Dossier revue
Société et territoiresLes attentes de l’enseignement agricole vis-à-vis de la recherche
Entretien avec Benoît Bonaimé, directeur général de l’enseignement et de la recherche (DGER) au ministère en charge de l’Agriculture
Publié le 06 mars 2025
Benoît Bonaimé fait le point sur la situation dans l’enseignement agricole et sur le rôle à jouer par la recherche.
Quelles sont les attentes de la DGER vis-à-vis de la recherche en matière de formation initiale ?
La période est marquée par une évolution rapide des pratiques et une amplification des défis auxquels doivent faire face les professionnels de l’agriculture. Ainsi, le changement climatique appelle à la mobilisation de nouveaux leviers et donc de nouvelles compétences et connaissances.
Nos 200 formations sont rénovées tous les 5 ans, ce qui est à chaque fois l’occasion de réactualiser leurs contenus par un dialogue nourri entre pédagogues, professionnels et scientifiques. L’apport des scientifiques pour identifier les compétences et techniques d’aujourd’hui et demain est donc essentiel.
Les chercheurs et enseignants-chercheurs ont également un rôle central à jouer en facilitant la transmission de nouvelles connaissances aux enseignants. Pour ce faire, le ministère porte la mise en place du dispositif experts associés de l’enseignement agricole, pour que nos équipes éducatives puissent en direct se ressourcer auprès de scientifiques et de professionnels porteurs de connaissances nouvelles, dites actionnables.
Comment améliorer la formation continue de manière à mieux accompagner les transitions ? Quelle place pour la recherche ?
Dans une période de profonde évolution du système productif, la formation continue est un levier d’accompagnement indispensable et puissant, aux côtés de la formation initiale. C’est pourquoi nous nous assurons que la recherche et l’innovation contribuent au processus de constante amélioration de la formation continue. Tout d’abord, en finançant des projets de recherche appliquée et de recherche-action jusqu’aux cours des fermes, à travers la mise en oeuvre de démonstrateurs notamment, la DGER joue le rôle de catalyseur du transfert de connaissances à destination des agriculteurs souhaitant se former à de nouvelles pratiques innovantes en agroécologie. Ensuite, la plateforme RD-Agri centralise et valorise les résultats de projets de R&D agricole financés par le compte d’affectation spéciale développement agricole et rural (CASDAR), mobilisable par tous les acteurs de la formation continue. La DGER soutient depuis 2018 la cellule Recherche Innovation Transfert (RIT) créée par l’ACTA, Chambres d’agriculture France et INRAE avec pour objectif d’accélérer le transfert des travaux de recherche-innovation – et leur appropriation par les acteurs de terrain – relatifs aux thématiques identifiées comme prioritaires et porteuses d’enjeux pour les exploitations agricoles. Rendre accessibles l’ensemble des connaissances issues de la recherche participe en effet à améliorer le conseil agricole apporté aux agriculteurs et agricultrices.
La DGER joue le rôle de catalyseur du transfert de connaissances
à destination des agriculteurs souhaitant se former à des pratiques nouvelles et innovantes en agroécologie.
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Catherine Foucaud-Scheunemann
Rédactrice
Direction de la communication -
Cécile Détang-Dessendre, Nathalie Hostiou et Laurent Piet (INRAE), François Purseigle (INP Toulouse)
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