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Amélioration du Douglas et déploiement des plantations en France :

Etude d'impacts sur la recherche selon la méthode ASIRPA

Publié le 18 février 2022

illustration Amélioration du Douglas et déploiement des plantations en France :
© © Bastien, INRAE

Regard sur 60 ans de recherches et les impacts sociétaux qu’elles ont contribué à générer

Une nouvelle étude d’impacts sociétaux des résultats de recherche réalisée selon la méthode ASIRPA (Analyse de l’impact sociétal de la recherche) vient de sortir. Cette étude a porté sur la contribution des efforts d’amélioration génétique du Douglas sur l’évolution de la sylviculture de cette essence en France et en Europe. Croissance et séquestration de carbone augmentée, autonomie sur les ressources en graines ou revenus importants pour la filière, les retombées de ces travaux de recherche sont multiples.  L’étude complète est disponible sur ce lien.

Le douglas est une espèce forestière originaire de l'ouest de l'Amérique du Nord, particulièrement appréciée et valorisée pour la qualité de son bois, sa vigueur et sa résistance aux maladies et aux insectes. Après le pin maritime, c'est l'essence résineuse la plus utilisée dans les reboisements français. Dès le début des années 1960, l'INRA (maintenant INRAE) s'est engagé dans un programme d'amélioration génétique du douglas pour, explorer les ressources génétiques de l’aire naturelle, créer des variétés adaptées aux reboisements dans les stations forestières productives de basse et moyenne altitude et, mettre en place des vergers à graines pour assurer la production de semences.

Ces travaux de recherche ont contribué à générer les impacts suivants :

  • Economique : plus de 100 000 ha de reboisement ont été réalisés à partir des graines améliorées issues des travaux de l'INRA. Les gains génétiques obtenus sur l’adaptation aux stations françaises et la production en volume de bois, par rapport à des populations sauvages, engendrent un supplément de revenu pour le massif français de douglas estimé à 15 M€ par an.
  • Politique : depuis 2011, la France n'est plus tributaire d'importations pour satisfaire ses besoins en graines de douglas et est même exportatrice en Europe.
  • Environnemental : le douglas tend à se substituer à l'épicéa commun qui souffre de dépérissement dans le contexte du changement climatique. Avec un impact minime sur les sols comparativement à d'autres résineux, le douglas est l'espèce forestière métropolitaine la plus performante pour la séquestration du carbone.
  • Sociaux : le douglas contribue à la compétitivité et la dynamique de la filière forêt-bois dans de nombreuses régions de France. La production annuelle de bois, d'actuellement 3 Mm3, devrait atteindre 6 Mm3 en 2035; le douglas représentera alors un tiers de la production nationale de sciages de conifères. Toutefois, dans certaines régions où le reboisement n’a pas été encadré par un aménagement du territoire, la plantation de douglas suscite des controverses au sein de la société civile.

Le travail de création variétale s'est déroulé dans un contexte de besoin croissant en bois résineux pour la construction et l'industrie du panneau, pour lesquelles les qualités technologiques du bois de douglas sont particulièrement valorisées.

Des retombées permises grâce à un partenariat fort

Les recherches ont été réalisées grâce au partenariat entre l'INRA, l'IRSTEA (tous deux regroupés aujourd'hui au sein d'INRAE), l'institut technologique FCBA et l'Office National des Forêts (ONF). Depuis 2020, INRAE, FCBA, ONF et l'association France-Douglas sont associés dans un consortium (Douglas-Avenir) dont la mission est de définir, en lien avec la filière, et de mettre en œuvre la stratégie d'amélioration génétique du douglas sur le long terme.

Un suivi des performances dans le temps

Les huit vergers à graines de douglas en production actuellement sont gérés et exploités dans le cadre d'une mission d'intérêt général, associant l'Etat (Ministère de l'Agriculture- MAA), le GIE "Semences Forestières Améliorées" (ONF et les entreprises Vilmorin) et INRAE. Un réseau de dispositifs expérimentaux plantés dans la  France entière a été mis en place pour évaluer sur le long terme les performances des variétés forestières issues des vergers. Les résultats actualisés de ces essais sont publiés dans une fiche de conseils d'utilisation disponible sur le site internet du MAA (https://agriculture.gouv.fr/graines-etplants-forestiers-conseils-dutilisation-des-provenances-et-varietes-forestieres ).

Camille HUYSENTRUYT Gestionnaire administrative1275 - ECODIV

Contacts

Anne JAMBOIS Animation Science & Impact1275 - ECODIV

Sylvie COLLEU Chargée de mission ASIRPA 0837 - DEV

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