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Apprendre un métier à INRAE : les joies de l’apprentissage

Au coeur d’INRAE, elles contribuent à la formation de jeunes étudiants par la recherche, ce sont Marina, Delphine et Véronique. Ils sont en formation par alternance, ce sont Mathilde, Léo et Kyllian. Tutrices et apprentis nous parlent de leur expérience, des témoignages qui s’accordent sur les aspects positifs de la formation par alternance dans l’Institut.

Publié le 07 juin 2022

illustration Apprendre un métier à INRAE : les joies de l’apprentissage
© INRAE

L’apprentissage, elle y croit ! Elle en a longtemps entendu parler avant de se décider il y a quelques années. Elle, c’est Marina Grégoire, technicienne dans l’Unité de recherche Microbiologie de l’alimentation au service de la santé – Micalis du centre de recherche INRAE Île-de-France -  Jouy-en-Josas - Antony.  C’est pour elle une expérience à bénéfices réciproques. « Cela permet de valoriser le travail de chacun », commente-t-elle. C’est aussi une façon de contribuer à la formation des jeunes par la recherche. « Une vraie responsabilité que cet encadrement ! »

Marina Grégoire, tutrice et Mathilde Filipe-Ferreira, apprentie

Cette année, elle accueille Mathilde Filipe-Ferreira qui prépare un Diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques (DEUST) en Biotechnologies et bioindustries (Univ. Paris-Saclay). Au cœur de l’équipe, Biofilms et communautés spatialement organisées, Mathilde travaille sur l’organisation spatiale d’une bactérie pathogène, Listeria monocytogenes, dans les produits alimentaires : les bactéries sont-elles isolées, organisées en communautés, comment interagissent-elles entre elles ou avec leur environnement….

L’opportunité de découvrir le monde de la recherche

C’est durant sa première année de Licence de biologie, chimie et sciences de la vie (Univ. Orsay) que Mathilde a découvert les biotechnologies. Enthousiaste, elle décide alors de poursuivre ses études dans ce domaine, version apprentissage.  « C’est l’aspect pratique de cette formation, entrecoupée de périodes en entreprise qui m’a séduit ! J’y ai vu une opportunité de découvrir le monde de la recherche, d’acquérir de l’expérience professionnelle tout en poursuivant une formation théorique », analyse-t-elle. « En travaillant dans un laboratoire de recherche publique, j’ai la chance de participer à un projet d’étude dont on voit bien l’intérêt commun », poursuit Mathilde. « En plus, l’ambiance est vraiment bonne ! », souligne-t-elle.

Même si cette voie de recrutement est bien connue de ses collègues, Marina n’a pas hésité à en faire largement la promotion dans son unité jusqu’à réussir à embarquer de nouvelles recrues dans l’aventure !

C’est ainsi qu’en 2020, Delphine Lechardeur, chercheuse dans l’équipe Déterminants de l’adaptation microbienne, a accueilli sa première apprentie, Emeline suivie de Léo à la rentrée scolaire 2021. « Je me suis dit que cela pouvait être bien » commente-t-elle. Un engagement mesuré et prudent des premiers instants auquel fait place aujourd’hui un constat des plus positifs. « C’est une très belle expérience. » Et Delphine de parler des relations qu’elle entretient depuis le début avec l’université, qu’il s’agisse de la sélection des candidats, du suivi du travail…. Ou de souligner les liens très forts qu’elle a construits avec ses stagiaires au gré de leur année de formation. Le résultat de toute cela, un travail conséquent, à même de faire avancer la recherche.

Une belle façon de transmettre quelque chose

Léo Morey est étudiant en Master 2 Microbiologie et génie biologique (Univ. Paris Saclay). « J’ai suivi un parcours académique plutôt classique au départ. L’opportunité de poursuivre mon cursus en alternance m’est tombé dessus sans prévenir mais pour le mieux semble-t-il ! Si je suis encore incertain quant à mon avenir professionnel, l’alternance me permet aussi bien de préparer mon insertion dans le monde professionnel avec une formation solide que de candidater à un doctorat. Dans ma situation, l’alternance est un réel avantage ! Et le cadre de formation qu’offre INRAE et l’unité Micalis me convient parfaitement. »

Jamais deux sans trois dit une expression bien connue… des collègues de l’unité.

