Paris VI, XI et de l’Institut national agronomique Paris-Grignon, après un stage réalisé au sein du laboratoire de Génétique Moléculaire des Champignons Phytopathogènes de l’Université Paris XI.

Recruté comme Attaché Scientifique Contractuel à l’Inra en 1995, il effectue à Antibes, au sein du Laboratoire de Biologie des Invertébrés, sa thèse intitulée « Identification de gènes impliqués dans la formation des cellules géantes induites par les nématodes du genre Meloidogyne chez Arabidopsis thaliana ». Il caractérise ainsi des gènes de la plante impliqués dans la réponse de la plante lors de l’infection par les nématodes à galles et nécessaires à la formation des cellules nourricières géantes qu’ils induisent au sein des racines. Recruté en 1999 comme Chargé de Recherche à l’Inra, il effectue un séjour postdoctoral au John Innes Centre (Norwich, Grande-Bretagne), au sein du Département de Biologie Cellulaire où il identifie une cellulose synthase impliquée dans la croissance du poil racinaire chez A. thaliana.

Aujourd’hui, Bruno Favery est directeur de recherche et co-responsable de l’équipe Interactions Plantes-Nématodes (IPN) au sein de l’unité mixte de recherche INRAE-Université Côte d’Azur-CNRS Institut Sophia Agrobiotech (ISA) à Sophia Antipolis. 

Son projet de recherche a pour objectif de mieux comprendre le dialogue moléculaire entre les plantes et les nématodes phytoparasites conduisant à l’établissement de la maladie, ceci afin de développer de nouvelles stratégies de lutte contre ces bioagresseurs. Initialement centré sur l’étude de la réponse cellulaire et moléculaire de la plante à l’infection par les nématodes à galles, il s’intéresse également depuis 2008 au second partenaire de l’interaction, le nématode. Avec son groupe, il caractérise le rôle des protéines secrétées par le nématode dans la manipulation de l’immunité des plantes et des fonctions végétales conduisant à la formation des cellules nourricières géantes indispensables au développement des nématodes à galles. Grâce à diverses collaborations nationales et internationales, notamment avec le Japon où il est aujourd’hui « Visiting Professor », il s’intéresse également à la perception de la plante hôte par ces nématodes phytoparasites ainsi qu’à la comparaison des mécanismes d’accueil par la plante de différentes classes de bioagresseurs et organismes symbiotiques.

Depuis le 1er janvier 2023, Bruno Favery a rejoint l’équipe de direction du département Santé des Plantes et Environnement (SPE) d’INRAE. Il assure la fonction de chef de département adjoint et apporte son expérience et ses connaissances au département SPE notamment sur les thématiques abordant les mécanismes moléculaires et cellulaires pour la compréhension de l’immunité végétale et des interactions bénéfiques.

MINI-CV

  • 2022 : « Visiting Professor » International Research Organisation for Advanced Science and Technology (IROAST), Université de Kumamoto (Japon)
  • 2008 : Habilitation à diriger des recherches de l’Université Nice-Sophia Antipolis
  • 1999 : Chercheur (recrutement CR2 en 1999, CR1 en 2003 puis DR2 depuis 2008) au sein de l’équipe Interactions Plantes-Nématodes (IPN) de l’UMR INRAE-Université Côte d’Azur ISA (Institut Sophia Agrobiotech). Co-responsable de l’équipe depuis 2022
  • 1999-2000 Post-doctorat au John Innes Centre (Norwich, Grande-Bretagne), Département de Biologie Cellulaire
  • 1995-1999 : Doctorat de l’Université Paris XI Orsay, spécialité Phytopathologie, Laboratoire de Biologie des Invertébrés, Inra d'Antibes
  • 1995 : Assistant Scientifique Contractuel (ASC) Inra au département de Zoologie
  • 1995 : DEA de Phytopathologie, Universités Paris VI, Paris XI et INAPG

Arnaud RIDELRédacteurDépartement Santé des Plantes et Environnement

Contacts

Bruno FAVERY ChercheurInstitut Sophia Agrobiotech (ISA)

Le centre

Le département

En savoir plus

Comment les nématodes à galles manipulent le métabolisme des plantes ?

Les nématodes à galles, de petits vers microscopiques qui s’attaquent aux racines des plantes, entraînent de sérieux dégâts notamment dans les cultures maraichères. Des chercheurs d’INRAE et de l’Institut Paris Saclay étudient dans le cadre d’un projet scientifique financé par l’Agence Nationale de la Recherche comment ces micro-vers parviennent à infecter les plantes. L’objectif est d’acquérir de meilleures connaissances sur cette interaction plante-parasite afin de développer de nouvelles stratégies de lutte.

03 mai 2022

Quand les chercheurs tentent de leurrer les nématodes phytoparasites

Les nématodes à kyste sont des ravageurs des cultures qui parasitent les racines des plantes. Ils peuvent rester en dormance des années avant de percevoir des exsudats racinaires, cocktails complexes de molécules sécrétés par les racines qui les raniment, provoquant l’infestation des plantes. Pour contrer les nématodes à kyste sans utiliser de produits toxiques, des chercheurs d’INRAE ont adopté une approche originale : répandre des exsudats pendant la période d’interculture, conduisant à l’éclosion suicide des nématodes, incapables de se développer en l’absence de leur plante hôte. Testé sur divers échantillons de sols français, ce leurre semble très efficace.

24 novembre 2021