Visite de Frédérique Vidal sur le site INRAE d’Estrées-Mons

Philippe Mauguin, PDG INRAE, et Jean Tayeb, Président du Centre INRAE Hauts-de-France, ont accueilli Mme la Ministre sur ce site INRAE de la Somme qui accueille également plusieurs partenaires du transfert et instituts techniques agricoles.

Impact de la crise sur les expérimentations végétales

Eric Hanocq, Directeur de l’unité expérimentale Grandes Cultures Innovation Environnement, a présenté rapidement le domaine INRAE de 166 hectares qui réalise des protocoles expérimentaux (76 au total) liés à des projets de recherche ou de développement, et qui fait partie des UE INRAE accréditées ISO 14001.

Il a également expliqué à la Ministre les conséquences à moyen-long terme de la crise sanitaire, avec une année 2020 qui sera scientifiquement marquée comme une année à données manquantes et à protocoles expérimentaux simplifiés, voire dégradés.

La robustesse de l’organisation de l’UE lui a permis de traverser sans trop de difficultés la période de confinement, et l’enjeu principal de la reprise va être de gérer le reste à faire dans une situation qui est traditionnellement déjà tendue en terme de personnel disponible. Ces limitations vont être aggravées par l’augmentation du temps d’opération unitaire liée au respect des contraintes sanitaires, le manque de disponibilité du personnel permanent dû aux gardes d’enfants, ainsi que les nouvelles règles à respecter concernant l’embauche de personnel saisonnier externe.

Une nouvelle unité transfrontalière franco-belge

Philippes Jacques, Professeur de l’Université de Liège et Directeur de l’unité mixte de recherche transfrontalière BioEcoAgro, a ensuite présenté cette nouvelle structure créée au 1^er janvier 2020 et qui rassemble environ 300 chercheurs et techniciens de part et d’autre de la frontière franco-belge. Elle est conçue sous la forme d’un laboratoire sans mur rassemblant principalement des chercheurs de l’Université de Liège, l’Université de Lille, l’Université de Picardie Jules Verne et d’INRAE. Des équipes de l’Université d’Artois, de l’ULCO et d’YNCREA sont aussi associées à cette structure.

L’UMR transfrontalière BioEcoAgro développera une recherche visant à soutenir une agriculture durable et performante dans un contexte des changements climatiques. Elle porte une attention particulière à la bioéconomie au travers de l’identification de systèmes de cultures innovants et économes en intrants, de la découverte et du développement de nouvelles biomolécules actives d’origine microbienne et végétale pour des applications principalement agronomiques (bio-contrôle), agroalimentaires (bio-préservation) et environnementales (dépollution). Elle s’inscrit également dans le développement de nouveaux aliments « santé ».

La plateforme Biomasse et l’observatoire de recherche en environnement

Frédérique Vidal a ensuite bénéficié d’une présentation de Maryse Brancourt, chercheur INRAE de l’UMR, sur la plateforme Biomasse, et plus particulièrement sur ses travaux sur la génétique du miscanthus à des fins bioénergétiques. Avec des exemples concrets au champ, elle lui a expliqué ses recherches sur l’étude de l’expression de gènes candidats, la création ou multiplication du matériel végétal de cette plante d’origine asiatique qu’est le miscanthus.

Frédérique Vidal a terminé sa visite par la visualisation d’un autre dispositif expérimental, l’observatoire de recherche en environnement SOERE ACBB présenté par Joël Léonard, chercheur et directeur adjoint de l’UMR. Cet observatoire long terme s’intéresse à l’évaluation des impacts environnementaux des agroécosystèmes, et notamment des grandes cultures. L’Unité Expérimentale GCIE contribue au fonctionnement de cet observatoire et intervient pour toutes les opérations culturales, mais le SOERE est autonome sur sa valence acquisition de données, dont les mesures du réseau européen de surveillance des gaz à effet de serre ICOS, et prélèvements et analyses d’échantillons.

La recherche s’adapte et se réinvente

 « Alors que la crise a contraint des chercheurs à suspendre leurs travaux, nous devons être à leurs côtés pour aider au redémarrage de leurs activités, centrales pour l'avenir de nos territoires. » a précisé la Ministre lors de cette visite en région Hauts-de-France.

En effet, L’UE GCIE, comme toutes les UE du végétal INRAE, ainsi que l’UMR transfrontalière BioEcoAgro ont dû, durant 8 semaines, gérer une période pendant laquelle « les plantes ont continué à pousser, ainsi que les mauvaises herbes à s’installer ». Depuis le 11 mai, les activités de terrain reprennent progressivement grâce à beaucoup de réflexion et d’inventivité pour permettre d’adapter les activités expérimentales afin de les assurer dans le respect des mesures barrières : adaptation des protocoles, de l’organisation du travail et du matériel agricole d’expérimentation.

« Il faut souligner l’engagement du personnel INRAE de ces unités et de toutes celles du Centre INRAE Hauts-de-France pendant cette crise sanitaire, et les remercier pour leur adaptabilité et leur persévérance dans ce contexte inédit », signale Jean Tayeb.