L’an dernier, Véronique Robert, ingénieure dans l’équipe Microbiotes et santé digestive et respiratoire, a également franchi le pas. Comme Delphine Lechardeur, elle est venue à l’apprentissage grâce à une collègue, Catherine Juste. Comme tous les tuteurs et tutrices qui officient à INRAE, elle a d’abord constitué un dossier de candidature qui a été accepté. Elle a ensuite suivi une formation spécifique pour être au mieux dans ces nouvelles fonctions et responsabilités.  « Une belle façon de transmettre quelque chose » sur un temps long, plus long qu’un stage conventionnel, et qui permet de construire quelque chose au-delà d’un simple partage de connaissances.

Depuis septembre 2021, elle accueille Kyllian Lheureux, étudiant en dernière année de Licence professionnelle Biotechnologies et bioindustries (Univ. Paris Saclay). Il s’intéresse à une bactérie du microbiote humain, Faecalibacterium prausnitzii, très sensible à l’oxygène et dont le nombre diminue en cas de maladies inflammatoires de l’intestin. « Pour moi, l’apprentissage est important, il permet de mettre un pied dans la vie professionnelle et d’avoir une expérience de plus pour le futur. C’est une très bonne étape d’insertion, on apprend plus de choses qu’à l’école et plus rapidement ! »

Des témoignages concordants : d’un côté, des tutrices portées par l’envie de transmettre et accompagnées dans leurs démarches par le collectif ; de l’autre, des étudiants désireux d’apprendre au-delà des bancs d’école, toutes et tous convaincus de l’intérêt de (se) former en immersion dans un environnement professionnel au plus près de la réalité.
S’ils sont prêts à recommencer ? Oui bien sûr ! « Cela donne encore plus de sens à mon travail », conclut Marina Gégoire, le sourire aux lèvres.

L'aprentissage à INRAE
 

L’apprentissage s’adresse aux jeunes âgés de 16 à 29 ans, ainsi qu'aux personnes en situation de handicap sans limite d'âge.
Au cours de son apprentissage, l'apprenti bénéficie d’un contrat de travail de droit privé, régi et encadré par les dispositions législatives et réglementaires spécifiques du Code du travail. Il dispose à ce titre de la qualité de salarié. La durée du contrat d’apprentissage est au moins égale à celle du cycle de formation faisant l’objet du contrat. La rémunération est calculée sur la base du SMIC en fonction du niveau de la formation préparée, de l'âge et de la progression dans le cycle de formation.
Chaque année, fin mai, début juin, INRAE procède à l'affichage des contrats proposés à l'apprentissage.
Le recrutement des maîtres d’apprentissage s’opère via une campagne de recrutement lancée chaque année, courant janvier. Une Commission dite « Commission paritaire apprentissage » a pour mission d’instruire les dossiers de candidature à la maîtrise d’apprentissage présentés par les agents INRAE. Des formations spécifiques sont proposées aux maîtres d’apprentissage.
De 2005 à 2021, INRAE a accueilli 588 apprentis. Actuellement, ils sont 61, du baccalauréat au diplôme d’ingénieur dont 34 se partageant entre Licence professionnelle et Master.

Catherine Foucaud-ScheunemannRédactrice

Contacts

Marina Grégoire UMR Microbiologie de l'alimentation au service de la santé (INRAE, AgroParisTech)

Delphine Lechardeur UMR Microbiologie de l'alimentation au service de la santé (INRAE, AgroParisTech)

Véronique Robert UMR Microbiologie de l'alimentation au service de la santé (INRAE, AgroParisTech)

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